Notre nouveau secrétaire général donne sa première interview dans la presse et il choisit "l'Humanité". Le signe mérite en soi une petite explication. Car tous les journalistes rêvaient d'un tel scoop...
Nous nous sommes retrouvés en accord avec certains militants du PCF (et d'autres) pour critiquer la ligne "apolitique" dominante des dernières années. Mais remettre le syndicalisme dans une visée politique ne signifie pas en revenir à la vieille courroie de transmission, même sous l'appellation modernisée de Front de Gauche. C'est au contraire redonner une perspective de transformation sociale à l'action syndicale, une perspective de rupture anti-capitaliste, une perspective émancipatrice pour les travailleurs qui passe non pas par le soutien électoral à tel ou tel parti mais bien par l'action autogestionnaire, le pouvoir aux travailleurs et non pas à leurs chefs auto-proclamés.
La seconde question qui mérite d'être relevée est celle de la recherche de l'unité. En évoquant une journée d'action au printemps, voilà ce que dit Martinez :
"Nous voulons oeuvrer à des convergences. Le congrès de FO propose une journée
d'action, nous aussi, nous allons leur proposer d'en discuter, tout comme nous allons faire la même démarche auprès de la CFDT."
Nous sommes partisans de proposer la lutte y compris à la CFDT, à condition de ne pas nous laisser dicter par elle ni le calendrier, ni les revendications. Mais le camarade oublie de citer la FSU et Solidaires et ça fait problème...
Le reste de l'interview est trop vague pour en tirer la moindre conclusion. Mais pour toutes celles et ceux qui attendaient du neuf à la tête de la CGT, le compte n'y est pas. C'est clair.