Plusieurs organisations CGT se positionnent suite aux arrestations massives de militant-e-s politiques et syndicaux lors de la manifestation interdite de ce dimanche place de la République. Seul regret, seule la CGT Insee-Genes exige la levée de l'état d'urgence. Cette question va pourtant devenir de plus en plus brûlante : Valls a annoncé aujourd'hui envisager sa prolongation au-delà de février. On attend toujours une expression de la confédération sur le sujet alors que le bulletin du jour spécial COP 21 n'évoque ni les 5 000 manifestants de la Place de la République ni les centaines de gardes à vues...
NON A L’INTERDICTION DE MANIFESTER !
Des militant-e-s syndicaux, dont de nombreux enseignant-e-s et étudiant-e-s, ont été arrêtés place de La République dimanche après-midi alors qu'ils participaient aux rassemblements pour le climat.
Nous sommes certains que le seul tort de ces militant-e-s est d'avoir manifesté pour défendre leurs idées.
Nous protestons contre leur arrestation et demandons qu’aucune poursuite judiciaire ne soit engagée. Nous protestons aussi contre la manière dont est en train de se mettre en place l'état d'urgence. En effet, il est possible d'aller au stade, au concert, à l'église, dans les grands magasins, de se rassembler pour des hommages aux victimes... Les seules manifestations collectives et regroupements qui soient interdits sont ceux à caractère social.
Nos militant-e-s, notre organisation syndicale sont déterminés à continuer à faire entendre leur voix dans la rue, mercredi 2 décembre à Bobigny avec les salarié-e-s d'Air France, le samedi 5 décembre à Paris avec les Privé-e-s d'emploi et partout où nous estimons qu'il sera juste de le faire.
Montreuil, le 1er décembre 2015
Libération immédiate des militant-e-s interpellé-e-s le dimanche 29 novembre
Dimanche 29 novembre 2015, à Paris, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont constitué une chaîne humaine pour proclamer l'état d'urgence climatique. Cette initiative remplaçait la manifestation prévue à l'occasion de la COP 21, manifestation interdite par le gouvernement.
A la suite de cela, plusieurs milliers de personnes ont rejoint la Place de la République pour dénoncer l'interdiction de manifester.
La police a alors encerclé les manifestant-e-s, en usant de gaz lacrymogènes et en procédant à plusieurs charges.
Plusieurs militant-e-s politiques et syndicaux ont alors été brutalement arrêté-e-s.
La CGT Educ'action demande la libération immédiate de l'ensemble des militant-e-s arrêté-e-s et sera très attentive aux suites administratives qui pourraient être données.
La CGT Educ'action réaffirme son opposition à toute mesure qui viserait à la restriction des libertés publiques. Le gouvernement fait le choix d'interdire les mouvements revendicatifs et d'opinion. C'est totalement inacceptable !
La CGT Educ'action participera à toutes les initiatives visant à défendre les libertés publiques et notre droit à manifester. En ce sens, le 2 décembre 2015, elle appelle à participer à toutes les initiatives (en particulier à Bobigny) contre la criminalisation du mouvement social.
Montreuil, le 30 novembre 2015
Nous avons appris que deux agents de l’Insee et du Genes avaient été arrêtés hier place de la République pour le simple fait d’avoir manifesté. Ils sont en garde à vue.
Alors que le droit à se rassembler n’est pas remis en cause à l’occasion des matchs de football ou des marchés de Noël, ces arrestations démontrent les dangers que l’état d’urgence fait courir pour nos droits élémentaires.
Alors qu’ils manifestaient sans violence, la police les a encerclés. Le but était clairement de déclencher une réaction pour justifier une action policière. Les forces de l’ordre ont chargé la manifestation et ont lancé des lacrymogènes sur la foule. Ils ont ensuite procédé à près de 300 arrestations arbitraires.
Nous protestons contre l'utilisation de l'état d'urgence par le gouvernement à des fins de criminalisation des mobilisations sociales. Après le 13 novembre notre pays a besoin de justice sociale, pas de la restriction des libertés individuelles et collectives : l'état d'urgence doit être levé.
Nous demandons la libération immédiate et l’arrêt des poursuites à l’encontre de nos deux collègues et de l’ensemble des manifestants.
La CGT Insee Genes
Syndicat Général des Personnels de Plaine Commune
Des militants syndiqué-e-s et politiques ont été arrêtés place de La République en fin de journée, le dimanche 29 novembre, alors qu'ils participaient aux rassemblements pour le climat. Pour certains en garde à vue, nous ignorons où ils se trouvent à l’heure qu’il est.
Nous connaissons très bien certain-e-s de ces militant-e-s et nous sommes persuadés que leur seul tort est d'avoir manifesté pour défendre leurs idées. Nous nous élevons contre leur arrestation et serons très attentifs aux suites éventuelles qui pourraient être données à ces faits.
Nous protestons contre la manière dont est en train de se mettre en place l'état d'urgence. En effet, il est possible d'aller au stade, au concert, dans les grands magasins, de se rassembler pour des hommages aux victimes... En fait, les seules manifestations collectives et regroupements qui soient interdits ceux à caractère social, l'enjeu n'est pas de protéger les citoyen-ne-s de ce pays mais de les empêcher de s'exprimer.
Nos militant-e-s, notre organisation syndicale sont déterminés à continuer à faire entendre leur voix dans la rue, mercredi 2 décembre à Bobigny avec les salarié-e-s d'Air France et partout où nous estimons qu'il sera juste de le faire.
Nous vous tiendrons au courant de toute action de mobilisation car il est impensable que ces arrestations entraînent des suites judiciaires et des sanctions administratives.
Nous vous remercions de passer ces informations autour de vous et rester prêts à se mobiliser pour la liberté d’expression et de manifestation.
CGT PLAINE COMMUNE
CGT Ministère du Travail/Inspecteurs du travail :
La manifestation qui s’est déroulée hier place de la République s’est soldée par près de trois cent interpellations et deux cents gardes à vue. Contrairement à ce qui est répété en boucle par Messieurs Hollande et Cazeneuve sur les chaînes de télévision, ce ne sont pas des « casseurs » mais des militants associatifs, des membres des partis politiques de gauche et des syndicalistes, venus manifester pacifiquement pour que change le système et pas le climat, qui ont été interpellés. Les affrontements évoqués par le gouvernement pour justifier cette répression ont justement été provoquées par une présence policière hors norme visant à interdire toute possibilité de manifester. Comment comprendre sinon que des manifestations se soient déroulées sans aucun incident dans plusieurs autres villes de France ?
Les manifestations et les rassemblements sont interdits, mais les évènements sportifs, les marchés de Noël ou encore les ouvertures dominicales des centres commerciaux, qui regroupent pourtant des milliers de personne, se poursuivent. Il est clair aujourd’hui que les mesures d’interdiction prises sous le couvert de l’état d’urgence n’ont pas pour but d’assurer la sécurité de la population, mais d’empêcher que s’exprime toute contestation de la politique du gouvernement. Elles poursuivent et confortent une politique de criminalisation de l’action revendicative et syndicale qui a débuté bien avant les attentats du 13 novembre. Et pendant que le droit de manifester est mis entre parenthèses, la remise en cause des droits des salariés et les plans de licenciements se poursuivent.
Le SNTEFP-CGT réaffirme son attachement aux libertés démocratiques et syndicales, au droit de manifester. Il demande la libération immédiate et l’arrêt des poursuites éventuelles contre les manifestants interpellés le 29 novembre place de la République. Il sera présent avec l’ensemble de la CGT le 2 décembre à 12h devant le palais de justice de Bobigny pour exiger la relaxe des 5 salariés d’Air France poursuivis pour avoir défendu leur emploi.
Paris, le 30/11/2015
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