Le rassemblement organisé par l'UD 75 contre la conférence sociale le 20 juin devant le magasin Virgin occupé a réuni une centaine de militants, sous une pluie aussi agressive que les voeux du Medef ! C'est bien peu face aux enjeux !
Si l'attitude de la confédé et la frilosité de l'Urif n'auront pas permis de faire mieux, il faut toutefois se féliciter que même symboliquement le coup d'envoi ait été lancé des luttes et des grèves qu'il faudra réussir à l'automne. Avec la dimension unitaire indispensable à un succès ! Devant la faiblesse des organisations syndicales qui se manifeste crûment en ce jour, les travailleurs doivent résolument s'emparer du calendrier des mobilisations et du lancement d'un profond mouvement gréviste contre l'austérité dès septembre prochain. Sous peine de défaites aussi violentes que celles subies sous Sarkozy.
Responsabilité des militants et militantes Cgt
En ce sens, il appartient aux militants et militantes Cgt de mettre à l'ordre du jour de leurs réunions syndicales les conditions de préparation d'un affrontement global concernant la réforme des retraites avec ce gouvernement au service des libéraux de France et de l'Union Européenne. Ce que la direction confédérale Cgt par la voix de Thierry Lepaon ne veut pas comme l'indique le discours (VOIR ICI) que ce dernier a prononcé le 19 juin aux côtés de la Cfdt et de l'Unsa (VOIR ici la vidéo très instructive surtout vers la fin). Non, on demande que le gouvernement change de cap (sous-entendu un problème de communication), que la gouvernance européenne intègre une dimension sociale (c'est comme en appeler à ce que l'OMC ait une dimension sociale!).
Nous parlons d'affrontement global sur la question des retraites car celle-ci soulève tout ce que nous dénonçons quotidiennement dans nos boîtes : conditions et organisation du travail, emplois (précarité des contrats, licenciements...), niveau des salaires rapporté au niveau des dividendes, etc...
Mais pour qu'un tel affrontement se réalise en défense et pour l'amélioration de nos conditions de vie et de travail, plusieurs conditions doivent être débattues au sein de nos structures syndicales : quelle stratégie de luttes doit être mis en place par notre confédération (calendrier de mobilisations et d'actions crecendo, unité avec qui?, l'organisation du blocage de l'économie, organisation de la généralisation de la grève...) ? Quels mots d'ordre unifiants qui posent clairement ce qu'il faut remettre en cause pour gagner ? Quels dispositifs militants interprofessionnels mettre en place dans nos territoires pour construire et élargir rapidement la mobilisation ?
Ce sont là quelques questions que nous soumettons au débat. Le fait que nous les posons de cette manière veut dire que nous considérons que, des syndicats jusqu'à l'échelle confédérale, nous n'en sommes pas encore là. L'appel à une journée de mobilisation interprofessionnelle début septembre ne constituant pas une stratégie en soi.
Formaliser un courant de gauche syndicale Cgt majoritaire ?
Nous n'opposons pas la base Cgt pure et combative à des directions syndicales Cgt corrompues et défaitistes. Nous le redisons, des camarades de toutes sensibilités et horizons, partagent cette nécessité d'un affrontement global avec les forces du Capital et leurs soutiers politiques. Ces camarades ont des responsabilités diverses au sein de notre Cgt. Il faut qu'ils et elles montent au créneau. Le courant syndical réformiste de la Cgt sait très bien que la majorité confortable acquise au dernier congrès confédéral ne vaut pas blanc seing à sa vision du syndicalisme car très nombreux ont été les syndicalistes Cgt combatifs à apporter leurs pierres aux textes d'orientation par de notables évolutions dans les documents adoptés.
Il y a au sein de la Cgt, un espace pour ce que nous nommons une gauche syndicale Cgt, susceptiblement majoritaire mais qui ne se donne pas les moyens de débattre et d'avancer collectivement. Si les diverses sensibilités ne s'y attellent pas, c'est le dos au mur que continueront à se battre les équipes syndicales Cgt dans les boîtes du privé soumises aux restructurations. Et in fine, c'est tout ce qui fait la combativité de la Cgt de l'extérieur qui continuera à s'affaiblir, faute de combatttants qui auront été laissés livrés à eux-mêmes.
Nous ne pourrons rejouer le mouvement de 2010, il faudra taper plus fort : mettre dès le début le blocage de l'économie à l'ordre du jour, construire dès le début les convergences avec les syndicats qui souhaitent cet affrontement là, organiser dans les UL et les UD des Assemblées générales qui décident des actions et qui débattent des revendications, ne pas leurrer les travailleurs sur une amélioration dans le cadre de négociation de sommets.
Les paramètres ont changé. La situation générale s'est dégradée à tous les niveaux sur fond de montée de solutions d'extrême droite chez une partie des travailleurs. Une course de vitesse est engagée, plus que jamais.