Mercredi 28 mars 2012 l’union locale Cgt historique de Douai, toujours écartée par l’UD du Nord et la Confédération organisait son 28ème congrès. Force est de constater que 3ans plus tard, elle est toujours debout, puisque 120 délégués, essentiellement du secteur privé se sont retrouvés.
C’est dans une ambiance détendue que son secrétaire général, Philippe Nalewajek, a ouvert le débat avec son rapport d’introduction. Rapport qui retrace le parcours effectué depuis le dernier congrès il y a trois ans, un hommage rendu au camarade Jacques Leclerc ancien S.G décédé. Philippe Nalewajek est rentré dans le vif du sujet, c’est-à-dire « la réunification des deux UL ». Le sujet n’est pas simple, mais les camarades présents dans la salle ont réagi de façon très positive. Chaque prise de parole dans la salle allait en effet dans le sens du rapport d’introduction. « Réunis ne veut pas dire abdiquer au syndicalisme d’accompagnement, au syndicalisme réformiste mené par la confédération » a précisé Philippe Nalewajek.
La parole fut donnée à Jean pierre Delannoy (secrétaire de l’USTM 59/62). Celui-ci est intervenu en rejoignant les propos de Philippe Nalewajek, tout en précisant, comme les syndicalistes présents, de ne pas céder sur l’importance du combat de classe.
Le débat fui suivi d’un vote, « pour ou contre une réunification des UL », et à l’unanimité le « oui » l’a remporté.
Cela montre aussi à l’approche du congrès de l’UL dite Confédérée en octobre prochain, que le blocage d’une réunification ne vient pas de l’UL historique mais bel et bien du coté de l’UD et de la Confédération. En effet, ces deux dernières affirment toujours qu’il n’y a pas lieu d’avoir une réunification puisqu’elles ne reconnaissent pas l’UL historique (ne reversant pas ses cotisations aux structures interprofessionnelles UD et Confédé). Une manière formelle de ne pas reconnaître les divergences syndicales de fond qui ont opposé pendant des années l’UL Cgt de Douai face à l’UD 59 et à la Confédé, sur le tournant qualifié de réformiste par l’UL historique de ces dernières.
Après la présentation de la trésorerie de l’UL (qui en passant est très correcte pour une UL qui tourne en autogestion, ne touchant rien des cotisations que chaque syndicat rattaché a l’UL Historique continue par ailleurs de verser à la confédération), Philippe Nalewajek a été réélu SG de l’UL Historique.
Il est vrai que le rapprochement des deux CGT au sein même d’une entreprise, Renault Douai, a facilité le discours de réunification des UL. Le congrès des camarades de Renault étant fixé au mois de juin, nous ne pouvons à l’heure actuelle parler d’une seule CGT. Il est clair que si la situation de division qui prévaut à Renault Douai, avec l’existence de 2 syndicats Cgt, prenait fin avec l’acceptation d’un seul et même syndicat Cgt de toutes les sensibilités, cela permettrait de contribuer grandement au déblocage entre les deux UL.
Il est aussi à souligner que le départ de plusieurs personnes du syndicat Renault rattaché à l’UL historique a facilité la situation actuelle. Ces personnes ont quitté le syndicat, sous pression des plus jeunes aidés par quelques anciens qui en avaient assez de divisions qui ne profitent qu’aux patrons et syndicats jaunes.
Toutes ces problématiques entre les deux UL ne pourront se régler que par des discussions entre camarades. Les problèmes doivent se régler à la base et que par la base.
Les communistes libertaires de la Cgt font tout pour que la Cgt soit réunifiée dans le Douaisis, sans pour cela s’asseoir sur les divergences de vue en ce qui concerne le combat syndical. Mais, la Cgt ne peut être le théâtre permanent de coups de force politique et bureaucratique comme mode de résolution des divergences d’orientation syndicale. La force d’un syndicat comme la Cgt, c’est d’être capable de rassembler toutes les sensibilités (réformistes, révolutionnaires) sur la base du combat de classe, et donc d’être capable d’échanger avec respect nos divergences. C’est une condition nécessaire pour redonner confiance aux travailleurs du Douaisis.
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