S'il est permis (hélas) de douter de la détermination de la direction de Syriza d'engager réellement la Grèce sur la voie d'une rupture avec le capitalisme, la déclaration de la Filpac néanmoins enfonce le clou. Alors nous publions avec plaisir...
Beaucoup de l’an neuf se joue dès janvier
Le sort de la résistance européenne à l’austérité se précipite dès janvier.
Sitôt l’annonce des élections grecques prévues le 25 janvier, un spectre hante l’Europe et ses temples, les Bourses. Il met en émoi les valets de pied du FMI et de la BCE… Et si ce petit pays de 11 millions d’habitants résistait à la Troïka ? Et si, dès le 25 janvier, Syriza élue appliquait pour servir le peuple une politique de rejet de la dette illégitime, de contrôle des banques et de la finance ? Le libéralisme de l’Union européenne à l’envers ! Quel espoir soufflerait d’Athènes pour notre résistance à la dictature des marchés mondialisés. Il serait établi que la crise n’engendre pas automatiquement l’ascension de l’extrême droite, qui là-bas se nomme Aube Dorée, leur Front national.
Janvier ? Macron l’a préparé en opération subversive.
Sa loi montée comme un labyrinthe passerait au Kärcher les digues dressées contre le marché. L’outil de cette loi n’est pas la loi mais la procédure des ordonnances. Le tout expédié dès le 12 janvier par une commission spéciale qui présentera la sale besogne aux députés le 26 janvier. Un putsch, en regard de la centaine d’articles enchevêtrés de façon diabolique. Un gouvernement archi-minoritaire pourrait balayer d’un coup d’ordonnances tribunaux prud’homaux et procédures légales de licenciement, repos en soirée et le dimanche. Et surtout de mettre fin à la possibilité des salariés d’agir en justice, puisque la perversité du « plan de départ volontaire » s’agissant de la rupture du contrat de travail s’étendrait à toute transaction entre salarié et employeur.
Dès janvier se pose la reconquête de notre CGT confisquée par les affaires d’en haut.
Les adhérents et les militants attendent autre chose des réunions des instances nationales de janvier que la comédie du pouvoir, la valse des factures et les fausses confidences aux médias. Le crédit de la CGT est entamé par la suspicion de corruption qui rejaillit sur l’intégrité des militants et par le ridicule de la situation.
Qui a donc mandaté des négociateurs pour signer l’accord « contrat de sécurisation professionnelle » ? Pas les syndicats CGT. Ce précédent va-t-il laisser la signature de notre confédération à la disposition d’un groupe sans contrôle ? Qui a décidé que les actions n’étaient pas envisageables contre la loi Macron ?
Qui a décidé que le syndicalisme de transformation sociale serait remplacé par le syndicalisme rassemblé autour du gouvernement ? Qui donc réduit l’agenda CGT 2015 à une séance de commémoration d’une histoire de 120 ans avec laquelle un groupe de Montreuil est en train de rompre ?
Derrière la tragi-comédie des affaires qui paralyse la CGT d’en haut, c’est un recentrage qui se met en place au péril de l’unité et de l’identité de la CGT, sans débat d’orientation, sans congrès donc sans respect pour l’avis et la dignité des syndicats.
Remplir nos tâches, agir en conformité avec nos mandats, servir les intérêts des salariés, c’est établir une orientation CGT de revendications et de transformations sociale, indépendante du gouvernement.
Et tout ça, c’est 2015, un sacré rendez-vous.
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