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  • : Communistes Libertaires de la CGT
  • : Les communistes libertaires sont un des courants fondateurs de la Cgt, sur une base anticapitaliste et révolutionnaire. Nous entendons renouveler ce combat, en intégrant les évolutions de la société d'aujourd'hui.
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QUI SOMMES NOUS ?

Ce blog est l’outil d’expression de communistes libertaires qui militent à la CGT, où ils défendent une perspective de renouveau du syndicalisme révolutionnaire, mouvement fondateur de notre confédération, et l’unification d’un syndicalisme de lutte et de transformation sociale. 

Nous combattons l'orientation confédérale actuelle de la CGT et agissons pour qu'une alternative à cette orientation émerge. Nous ne nous revendiquons d’aucune tendance ou fraction formalisée au sein du mouvement syndical. 

Pour autant, le tournant pris par notre confédération ces dernières années vers un syndicalisme d’accompagnement, voire de cogestion, nous incite à constituer un front syndical commun avec tous et toutes celles qui se réclament et pratiquent la lutte de classe, professionnelle et interprofessionnelle, autour des revendications et la lutte pour les faire aboutir. 

Attachés à la démocratie syndicale et au fédéralisme qui restent de mise au sein de la Cgt, respectueux du mandat donné par les adhérents et adhérentes des structures auxquelles ils et elles participent, les communistes libertaires relèvent d’un courant fondateur et constituant de la Cgt. 

Les syndicats, forme première d’organisation d’une résistance ouvrière, ont un caractère double et contradictoire. 

Organisations de masse ayant vocation à regrouper tous les exploités autour de leurs revendications immédiates, elles restent soumises à la domination politique d’un patronat qui les pousse à une plus grande intégration à l’appareil d’Etat. 

Dans cette bataille qui n’est pas qu’idéologique, nous ne partageons pas l’idée qu’il y aurait de mauvaises directions corrompues face à une base adhérente dont la « pureté » n’égalerait que la volonté d’en découdre. 

Bien au contraire, il existe à tous les niveaux de nos organisations une contradiction entre un syndicalisme de classe dont l’objectif est de mettre fin à l’exploitation capitaliste et un syndicalisme d’accompagnement dont la finalité réside dans l’adaptation du monde ouvrier qui produit les richesses à l’économie de marché globalisée qu’on voudrait faire paraître indépassable. 

C'est pourquoi nous n'entendons pas oeuvrer en simple opposition à nos directions actuelles mais en alternative à celles-ci, pour l'unité du mouvement social. 

Pour tout contact avec les communistes libertaires de la CGT : 

          communisteslibertairescgt@gmail.com

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1 juin 2014 7 01 /06 /juin /2014 19:17

images-copie-8.jpgNous reproduisons ci-dessous une déclaration des Unions locales Cgt du bassin minier Ouest du Pas de Calais concernant l'analyse et les propositions que les camarades dressent après le résultat des européennes. On se souvient de la salutaire initiative menée contre les identitaires sur Auchel.

Notre analyse n'a que peu changé depuis des années, les mêmes causes entraînant les mêmes effets. Car notre camp n'est pas résolu à mener de façon unitaire une vraie bataille contre le capitalisme, laissant croire qu'on pourrait le réformer de l'intérieur en obtenant un compromis sur la base de la bonne foi des partenaires sociaux, autour de diagnostics partagés. Dans ce champs d'illusions, il n'est pas étonnant que le FN apparaisse aux yeux d'une partie des travailleurs comme une alternative, du moins le moyen d'exprimer leur ras l'bol.

Si nous ne partageons pas tout ce que disent les camarades, cette expression va déjà bien au delà de celle de notre confédération, complètement perchée sur le programme de relance de l'économie européenne proposée par la CES, reprenant la vieille antienne que la crise est due à une dérive financière du capitalisme (c'est l'arrière fond au passage de la campagne Coût du capital ).

 

 

Le résultat des élections européennes dans le Bassin Minier Ouest, dans le Pas-de-Calais, dans la Région et en France, est extrêmement inquiétant pour la démocratie et la vie sociale, c’est une alerte.

Nous ne pouvons ignorer la forte abstention de ce 25 mai, mais les chiffres comparatifs entre 2009 et 2014 nous montrent que dans la région, le FN a progressé en triplant son nombre de voix. Du rouge, le Bassin Minier, terre historique des luttes de la classe ouvrière, est passé au bleu marine.

Bien sûr il y a les bouc-émissaires les plus fragiles, les immigrés et les bénéficiaires des minima sociaux, mais le chômage, la baisse du pouvoir d’achat et l’inquiétude quant aux lendemains difficiles… font le terreau de cette montée inquiétante du FN qui a fait du Pas-de-Calais son laboratoire national.

En 2011, notre union de luttes des syndicats CGT du Bassin Minier Ouest avait pourtant sonné l’alerte, c’était à Auchel où l’extrême-droite radicale s’était implantée sous le couvert d’une association. Même si cette alerte antifasciste de 2011 n’a pas eu l’écho nécessaire auprès des élus et partis politiques, enfermés dans un carcan électoraliste, nous avons milité contre les idées nationales-chauvines, xénophobes et racistes de ce parti qui n’est ni démocratique ni républicain ni ordinaire.

Le chômage est un fléau et les politiques gouvernementales ne font rien pour le combattre à la racine, refusant catégoriquement des prendre des mesures contraignantes pour le patronat, bien au contraire puisqu’ils font allégeance aux exigences de Bruxelles et au dogme capitaliste européen.

 Il y a 60 ans, Monnet le banquier et Schumann le réactionnaire, nous promettaient une Europe de la Paix et de la Prospérité, mais avec technocrate Barroso et bientôt avec son successeur Juncker, nous avons hérité d’une Europe de la guerre sociale, du chômage et de l’ultralibéralisme, qui est rejetée par 70% du peuple de France.

Le résultat des élections européennes démontre ce rejet massif de l’Europe créée par le grand capital et qui donc ne sera jamais sociale… mentir au Peuple ne sert à rien car il vit la réalité de cette Europe antisociale.

 Le Bassin Minier Ouest est fortement impacté par le chômage et la misère qui atteint des seuils jusqu’à 60% dans certains quartiers populaires de nos villes. Dans le Nord-Pas-de-Calais, d’où est partie la révolution industrielle qui allait faire de la France la 5ème puissance économique mondiale, 1 million de pauvres, 25% de la population, 370 000 chômeurs soit près de 20% de la population active, et ces chiffres grimpent encore.

Si ces chiffres étaient étendus au niveau du territoire national, il y a aurait 8.5 millions de chômeurs inscrits à pôle-emploi et 17 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire 40% de précaires… terrible dans la 5ème puissance économique du monde avec un CAC 40 qui grimpe chaque jour !

Mais la région compte aussi le plus grand nombre de grandes fortunes, et c’est un paradoxe car nous vivons la même situation de la Ruhr en Allemagne au début des années 1930 qui fût la terre fertile de la montée du nazisme sur fond de corruption, de malversations et de chômage de masse, mais aussi la terre de la résistance organisée contre le nazisme.

Aujourd’hui, des pans entiers de l’industrie sont menacés dans le Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais, des dizaines de milliers d’emplois sont menacés à très court terme. Cela induit, que nous devons imposer une autre politique et contraindre le patronat, que nous devons par nos luttes et l’unité la plus large, réussir à inverser la courbe du chômage et de la misère, puisque cette alerte du 25 mai est une grave menace sur les prochaines échéances électorales, au niveau du département et de la région, mais aussi pour la présidentielle de 2017.

 Pour la première fois depuis la défaite des pétainistes en 1944 et des nazis en 1945 un parti d’extrême droite arrive en tête d’une élection. Il ne suffit pas de dénoncer, de s’émouvoir ou d’être indignés, il faut résister et faire reculer ce parti qui utilise la misère sociale, les inégalités, le chômage, pour diffuser ses idéaux que sont le racisme, la discrimination, la xénophobie, le nationalisme chauvin qui amènent de fait à l’individualisme et au repli sur soi.

Pourtant, le président, le 1er ministre, les chefs des partis qui se succèdent au pouvoir depuis trop d’années, bien que désavoués par cette élection, n’entendent pas modifier cette politique d’austérité imposée par l’Europe, ni imposer des lois contraignantes pour empêcher les licenciements.

Cela veut dire qu’ils acceptent, au nom de la concurrence libre et non faussée et de la réduction d’une dette créée par les cadeaux en centaines de milliards accordés aux capitalistes, la dégradation des conditions sociales et démocratiques, et la montée de la misère et du chômage qui sont le terreau fertile du FN et de l’extrême-droite radicale.

Nous vivons donc une grave crise démocratique et sociale qui se transforme en une crise de civilisation, ceci impose un changement radical en termes économique, industriel et social… la situation ne peut plus durer ainsi, l’alerte a retenti.

L’union de luttes des syndicats CGT du Bassin Minier ouest du Pas-de-Calais, appelle les syndicats, les partis progressistes, les associations antiracistes et sociales, les citoyens à s’organiser partout, sans sectarisme ni dogmatisme, contre cette inquiétante montée du F-haine.

Dans les prochaines semaines, nous convoquerons les syndicats, les partis progressistes, les associations antiracistes et sociales de notre territoire du Bassin Minier ouest du Pas-de-Calais, a une réunion pour organiser collectivement cette résistance au fascisme déguisé, qui est le bras armé du capitalisme… le fascisme ne passera pas ni ici ni ailleurs.

Réunis à Béthune le 27 mai 2014

Union de luttes des syndicats CGT du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais (Auchel-Bruay-Béthune-Lillers-Isbergues)

 

Le résultat des élections européennes dans le Bassin Minier Ouest, dans le Pas-de-Calais, dans la Région et en France, est extrêmement inquiétant pour la démocratie et la vie sociale, c’est une alerte.

Nous ne pouvons ignorer la forte abstention de ce 25 mai, mais les chiffres comparatifs entre 2009 et 2014 nous montrent que dans la région, le FN a progressé en triplant son nombre de voix. Du rouge, le Bassin Minier, terre historique des luttes de la classe ouvrière, est passé au bleu marine.

Bien sûr il y a les bouc-émissaires les plus fragiles, les immigrés et les bénéficiaires des minima sociaux, mais le chômage, la baisse du pouvoir d’achat et l’inquiétude quant aux lendemains difficiles… font le terreau de cette montée inquiétante du FN qui a fait du Pas-de-Calais son laboratoire national.

En 2011, notre union de luttes des syndicats CGT du Bassin Minier Ouest avait pourtant sonné l’alerte, c'était à Auchel où l'extrême-droite radicale sétait implantée sous le couvert d’une association. Même si cette alerte antifasciste de 2011 n’a pas eu l’écho nécessaire auprès des élus et partis politiques, enfermés dans un carcan électoraliste, nous avons milité contre les idées nationales-chauvines, xénophobes et racistes de ce parti qui n’est ni démocratique ni républicain ni ordinaire.

Le chômage est un fléau et les politiques gouvernementales ne font rien pour le combattre à la racine, refusant catégoriquement des prendre des mesures contraignantes pour le patronat, bien au contraire puisqu’ils font allégeance aux exigences de Bruxelles et au dogme capitaliste européen.

 Il y a 60 ans, Monnet le banquier et Schumann le réactionnaire, nous promettaient une Europe de la Paix et de la Prospérité, mais avec technocrate Barroso et bientôt avec son successeur Juncker, nous avons hérité d’une Europe de la guerre sociale, du chômage et de l’ultralibéralisme, qui est rejetée par 70% du peuple de France.

Le résultat des élections européennes démontre ce rejet massif de l’Europe créée par le grand capital et qui donc ne sera jamais sociale… mentir au Peuple ne sert à rien car il vit la réalité de cette Europe antisociale.

 Le Bassin Minier Ouest est fortement impacté par le chômage et la misère qui atteint des seuils jusqu’à 60% dans certains quartiers populaires de nos villes. Dans le Nord-Pas-de-Calais, d’où est partie la révolution industrielle qui allait faire de la France la 5ème puissance économique mondiale, 1 million de pauvres, 25% de la population, 370 000 chômeurs soit près de 20% de la population active, et ces chiffres grimpent encore.

Si ces chiffres étaient étendus au niveau du territoire national, il y a aurait 8.5 millions de chômeurs inscrits à pôle-emploi et 17 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire 40% de précaires… terrible dans la 5ème puissance économique du monde avec un CAC 40 qui grimpe chaque jour !

Mais la région compte aussi le plus grand nombre de grandes fortunes, et c’est un paradoxe car nous vivons la même situation de la Ruhr en Allemagne au début des années 1930 qui fût la terre fertile de la montée du nazisme sur fond de corruption, de malversations et de chômage de masse, mais aussi la terre de la résistance organisée contre le nazisme.

Aujourd’hui, des pans entiers de l’industrie sont menacés dans le Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais, des dizaines de milliers d’emplois sont menacés à très court terme. Cela induit, que nous devons imposer une autre politique et contraindre le patronat, que nous devons par nos luttes et l’unité la plus large, réussir à inverser la courbe du chômage et de la misère, puisque cette alerte du 25 mai est une grave menace sur les prochaines échéances électorales, au niveau du département et de la région, mais aussi pour la présidentielle de 2017.

 Pour la première fois depuis la défaite des pétainistes en 1944 et des nazis en 1945 un parti d’extrême droite arrive en tête d’une élection. Il ne suffit pas de dénoncer, de s’émouvoir ou d’être indignés, il faut résister et faire reculer ce parti qui utilise la misère sociale, les inégalités, le chômage, pour diffuser ses idéaux que sont le racisme, la discrimination, la xénophobie, le nationalisme chauvin qui amènent de fait à l’individualisme et au repli sur soi.

Pourtant, le président, le 1er ministre, les chefs des partis qui se succèdent au pouvoir depuis trop d’années, bien que désavoués par cette élection, n’entendent pas modifier cette politique d’austérité imposée par l’Europe, ni imposer des lois contraignantes pour empêcher les licenciements.

Cela veut dire qu’ils acceptent, au nom de la concurrence libre et non faussée et de la réduction d’une dette créée par les cadeaux en centaines de milliards accordés aux capitalistes, la dégradation des conditions sociales et démocratiques, et la montée de la misère et du chômage qui sont le terreau fertile du FN et de l’extrême-droite radicale.

Nous vivons donc une grave crise démocratique et sociale qui se transforme en une crise de civilisation, ceci impose un changement radical en termes économique, industriel et social… la situation ne peut plus durer ainsi, l’alerte a retenti.

L’union de luttes des syndicats CGT du Bassin Minier ouest du Pas-de-Calais, appelle les syndicats, les partis progressistes, les associations antiracistes et sociales, les citoyens à s’organiser partout, sans sectarisme ni dogmatisme, contre cette inquiétante montée du F-haine.

Dans les prochaines semaines, nous convoquerons les syndicats, les partis progressistes, les associations antiracistes et sociales de notre territoire du Bassin Minier ouest du Pas-de-Calais, a une réunion pour organiser collectivement cette résistance au fascisme déguisé, qui est le bras armé du capitalisme… le fascisme ne passera pas ni ici ni ailleurs.

Réunis à Béthune le 27 mai 2014

Union de luttes des syndicats CGT du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais (Auchel-Bruay-Béthune-Lillers-Isbergues)

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 23:14

Et encore un camouflet à l'encontre du bureau confédéral !

Nous publions ici un commentaire paru dans une newsletter spécialisée sur le champs de la communication "La Correspondance de la Presse" qui fait autorité dans ce secteur professionnel :

 

 

Le comité confédéral national de la CGT a voté majoritairement en faveur de la mise en place d'un mensuel pour "La Nouvelle vie ouvrière" et rejette le projet de la direction.

Le Comité confédéral national (CCN, "parlement") de la CGT a rejeté hier un projet de la direction de M. Thierry LEPAON visant à restructurer la "La nouvelle vie ouvrière" (NVO), magazine de la centrale, et donné son accord à une réforme plus conforme aux vœux des salariés, selon une source syndicale. Le projet initial, qui prévoyait de supprimer quinze postes et de transformer le bimensuel centenaire en un trimestriel papier adossé au site nvo.fr avait provoqué une crise ouverte entre la directrice de la publication Agnès NATON, également membre de la direction de la CGT, et les salariés, eux-mêmes cégétistes. Le comité fédéral se poursuit aujourd'hui.

Le "parlement" de la CGT, qui regroupe les numéros un des fédérations et des unions départementales, "a voté majoritairement en faveur d'un mensuel", avec "huit à douze numéros par an", une temporalité qui doit être définie ultérieurement, a indiqué auprès de l'AFP une syndicaliste de la "NVO". Les détails, en particulier sur le financement du titre, n'ont pas été précisés, mais "pour nous c'est une première victoire", a-t-elle dit. "Les débats au CCN dans la matinée ont été vifs, le projet de la direction a été critiqué et n'a pas été mis au vote", selon cette source.

L'exécutif de la CGT "s'est alors réuni à la mi-journée et a présenté un nouveau projet qui a été approuvé par 74 voix pour, 6 contre, et 33 abstentions", a indiqué cette syndicaliste. De grandes fédérations — services publics, métallurgie, santé — avaient dès la veille signifié leur refus du projet de la direction, selon elle.

De son côté, Mme Agnès NATON s'est dite "satisfaite" qu'un compromis soit finalement trouvé, mais "il reste beaucoup à faire" notamment pour trouver des financements, a-t-elle relevé à l'AFP.

Le journal historique de la CGT, fondé il y a plus de cent ans (1909) par l'anarcho-syndicaliste Pierre MONATTE, est en proie depuis plusieurs années à une grave crise financière et sa diffusion a chuté à 24 000 abonnements. Il serait au bord du dépôt de bilan. Des appels à des abonnements et des subventions par les fédérations seront lancés, a indique Mme NATON. Le projet d'une refonte du site internet est maintenu. La réduction des effectifs — que la direction voulait porter de 54 à 39 — n'est plus à l'ordre du jour. Une évaluation sera faite lors du prochain CCN en novembre.

La direction déboutée par le tribunal de grande instance de Bobigny : La direction de la NVO a subi un autre revers : le tribunal de grande instance de Bobigny a débouté lundi sa demande d'annulation d'une décision des élus cégétistes du magazine, a-t-on appris auprès d'un syndicaliste SNJ-CGT. Dans une ordonnance en référé le tribunal a donné raison au CHSCT et condamné la NVO à lui verser 5 496 euros pour compenser ses frais de justice. En effet, dans une démarche inédite, Mme NATON avait saisi la justice contre des élus du CHSCT

 

 

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 22:33

index-copie-6.jpgNous publions ci-dessous une déclaration de l'USTM Cgt du Nord/Pas de Calais sur les enjeux du congrès de la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie en lien avec les enjeux du 51° Congrès de la Confédération.

 

 

Cliquer sur le document pour y accéder.

 

declaration-ustm-cgt-NPDC--5-mai-2014.jpg

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 08:09

images-copie-7.jpgNous publions-ci-dessous la dernière lettre de l'Union syndicale du commerce de Paris adressée  à la fédération du commerce. Celle-ci fait état de graves dysfonctionnements, sinon de procédures que nous qualifierons pour notre part de bureaucratiques afin de faire taire celles et ceux qui gènent.

Cette situation dure depuis des années maintenant (voir ICI un précédent article sur le sujet,  ICI ce qu'en pensent les camarades du FSC et ICI ceux d'Où va la Cgt?).

Ce qui se joue dans cette affaire est ni plus ni moins que le respect de la démocratie syndicale au sein de notre confédération. Car quand la démocratie syndicale est bafouée régulièrement dans une de ses fédérations, c'est un blanc seing donné à tous ceux qui veulent en faire de même dans d'autres fédérations.

Des initiatives sont en préparation afin d'interpeler le CCN de la Cgt (UD et fédérations), qui seréunt par ailleurs en ce moment même.

Rappelons tout de même que les camarades de l'US commerce Cgt de Paris ne se positionnent nullmement en rupture avec les orientations des 49ème et 50ème congrès confédéraux. La démocratie est visiblement encore trop de gauche pour les adeptes d'un syndicalisme de propositions et d'adhérents!?

 

On peut visionner encore ci-après une de leur initiative (12 janvier 2012) qui explique bien les motivations des camarades. Une manifestation CGT devant le siège confédéral à Montreuil suivie d'un silence assourdissant de la fédération du commerce!...

 

 

 

 

COMMUNIQUE DE L'US CGT COMMERCE ET SERVICES DE PARIS ET DU SPACS CGT

La fédération du commerce et des services désaffilie ses syndicats à  tours de bras.

Le 23 avril 2013, la direction de la fédération a envoyé un courrier recommandé avec AR à l'US Commerce et Services de Paris, lui signifiant qu'elle refusait son affiliation à la fédération. Cette décision s'inscrit dans une longue série d'exclusions, inacceptables dans notre organisation et qui mettent en question la survie même de notre syndicalisme.

Après plus de 30 ans d'existence, l'US Paris, ses 2800 adhérents directs et les 6000 adhérents parisiens se retrouveraient donc sans structure d'accueil ou de coordination !

Nos 200 délégués syndicaux n'auraient plus de mandat, toutes nos actions pour l'emploi,  contre le travail de nuit et du dimanche n'auraient plus de légitimité!

Dans le même courrier, la direction fédérale annonce son refus d'affilier le nouveau syndicat parisien du commerce et des services, que les syndiqués parisiens ont décidé de créer à  l'unanimité, lors d'une AG constitutive tenue le 6 février dernier. Cette création est issue des orientations et résolutions prises à  l'occasion des 49 et 50e congrès confédéraux auxquelles les militants parisiens adhèrent pleinement. Tous les syndiqués parisiens ont été conviés à  cette AG, tenue à  la demande de l'UD de Paris :  syndiqués directs de l'US, des UL et des syndicats d'établissement ou d'entreprise parisiens.

Une lettre, deux refus d'affiliation, le tout sur des motifs aussi surprenants que  " le respect des valeurs républicaines " (!) ; ou celui des champs de compétence d'autres syndicats (il est quasiment impossible de créer un syndicat à  la fédération sans heurter  le champ de compétence d'un autre syndicat. Faut-il alors cesser de créer des syndicats ?); ou encore le fait que la fédération n'aurait pas reçu la liste des membres dirigeants...

La fédération a essayé de tuer l'US de Paris dès le lendemain du congrès fédéral de mai 2011, lors duquel, l'actuelle direction s'est fait élire après avoir gazé la moitié des délégués et organisé une tricherie sur les votes à  une échelle industrielle.
Elle a commencé par réduire de 75% la subvention annuelle de l'US Paris, jusqu'à  la supprimer complètement l'année suivante (2012). Elle a licencié, sous différentes formes, les anciens responsables fédéraux qui avaient porté une position critique lors du congrès.

Elle a retiré le mandat de ceux qui ne courbaient pas l'échine.
Loin de régler les problèmes qu'elle prétendait résoudre en faisant porter le poids de ses dysfonctionnements à des boucs émissaires, la direction de la fédération s'est déchirée très vite autour d'une guerre de clans qui perdure sur des bases personnelles et autour de luttes de pouvoir.

Absente ou à la traîne dans tous les grands dossiers revendicatifs, elle est devenue, plus que jamais, la fédération que l'on appelle lorsque l'on a besoin de rien.
Sa principale activité aujourd'hui, c'est d'exclure Yücel Basarslan. Car les cas de l'US Paris, de nos camarades YUCEL BASARSLAN, OLIVIER BIREAUD ou THIERRY BRANDT sont loin d'être isolés : condamnée régulièrement devant les tribunaux, la fédération s'en prend à  tous, tous azimuts!

Procès devant la Cour de cassation perdu face au syndicat FIDUCIAL (ex NEO), désaffiliation du syndicat MC DO Ile de France (affilié depuis 1999 !), du syndicat ACCOR Ile de France, refus d'affilier le syndicat CASTORAMA, etc. sans compter les chantages à l'affiliation et aux mandats pour d'autres.

Dans un contexte de structuration anarchique, nul parmi nous n'est, bien sûr, parfait : tous, dans nos choix de structuration, nous avons été confrontés à cette anarchie (pour rester poli) qui fait que les syndiqués du commerce et des services ne se voient jamais proposer des choix de structuration cohérents, qui garantissent l'efficacité revendicative et un fonctionnement démocratique. Mais, ce système " D " est, d'abord et avant tout le résultat d'une politique fédérale désastreuse qui s'est accentuée ces trois dernières années en raison de choix de copinage : tel syndicat départemental créé en catimini mais affilié par la FD alors que l'on refuse à un autre son affiliation, tel syndicat national dont l’existence est acceptée alors que d'autres se voient refuser leur affiliation, tel syndicat régional désaffilié (parce que l'échelle régionale " ne garantit pas la proximité " (!) au moment où des secrétaires fédéraux président à la création d'autres syndicats régionaux ! Nous ne citons pas de noms pour ne stigmatiser personne pourtant les exemples sont nombreux : mais personne, à la CGT, ni dans la fédération ni dans l'interpro ne peut sortir gagnant de ce bazar.

Ce qui oppose aujourd'hui les adhérents parisiens et d'autres à leur fédération, ce ne sont pas des querelles de personnes et de pouvoir : ce sont nos conceptions du syndicalisme qui divergent. Il est facile de se faire une idée de l'activité syndicale réelle des uns et des autres. Facile de voir qui mène la bagarre contre les patrons et qui se finance avec l'argent du paritarisme sans que personne n'en voie les résultats syndicaux.

Tout cela ne peut plus durer, sans que l'existence même de notre syndicalisme ne soit remise en cause. La fédération a diffusé largement son refus d'affilier l'US de Paris avant même de nous avoir écrit et ce courrier est, sans doute, déjà dans les mains des patrons. Or, la CGT toute entière n'est plus en position de force en termes de représentativité. Elle sortirait encore plus affaiblie d'un effondrement dans le commerce et les services.

Plus que jamais, nous pensons qu'un redressement doit venir à la fois des syndiqués de notre fédération, mais aussi de l'interpro qui, souvent, organise les salariés de nos professions et qui est aussi victime des agissements de la fédération. C'est toute la CGT qui est concernée par ce qui se passe car, livrée à  elle-même, notre fédération va malheureusement dans le mur.

 

Pour L'union Syndicale :

Le Secrétaire Général, Didier Del Rey            

Pour le SPCS CGT :                                     

La Secrétaire générale, Céline CARLEN             

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 00:57

images-copie-7Nous avons déjà eu, à de nombreuses reprises, les échos de la manière particulièrement inadmissible dont notre Fédé Commerce entends mener ies débats en son sein. Licenciement de militants en responsabilité fédérale, retraits abusifs de mandats de camarades portant une position critique, désafiliation du syndicat Mac Do Ile de France, etc.... Les exemples sont aujourd'hui trop nombreux pour rester sans conséquence sur l'existence même de notre syndicalisme dans ce secteur que dans l'interpro ou sont engagés nombre de militants adhérents de cette fédération.

Au congrès fédéral de 2011, c'est avec les gazeuses qu'avaient été accueilli nombre de délégués dont les mandats étaient remis en cause par la direction fédérale. En décembre 2013, lors du congrès de l'UD Paris, cette même direction fédérale prétendait faire représenter par ses propres mandatés les adhérents directs, pourtant organisés de longue date par l'Union Syndicale Paris.

La Fédération Commerce et Services prépare son congrès 2014 à sa manière.....

Aprés avoir tenté de couper les vivres et d'assécher financièrement l'US Commerce Paris dont les résultats ont fait doubler les adhérents sur les dix dernières années, la Fédération n'entends plus reconnaitre cette structure dont le congrès sera boycotté en février dernier alors que celui-ci devait décider de la création d'un syndicat propre aux adhérents directs, le SPACS, en conformité avec la démarche des 49° et 50° congrès confédéraux, et dont le périmètre ne se substitue aucunement aux syndicats existant du secteur.

Plus encore, c'est le 23 avril dernier que la Fédération notifie non seulement le refus d'affiliation de ce nouveau syndicat, le SPACS, mais aussi la désafiliation pure et simple de l'Union Syndicale du Commerce Paris !

Ces agissements sont d'autant plus connus de tous, que le mensuel des syndiqués "Echanges" préparatoire au congres fédéral de novembre ne mentionne même plus l'US Paris dans sa pré liste des ayants droits à être représentés....

Cela suffit ! Au travers de ces maoeuvres, l'enjeu reste bien de neutraliser toute expression indépendante des adhérents directs parisiens et régler les problèmes de "politique syndicale" par de simples dispositions statutaires....

Il ne suffit plus de rester spectateurs dans ce conflit ! D'ores et déjà, l'Union Départementale CGT Paris a choisi de défendre son US Commerce, de le faire savoir et d'inerpeller la CEC tout en s'adressant aux organisations du CCN qui se réunit les 13 et 14 mai.

Ne les laissons pas seuls !

Site de l'US Commerce Paris : http://uscommerceparis.free.fr

La Fédération : http://www.commerce.cgt.fr

L'UD Paris : http://www.cgtparis.fr

UD désaffiliation USCDSP et SPACS 1-copie-1

 UD désaffiliation USCDSP et SPACS 2

 

 

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1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 08:46

Nous publions un communiqué du SNJ-CGT qui révèle une fois de plus que la confédération se comporte trop souvent comme un patron "normal". Hélas. Au delà même de la question de la NVO c'est un débat sur le fonctionnement démocratique qui se joue. Ainsi que sur une volonté de promouvoir un fonctionnement coopératif et autogestionnaire dans notre confédération.

 

Syndicat national des journalistes CGT 263, rue de Paris – Case 570 – 93514 Montreuil Cedex
Tél.: 01 55 82 87 42 – Télécopie : 01 55 82 87 45 - Courrier électronique : snj@cgt.fr – site Internet : www.snjcgt.fr

 

COMMUNIQUE

 

L’avenir de la Nouvelle Vie Ouvrière ne peut pas se jouer au tribunal
Ce mercredi 30 avril, veille de 1er Mai, la direction de la Nouvelle Vie Ouvrière, le magazine de la CGT, assignait en justice le CHSCT de l’entreprise. Elle entendait obtenir en référé l’annulation de l’expertise votée par le CHSCT. Celui-ci estime en effet que le projet de réorganisation de l’entreprise de presse de la CGT emporte de graves risques psychosociaux.

 

Les militantes et les militants de la CGT sont confrontés en permanence à la volonté des directions d’entraver la mise en oeuvre des prérogatives du CHSCT. Le SNJCGT n’attendait pas une telle démarche de la part de la direction de la NVO.

 

La réorganisation de l’entreprise de presse de la CGT suppose un débat démocratique, loyal, prenant en compte tous les considérants, tous les projets… y compris ceux émanant des salariés de la NVO.


Le SNJ-CGT s’élève contre ce recours judiciaire choquant et préjudiciable à l’action de tous les élus CGT des CHSCT de France. Une décision qui marque une bien sombre journée pour la CGT, ses organisations et l’ensemble de ses adhérents.


Montreuil, le 30/04/2014
SNJ-CGT

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 10:25

La FSM est un objet complexe et il faudra que nous prenions le temps d'écrire une analyse sérieuse de l'histoire et du présent de cette internationale syndicale qui n'as pas rompu avec ses origines staliniennes et qui regroupe des forces syndicales hétéroclites. Son discours lutte de classe dans un paysage dominé par le syndicalisme d'accompagnement est par ailleurs attractif. C'est ainsi que le RMT, le syndicat combatif des cheminots anglais dont le très populaire dirigeant Bob Crow vient de disparaitre, a rejoint la FSM depuis quelques temps.

 

Pour alimenter le débat nous publions ci-joint la déclaration faite par son représentant au congrès de la fédération de la Chimie.

 

*DISCOURS DE GEORGE MAVRIKOS, SECRETAIRE GENERAL DE LA FSM, AU 39EME
CONGRES FEDERAL DE FNIC-CGT, EN FRANCE *

2 avril 2014

Chers camarades, Chers collègues, amies et amis,

De la part de la FSM, on salue les travailleurs dans le secteur de
l?industrie chimique de France, les amis, les membres et les cadres de
la FNIC. On adresse notre salutation de camarades et de lutte à la
classe ouvrière et à tous les travailleurs de France.
La classe ouvrière de France a joué un rôle important au mouvement
syndical, au sein de la FSM et du mouvement syndical international de
classe.

Chers frères et s?urs,

Votre congrès, le 39ème congrès de la FNIC, a lieu à une époque très
importante pour la classe ouvrière, qui se bat partout dans le monde
contre des politiques lourdes, injustes, barbares et anti- populaires.
Il y a deux éléments qui caractérisent la période dans laquelle on se
trouve :

1) La crise profonde du système capitaliste

Dans toute l?Europe, dans tout le monde capitaliste, la crise est
grande, profonde et continue. Les effets de la crise sont très lourds
pour les travailleurs et les peuples.

Le chômage frappe très lourdement. Les statistiques officielles sont
horribles.
En Grèce : 27,4 %
En Espagne : 26,7%
En Croatie : 18,6%
En Chypre : 17,3%
En Portugal : 15,5%
En Slovaquie : 14%
En Bulgarie : 12,9%
En Italie : 12,7%

Cette image est encore pire en ce qui concerne les jeunes et les femmes.
Le chômage se trouve dans l?ADN du capitalisme, il est un allié pour le
capital mais une menace pour la lutte et les acquis des travailleurs.

En même temps, il y a des privatisations généralisées dans tous les
secteurs de l?économie, les salaires et les retraites sont frappés et
diminués. Les droits sociaux sont enlevés, le travail au noir devient un
phénomène généralisé ; la violence étatique et patronale est un outil
pour les gouvernements.

En Europe, le néofascisme, la xénophobie et le racisme grandissent et
constitue un danger de mort pour la classe ouvrière, le mouvement
syndical, la lutte des travailleurs et des peuples. Ca c?est la réalité
capitaliste actuelle !
L?UE, le FMI, la Banque mondiale et les gouvernements, tant
néoconservateurs que social- démocrates, disent que la crise est une
crise d?endettement.

On connaît tous que l?endettement existe ; c?est le cas de la Grèce, du
Portugal, de l?Espagne, de l?Italie, de l?Irlande etc. Mais la
détérioration des relations de travail, la diminution des salaires, les
coupes à la Sécurité sociale, les privatisations et le coût élevé de
tous les biens constituent des phénomènes généralisés, dans tous les
pays, qu?ils soient endettés ou pas.

La crise du capitalisme embrasse l?économie, la politique, la culture,
l?environnement. C?est l?image d?un système social pourri, injuste et
barbare.
2) L?agressivité impérialiste est la deuxième caractéristique de la
période actuelle

En Ukraine, en Syrie, au Mali, à la République Centrafricaine, les
concurrences entre les impérialistes créent quotidiennement de victimes.
Les impérialistes font la même chose qu?en Libye, en Irak, en
Afghanistan : ils disent qu?ils interviennent pour préserver la «
démocratie » et la « liberté », mais en même temps, ils assassinent de
gens innocents, ils créent de milliers de réfugiés et d?immigrés. Les
impérialistes sont des hypocrites. On connaît tous la vérité et la
vérité c?est qu?ils se battent pour se prévaloir des ressources
naturelles, du pétrole, du gaz, pour gagner de nouvelles sphères
d?influence, pour tracer à nouveau les frontières, pour promouvoir leurs
plans géostratégiques et leurs jeux géostratégiques. Ils font tout cela
à l?encontre des peuples, à l?encontre de la richesse naturelle, qui est
celle des pays qui subissent leurs interventions.

Il faut ajouter à cette image, l?agressivité continue de l?Israël contre
le peuple du Liban et le peuple palestinien, auquel ils refusent
illégalement le droit d?avoir son propre Etat
Chers camarades et collègues, chers amis et amies,
Face à cette situation-là, émerge une grande question, centrale et
stratégique :
Quel est le mouvement syndical dont la classe ouvrière a besoin
aujourd?hui ?
Quel est le mouvement syndical pertinent à la situation actuelle ?

-La classe ouvrière a-t-elle besoin d?un mouvement syndical qui
applaudira les gouvernements ou d?un mouvement syndical unificateur, qui
organisera la lutte contre les politiques anti- populaires ?

-Notre classe veut-elle un mouvement syndical qui ne sera que spectateur
des évènements ou un mouvement syndical actif, qui se trouvera à la
première ligne du front et créera des évènements et des nouvelles ?

-La classe ouvrière a-t-elle besoin d?un mouvement syndical
collaborateur des capitalistes ou un mouvement- outil, un mécanisme de
lutte et de revendication ?

-La classe ouvrière veut-elle un mouvement syndical, qui sera « le
négociateur et l?interlocuteur, dans les dialogues sociaux » ou un
mouvement qui va promouvoir nos revendications et mettre en valeur
toutes les formes de lutte ?

-La classe ouvrière a-t-elle besoin d?un mouvement syndical dépourvu de
cibles idéologiques et politiques, ou d?un mouvement syndical qui sera
une école de lutte, avec des outils idéologiques et politiques, et
pourra nous conduire jusqu?à la suppression de la barbarie capitaliste ?

-La classe ouvrière a-t-elle besoin d?un mouvement syndical qui va tout
simplement décrire les problèmes ou d?un mouvement qui va revendiquer de
solutions, au profit des classes populaires ?

-La classe ouvrière a-t-elle besoin d?un mouvement syndical
collaborateur de l?UE, du FMI, de la Banque mondiale ou d?un mouvement
syndical, qui va organiser et coordonner la solidarité internationaliste
et soutenir la classe ouvrière, partout dans le monde ?

Chers amis et camarades,

Pour la FSM, qui a été créée à Paris, en 1945, et aujourd?hui compte 86
millions membres, dans plus de 120 pays du monde, les réponses à toutes
les questions ci-dessus sont claires et connues à tous.

En plus, on pense que c?est indispensable de souligner que,
actuellement, il faut que les travailleurs frappent la bureaucratie, qui
existe au sein des syndicats, le carriérisme et la corruption.

En frappant ces phénomènes néfastes, il y a besoin, en même temps, de
renforcer les caractéristiques de classe, de lutte et
d?internationalisme des syndicats sectoriels, nationaux, régionaux et
internationaux.

En se basant sur tous les axes, qu?on a mentionnés ci-dessus, on fait
appel à tous les travailleurs, à tous les syndicalistes de lutte, en
France, en Europe et partout dans le monde, de travailler tous ensemble,
dans le but d?un meilleur présent, d?un meilleur avenir et d?un monde
avec de la justice sociale et sans exploitation.

Je vous remercie.

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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 09:56

Thierry Lepaon et le Bureau confédéral sont une nouvelle fois désavoués par des pans entiers de notre confédération. Il en appelle à un « besoin de cohérence » qui est à l’inverse de notre conception du fédéralisme. La « cohérence », si elle est souhaitable, ne peut se construire que dans le respect des choix qui montent des structures de bases, et non pas dans la caporalisation de la confédération. A l’inverse du Bureau confédéral, de nombreuses UD et Fédé sont en train de choisir l’occasion offerte le 12 avril de dire clairement Non au gouvernement Valls, à l’austérité et à l’occupation des rues par les réactionnaires et les fachos. A force d’être mise en minorité, la direction confédérale va devoir prendre en compte le désir de combattre qui se fait jour, ou se démettre…

 

Extraits de l’intervention de Thierry Lepaon à la CE confédérale du 1° avril 2014 :

« Si on dit « la » CGT c’est qu’il y a une raison. Rappelez-vous le débat qu’on avait eu en son temps au CCN. Au-delà du côté de la féminisation avec le « la », il y avait bien cette idée d’une force collective capable de parler d’un même ton. On a fait le choix de mettre « la » CGT, on a associé deux mots.

C’est à la fois autonomie des organisations et responsabilité. L’un ne pouvait pas marcher sans l’autre. Les organisations ont besoin d’autonomie, de réflexion, d’action, de positionnement mais on a besoin aussi de responsabilité et de cohérence.

Cela me conduit à faire un commentaire sur la manifestation, organisée par des partis politiques de gauche, le 12 avril en lien avec certaines interventions. Je me mets à la place de gens qui vont regarder la télévision le soir du 12 avril, qui vont voir des banderoles et des drapeaux CGT dans la cortège et qui auront entendu Thierry LEPAON sur RTL ou vu sur France 2 dire « la CGT n’appelle pas à la manifestation».

Je pense qu’on ajoute de la confusion et que des camarades se réfugient derrière le syndicat, la CGT, pour ne pas s’engager politiquement.

C’est plus facile sans doute dans des périodes d’y aller avec un autocollant CGT qu’un autre. Mais la CGT, ce n’est pas le rempart pour se masquer, il faut assumer ses engagements.

Il faut que chacune et chacun, en tant que citoyen, puisse dire ce qu’il pense, afficher tout ce qu’il a envie d’afficher, mais surtout, faisons attention à notre organisation qui peut se sentir ou être fragilisée.

Notre rapport au politique, dans cette période, est un peu trouble dans la tête de certains camarades. Je vous renvoie au document du 50ème congrès. On ne peut pas faire abstraction des résolutions qui ont été les nôtres et du débat qui a été le nôtre avec les syndicats réunis en congrès. C’est notre boussole. Les choses sont assez faciles en réalité.

Peut-être faudrait-il d’ailleurs que l’on ait un débat pendant les journées d’été sur notre rapport au politique, notamment quand c’est la « gauche » qui est au pouvoir. »

 


 

 

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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 14:57

 Nous publions une nouvelle réaction d'un syndicat aux invraisemblables renoncements idéologiques du secrétaire général de la CGT :

 

Position de la Commission Exécutive du syndicat CGT des cheminots de Versailles à l’attention de la Commission Exécutive Confédérale,

 à propos des récentes déclarations de Thierry Lepaon au Nouvel Economiste

 

Versailles, le 28 mars 2014

 

Chers camarades,

 

C’est avec consternation que nous avons pris connaissance des récentes déclarations de Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, au journal Le Nouvel Economiste :

 

«  Il n'existe à la CGT aucune opposition de principe face au patronat. L'entreprise est une communauté composée de dirigeants et de salariés - là encore, je regrette que les actionnaires fassent figures d'éternels absents - et ces deux populations doivent pouvoir réfléchir et agir ensemble dans l'intérêt de leur communauté. Sur ce plan, il est évident que le pragmatisme syndical s'impose.

Cette perspective ne me gêne pas, pas plus que celle du compromis qui s'inscrit dans les réalités de l'entreprise depuis toujours : encore une fois, dès lors que nous sommes contraints de vivre ensemble, il faut bien trouver les conditions de ce vivre-ensemble. C'est pourquoi je considère que la vocation d'un syndicat ne se résume plus aujourd'hui à protéger les salariés mais consiste à agir pour faire évoluer non seulement le monde du travail mais aussi la perception qu'on en a ; à incarner une forme de régulation sociale. »

Ceci est une violation pure et simple de nos statuts confédéraux, dans lesquels la CGT se définie comme un syndicat « de classe et de masse » et détermine clairement que les contradictions d’intérêt entre Capital et Travail sont irréconciliables.

 

Les principes fondateurs de la CGT ne sont pas que des mots, un verbiage périmé, mais bien la base, la source de notre engagement et de nos luttes, mais aussi, ce qui nous différencie des syndicats jaunes, des syndicats réformistes qui acceptent le fait accompli de l’exploitation capitaliste, alors que la CGT s’est toujours définie par un syndicalisme de transformation révolutionnaire de la société, voué à mettre un terme à l’exploitation capitaliste et dont les luttes immédiates ont pour but de faire primer les intérêts du Travail sur ceux du Capital.

 

Nous dénonçons clairement cette initiative, comme nous avions dénoncé à l’été 2012 la position de Thierry Lepaon comme rapporteur CGT des travaux du CESER sur l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageur, qui déjà semblait admettre, au nom de la CGT, le fait accompli de la privatisation du réseau et de la mise en concurrence des salariés, en violation des orientations de la fédération CGT des cheminots.

 

Syndicat CGT de base, impliqué dans les luttes tant sur le champ professionnel que territorial, nous exprimons notre réprobation face à ce qui nous apparait comme une tentative de « recentrage » de notre confédération que nous ne saurions admettre.

 

Par ailleurs, que signifie la phrase "je crains un net rejet de l'Europe", alors qu’après des débats de haut niveau en 2005, dans les syndicats, les Unions Locales puis au CCN de notre organisation sur la nature de l'Union Européenne, la CGT a appelé à voter NON, ce qui a contribué au « net rejet » de la constitution européenne à 54 % des voix ?

 

L’Union Européenne a été bâtie par les Monopoles capitalistes pour leur seul profit, et le Capital utilise cette structure comme un bulldozer pour casser les droits sociaux et briser la résistance des travailleurs dans chacun des pays de l’Union, ce « net rejet » de l’UE par les travailleurs, n’est en rien un repli chauvin.

 

La Commission Exécutive du syndicat CGT des cheminots de Versailles réaffirme que la CGT n’est pas un « lobby » à la recherche du « consensus » avec le patronat, avec qui les salariés formeraient une « communauté » ayant des intérêts communs au sein de l’entreprise, mais une organisation de lutte de classe et de masse qui organise les exploités afin de combattre l’exploitation capitaliste et faire primer leurs intérêts sur ceux du Capital.

 

Nous exigeons enfin que la direction confédérale de la CGT applique le mandat qui lui a été confiée par le 50° Congrès de la CGT, et respecte les statuts et les valeurs de notre organisation.

 

 

Bien fraternellement,

La Commission Exécutive du syndicat

 

 

 

 

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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 17:48

index-copie-3.jpgNous publions avec plaisir  le dernier 7 jours Filpac-Cgt. Merci au camarade qui nous l'a fait parvenir !

Le PDF est ICI.

 

7 Jours
Filpac CGT
N°80 – 24-03-2014
Directeur de publication : Marc Peyrade
Rédaction : Jean Gersin (gersin@filpac-cgt.fr)
Filpac CGT - tél. : 01 55 82 85 74 - www.filpac-cgt.fr


Nous ne sommes pas de ces directeurs des grands médias qui ont reçu le gang Le Pen au-delà de
la raison. Nous ne sommes pas de ces commentateurs froids et compassés qui considèrent
l’extrême droite comme un mal inéluctable « vu la crise ». Nous considérons au contraire que le FN
prospère sur les trahisons des engagements du président et sur les mesures antisociales prises
sans interruption depuis son élection. Nous sommes de façon définitive contre le FN, la droite
radicale, les catholiques intégristes et les libéraux réactionnaires. C’est pourquoi nous demandons
le retrait de toute la politique Hollande qui a repris celle de Sarkozy et a provoqué le désastre
électoral sur fond de désespérance. Sans quoi, le naufrage n’est pas loin.
Un mécanisme hors de portée de la démocratie sociale et du moindre
contrôle démocratique a été mis en place, appelé dialogue social, confisqué
par une Troïka Medef-CFDT-gouvernement. Votre machine infernale, robot
calibré pour faire payer les salariés, le suffrage universel l’a recrachée. Le
dogme de cette Troïka justifie automatiquement toute mesure contre l’emploi, le
salaire et la protection sociale. Les urnes pour cette machine sont transparentes,
c’est-à-dire inexistantes. Et pourtant, elles ont condamné et la machine et
l’austérité.
Le grand ordinateur libéral, après ces élections et avant les européennes, a
prévu de recharger les canons à austérité : banquiers et rentiers, industriels et
financiers, frottez-vous les mains, le Pacte va être, en grandes pompes, adopté.
Votre gouvernement va engager sa responsabilité devant des députés désavoués.
Le chômage va augmenter. Les dividendes et les profits vont engraisser. Seuls
les pauvres maigriront.
Et puis c’est sur Gallois et Gattaz que repose votre orientation sanctionnée. Des
patrons que nul n’élit, nommés super experts par dessus la représentation
nationale et les ministères, au nom de la compétitivité qui justifierait la
subordination du principe de la représentation nationale…
Le contentieux est lourd. Trop lourd pour que nous n’ayons pas l’exigence que
soit levée l’hypothèque qui pèse sur le suffrage universel, qui s’appelle austérité.
On nous demande faire confiance, nous avons été trompés. On nous demande de
reconnaître Gattaz comme créateur d’emplois, lui qui préside un syndicat qui n’a
de cesse de conquérir les licenciements automatiques, la réduction des salaires et
la privatisation de la Sécurité sociale.
Soudain, dans vos rangs c’est la panique, parce que le verdict des urnes est
tombé, que l’extrême droite menace la droite au point de la faire exploser, mais
que l’austérité doit continuer.
Nous sommes tout autant des militants du Travail, de ses intérêts, que des
antifascistes convaincus, pour toujours et définitivement.
Alors, Monsieur le Président, votre responsabilité est d’abandonner et le
Pacte, les licenciements, le chômage et l’austérité qui ont fabriqué et
l’extrême droite et le dégoût d’aller voter !
Aidez-nous à créer des emplois et vous verrez comme nous mettrons fin à cette
pestilence nommée Front national. Avec quel bonheur nous renverrons Marine
Le Pen à sa riche chaumière de Saint-Cloud.
Nous attendons votre réponse, Monsieur le Président. Avant le second tour,
si vous avez le temps…

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24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 11:03

fnic cgtA l'occasion de son 39° Congrès la Fédération de la Chimie (FNIC) propose un document d'orientation très riche, très radical également : droit de veto suspensif des CE sur les choix de gestion de la direction, nationalisation sans indemnisation des actionnaires des secteurs clés, adhésion à la Fédération Syndicale Mondiale...

 

Nous publions ci joint le document d'orientation soumis par la direction fédérale aux militants. Que le débat commence !

Voir ci-après l'analyse des camarades de VP sur le blog Où va la Cgt: http://ouvalacgt.over-blog.com/2014/03/congres-de-la-fnic-cgt-du-31-mars-au-4-avril.html

 



1.1 - Les ravages du capitalisme
L’activité économique, industrielle subit une baisse massive ces dernières
années dans la plupart des pays européens tout comme en France :
L’économie est en récession.
La récession est le moteur de la pauvreté et de l’exclusion. La situation
des populations s’aggrave dangereusement, en particulier pour les
jeunes. Des millions de personnes sont exclues, trop souvent sans domicile
fixe, avec de faibles indemnités versées aux privés d'emploi. Le taux de
pauvreté atteint 23 % chez les chômeurs, 16 % chez les inactifs mais aussi
11,7 % chez les travailleurs dits « indépendants ».
Une enquête de l’Insee de septembre 2013 révèle que plus de 14 % des
Français vivent dans la pauvreté, soit 8,7 millions de personnes avec
moins de 977 euros par mois. Les inactifs et les privés d’emploi représentent
à eux seuls la moitié de la population démunie, et le nombre de salariés
« pauvres » progressent de plus en plus. Les femmes sont les premières
touchées, souvent dans des familles monoparentales : Elles représentent
56% du total de la population pauvre.
Cette situation est le résultat de la politique d’austérité imposée dans
l’union européenne, plongeant les populations dans un recul du niveau de
vie, l’insécurité, la précarité tout au long de la vie avec des conséquences
économiques et sociales, réduisant le niveau de consommation des ménages
et par ricochet l’économie, les « carnets de commandes » des entreprises.
L’obsession libérale de la réduction du déficit budgétaire est au coeur
des politiques des Etats. L’objectif avancé est de « donner des gages aux
marchés financiers », mais, en réalité, il sert à justifier l’austérité des
peuples tout en créant une nouvelle rente par des emprunts d’Etat chèrement
payés par les contribuables.
Une obsession confirmée par la commission européenne qui exige de la
France des réformes destructrices pour l’économie et le pouvoir d’achat
des salariés et retraités en contrepartie du desserrement du calendrier
de réduction des déficit publics. Cette politique a pour but de « brader »
à la finance internationale les biens et « marchés » publics qui lui échappent.
L’idéologie libérale impose un débat sur le « coût du travail », culpabilisateur
des salariés sommés d’accepter de nouveaux sacrifices, sans jamais
évoquer ni l’augmentation aberrante du coût du capital, ni la progression
des richesses créées par le travail.
C’est le coût du capital, la sous-rémunération du travail et la précarité
des salariés qui sont la cause de la dérive récessive de notre économie.
Les dividendes versés aux actionnaires sont autant d’argent détourné de
la recherche, de la qualification des salariés et des investissements d’avenir
pour le développement de nos industries.
Au mépris des attentes de la population, le Président de la République et
son Gouvernement, reprennent la feuille de route de leurs prédécesseurs,
écrite des mains du MEDEF :
Le chômage s'installe durablement en France en continuant à
frapper durement, les femmes, les jeunes, les immigrés et les
séniors, atteignant la barre des 10,7 %.
Les cadeaux vers les employeurs augmentent avec + 20 milliards
d’euros pour atteindre désormais 200 milliards d’euros/
an, soit l’équivalent des salaires de 5,5 millions de salariés,
cotisations sociales comprises (un tiers des salariés du privé en
France, payé par les contribuables).
Refus d’augmenter le SMIC, pression sur les salaires, attaques
contre les pensions entrainent des pertes de pouvoir d’achat
aux conséquences graves pour l’économie et le niveau de vie
de la population. Selon l'Insee, le pouvoir d’achat, la consommation
enregistre en 2013 le second recul le plus important
depuis 1949 avec une chute de 0,4 %, après celui de 1993 (- 0,2 %).
Selon les données de la Banque Mondiale, la consommation des ménages
représente entre 57 % du Produit Intérieur Brut de notre pays. Tout ralentissement
touche gravement les perspectives économiques.
A contrario, l’augmentation du pouvoir d'achat, des salaires et des pensions
aurait un impact positif qui permettrait de renouer avec la croissance
économique par le progrès social. Mais pour cela, il faut commencer
par mettre à plat les richesses, les utiliser pour servir l’intérêt général,
ce que les riches propriétaires refusent, engageant une lutte de classes
face à toutes les forces progressistes pour maintenir leur rente au détriment
des intérêts de la collectivité.
Investir dans l'outil de production, les projets d’avenir, pour assurer le développement
de nos industries, de nos entreprises sur les territoires est
déterminant pour l’avenir de notre société, notre niveau de vie.


1.2 - Les industries chimiques utiles pour l’emploi et le progrès social :
Les industries chimiques, présentes dans notre vie quotidienne, notre logement,
jardin, voiture ou vélo sont au coeur de la satisfaction des besoins.
Le niveau de vie de la population, son bien-être, sont liés à nos industries,
à leur capacité à toujours améliorer les conditions de vie.
Pour un pays, le terme « développé » est synonyme « d’industrialisé ». Il
est illusoire de vouloir assurer la réponse aux besoins du plus grand
nombre sans industrie. Et c’est l’industrialisation, dans l’histoire, dans tous
les pays où elle existe, qui a permis de sortir de l’économie de subsistance
strictement locale.
Nos industries représentent l'un des moteurs essentiels du progrès économique
et social, incontournables et irremplaçables : leur avenir doit être placé sous contrôle public.
1.2.1 - Les industries chimiques au coeur de nos vies
La quasi-totalité des produits et services de la vie courante passent à un
moment ou un autre par les industries chimiques, ou en sont tributaires :
des transports à l’électronique, de l’hygiène aux loisirs, de l’habitat à la
nourriture en passant par les vêtements, etc. Sans les industries chimiques,
on ne vivrait pas dans le même monde.
Non seulement nos industries sont à l’origine de milliers de produits indispensables
à la vie quotidienne, mais la chimie est aussi la « mère des industries», indispensable à

la mise en oeuvre de la totalité des autres industries
telles que : agroalimentaire, informatique, métallurgie, bâtiment, verre, etc..
Les industries chimiques sont tout autant dispensables pour assurer les besoins
en énergie, transports, eau, environnement, logement, santé : Et
pourtant, les casses industrielles se suivent dans l’indifférence des pouvoirs
publics, précarisant l’avenir, l’indépendance nationale, ces leviers
pour garantir l’avenir de sa population, son bien-être, sa sécurité.
1.2.2 - Industrie et territoire
Ce sont les implantations industrielles qui sont à l’origine du développement
des territoires. Ces implantations se sont d’abord réalisées dans des
régions rurales. Pour assurer les débouchés comme pour acheminer les
matières premières, il a fallu créer des voies de transports, chemin de
fer, routes. Il a fallu que des paysans se transforment en ouvriers, que
des maçons construisent des bâtiments et des logements, que des entreprises
sous-traitantes naissent à leur tour. Il a fallu qu’une ville s’étende,
avec ses services publics, hôpital, université, et des commerces.
Nos industries chimiques, loin d’être indésirables près des centres urbains
qu’elles ont contribué à ériger, sont au contraire une des conditions majeures
de leur existence. Quand l’industrie meurt, que reste-t-il de ces
grandes régions, sinon des bassins d’emplois en friche, d’où les emplois
de service finissent imparablement par disparaître à leur tour ? C’est le
maintien de l’industrie qui garantit la pérennité dans le temps des territoires,
des services.
1.2.3 - L’emploi industriel dans le pays indispensable pour la création de richesses :
Pour chaque emploi dans nos industries, il y a deux emplois chez les fournisseurs.
Ces emplois en génèrent d’autres dans les services aux entreprises
et aux particuliers. Chaque emploi industriel génère en tout cinq
emplois induits dans le bassin d’emplois où se situe l’entreprise.
L’entreprise se développe dans le territoire par l’apport des services publics,
les écoles qui apportent la formation initiale des salariés : elle a
une responsabilité sociale et des comptes à rendre à la collectivité.
Les emplois industriels font l’objet d’une véritable saignée à blanc, qui
s’est aggravée depuis la « crise ». Depuis 2009, près de 150.000 emplois
industriels ont été rayés de la carte. La première cause de ces destructions
d’emplois est la captation par le capital des gains de productivité,
viennent ensuite l’externalisation d’une partie des activités industrielles
vers le secteur des services, et ensuite les délocalisations financières pour
augmenter la rentabilité, puis en dernier lieu seulement, la concurrence
internationale.
Imposer une reconquête industrielle, cela signifie donc qu’il faille reconquérir
d’abord les gains de productivité indument détournés par le capital.
Ces gains de productivité ont été captés par le profit. Pour les récupérer,
il faut donc diminuer le profit et augmenter massivement les salaires
tout en diminuant le temps de travail pour tous. Au coeur des gains
de productivité se trouvent des espaces d’action syndicale à renforcer sur
les dimensions d’organisations du travail, incluant santé et bien-être du
salarié ; sécurité ; sens du travail ; qualifications / salaires ; droits et libertés
individuels et collectifs.
Cela signifie aussi d’agir contre le développement de la précarité, de
l’intérim, d’agir pour l’interdiction générale de toute sous-traitance, sauf
pour des cas exceptionnels nécessitant une expertise technologique non
présente en permanence dans l’entreprise.


1.3 – Socialiser l’entreprise, les lieux de travail et nationaliser les grands secteurs
1.3.1 - Socialiser les lieux de travail pour placer l’Homme et le citoyen au coeur de l’entreprise :
Les diktats de l’économie libérale placent la liberté d’entreprendre audessus
des choix de société ou de civilisation. A contrario, socialiser l’économie,
c’est mettre cette dernière sous contrôle du politique et de la citoyenneté.
Concrètement, la socialisation de l’économie consiste à faire de l’entreprise
un lieu de vie démocratique, où les salariés travaillent avec des espaces
leur permettant d’exprimer leurs opinions sur leur activité professionnelle,
les projets, le contenu et l’organisation de leur travail, les
moyens, etc. Que l’on travaille dans une entreprise du service public ou
du privé, chaque travailleur doit disposer des mêmes droits, des mêmes
garanties.
L’entreprise se développe dans le territoire, le bassin d’emplois, à partir
des savoirs des salariés acquis par leur formation initiale dans les écoles
de la République, et à partir des infrastructures de services publics. Son
évolution, sa stratégie engagent toute la collectivité ; Il en est de même
pour ses choix, de l’organisation du travail sur la santé des salariés, l’environnement,
la santé publique, avec toutes les conséquences financières
pour la protection sociale.
Etre « citoyen » dans l’entreprise est aujourd’hui impossible, l’organisation
actuelle du travail s’inspire plus du fonctionnement hiérarchique militaire
en terme de droit d’expression que d’une société à visage humain ; C’est
souvent la peur au ventre que les salariés vont travailler, comme le
montre malheureusement le nombre de suicides de salariés. Nombre de
travailleurs n’aspirent qu’à fuir l’entreprise, devenue un lieu de souffrance.
Socialiser l’entreprise, le lieu de travail, impose des droits
individuels et collectifs renforcés dans l’entreprise, dans
l’atelier, le service, créant des espaces de démocratie pour
exprimer, peser sur des choix tels que l’organisation du travail,
les moyens humains et financiers.
Cela passe nécessairement par une extension des droits
des instances représentatives, dans les Comités d’Entreprises,
d’établissements, les CHSCTE, les DP comprenant :
CE : Droit de veto suspensif sur la gestion de l’entreprise
ouvrant des négociations avec obligation de résultat : Accord
entre les parties, à défaut, constitution d’instance décisionnelle
regroupant les pouvoirs publics (DDTE ; municipalité),
la direction et les représentants des salariés. Ce
droit de veto peut être étendu à l’extérieur de l’entreprise si
le territoire ou son développement sont impactés par les
décisions de gestion de l’entreprise.
DP/CHSCTE : Instauration de Conseils d’ateliers qui se réunissent
mensuellement avec les salariés, portant sur l’organisation
du travail. Aucun projet touchant les conditions de
vie, les droits, l’organisation du travail ne peut être mis en
oeuvre sans la consultation et l’avis de ces instances.

1.3.2 - Nationaliser les grands secteurs :
Les leviers d’action dans le système économique nécessitent que le pays
ait la maîtrise des secteurs essentiels : nationaliser une entreprise, un
groupe, c’est garder, utiliser les richesses créées par le travail au service
de la collectivité. Cela nécessite parallèlement une autre politique industrielle
que celle mise en oeuvre depuis 30 ans et plus.
Alors que les nationalisations de 1945 avaient permis de réindustrialiser
le pays dévasté par la guerre, celles de 1981, partielles et surtout sans
remise en cause des fondements du capitalisme, ont amené une déception
à la hauteur des espoirs qu’elles avaient suscités.
Pour autant, cela ne signifie pas l’échec des nationalisations en général,
mais met en lumière le rôle de l’État, de son contenu de classe dans la
gestion des intérêts économiques et politiques des classes possédantes.
Soustraire du capitalisme les pans les plus importants de notre économie
est une nécessité, cela ne peut se réaliser qu’au niveau le plus large.


1.4 - La lutte des classes s’accentue à l’échelle de la mondialisation capitaliste
Les enjeux posés aux travailleurs vont de l’entreprise au groupe, du national
à l’international. Cela impose à notre syndicalisme de s’organiser à
tous les niveaux pour construire des passerelles, des convergences revendicatives
suivies d’initiatives d’actions pour peser sur les choix nocifs aux
intérêts des salariés.
Les travailleurs sont placés en situation de concurrence d’un pays à
l’autre, à l’intérieur d’un même groupe dans un schéma idéologique de
réduction des « coûts » salariaux. Le patronat critique hypocritement une
« concurrence déloyale », tout en manoeuvrant à dérèglementer les droits
sociaux et collectifs à l’intérieur des pays dans lesquels ils s’installent.
La FNIC CGT revendique la nationalisation du secteur pétrole,
des industries de santé, des grands secteurs de la chimie,
et des activités structurantes de notre pays, de façon à
soustraire ces secteurs à la loi du profit. Ces nationalisations
doivent prendre la forme de préemptions, c’est-à-dire
d’expropriations sans contrepartie financière des grands
actionnaires. Ces grands secteurs publics doivent devenir
inaliénables, appartenant à la Nation. La FNIC-CGT exige
qu’aucune privatisation d’un secteur nationalisé ne soit
possible sans référendum national.
Depuis les mineurs d’Afrique du sud qui sont tués pour avoir osé revendiquer,
jusqu’aux 1000 ouvriers du Bengladesh tués par l’effondrement de
leur usine, dans de nombreux cas, l’économie mondialisée n’est pas destinée
à satisfaire aux besoins des populations locales, mais sert à alimenter
les marchés en Europe, Etats Unis, etc.. Les conditions de vie de ces
travailleurs sont celles que le patronat envisage dans l’avenir pour nos
sociétés, pour les salariés de nos industries : leur combat pour des droits
démocratiques est le nôtre.
Soucieux de la réaction des salariés dans les pays industrialisés où demeurent
encore les débouchés (marchés), le patronat agit comme dans les
années 1930, désignant des boucs émissaires, hier les communistes, les
juifs, aujourd’hui les Roms ou les musulmans. Le Front National est ainsi
« l’arme extrême » qui distille son venin en opposant les travailleurs,
masquant les responsabilités des riches propriétaires des multinationales :
Etre pauvre et immigré devient un délit, mais être riche et immigré, c’est
l’accueil au Fouquet’s sans difficulté : tels sont les intérêts défendus par le
FN et le MEDEF opposant les travailleurs sur leur nationalité selon leur richesse
ou leur pauvreté.
Ce contexte grave force notre syndicalisme CGT à s’investir sur tous les
fronts, au-delà du simple champ syndical, afin de défendre l’égalité des
droits démocratiques pour tous les travailleurs, sans discrimination. Pas de
FN à la CGT, nos valeurs sont incompatibles avec le racisme et la xénophobie.
Le syndicalisme CGT ne saurait être limité dans le champ de ses revendications,
tel que le prône notamment le FN qui accuse la CGT d’agir dans
le domaine politique, accusant en 2010 les manifestants « d’émeutiers »,
appelant ainsi à l’intervention policière pour faire taire les travailleurs en
lutte pour leurs retraites.
Entre syndicalisme et politique, chacun agit dans le cadre de ses responsabilités.
Pour la CGT, aucune neutralité ne saurait taire nos critiques, nos
approches sur les projets qui ont des impacts sur la vie des travailleurs et
leur famille. Et cela, quel que soit le gouvernement en place, notre feuille
de route étant celles des orientations décidées en Congrès.
Les peuples du Venezuela, de Bolivie se sont investis pleinement en liant
revendications à l’entreprise et choix de société. Ils engagent des projets
qui placent leur économie sous contrôle politique pour répondre aux attentes
sociales du peuple. Par exemple, la retraite à 60 ans (67 ans
avant) devient une réalité en Bolivie au moment ou en Europe, les droits à
la retraite ont été remis en cause systématiquement dans tous les pays,
les uns après les autres.

1.5 - L’action internationale de la FNIC-CGT :
1.5.1 - La FNIC-CGT et IndustriAll, Fédération européenne de l’industrie :
Deux syndicalismes se côtoient : l’un ancré sur un fonctionnement délégataire
de relations sociales dominées par le contrat et les accords, dit
« syndicalisme réformiste » tel que le prône la CFDT par exemple, refusant
de faire de l’intervention des salariés une force pour négocier, reléguant
celle-ci en dernier recours. L’autre syndicalisme, incarné par la
CGT, porte l’intervention des travailleurs au coeur de son action, faisant
de ceux-ci des acteurs et non des spectateurs de la vie économique et
sociale.
IndustriAll, la Fédération européenne de l’industrie, regroupe en France
des fédérations de CFDT, de FO, de la CFTC et de la CGT, dont la FNICCGT,
ainsi que les centrales des autres pays européens. IndustriAll a une
activité centrée sur le « dialogue social », marqué davantage par le
« lobbying » syndical que l’action, comme le confirme par exemple la
faible implication à organiser la lutte sur des enjeux communs qu’ont été
les retraites.
Les enjeux que représentent les évolutions en Europe exigent une présence
de la FNIC-CGT à tous les niveaux pour y exprimer nos avis et positions
sur tout projet impactant les intérêts de nos industries, nos emplois.
De plus en plus de textes législatifs sont définis au niveau européen, la
législation française étant ainsi de plus en plus « vidée » de son contenu,
mise en cause.
L’implication de nombreux militants CGT au sein des Comités d’Entreprise
Européens instaurés dans les groupes doit être confortée, renforcée pour
faire évoluer les pratiques syndicales et amener à plus d’initiatives convergentes
pour mieux représenter les intérêts des travailleurs.
Le choix politique de la FNIC-CGT d’adhérer à IndustriAll, regroupant
depuis son dernier congrès les secteurs de sept Fédérations de la CGT,
trouve là toute son utilité même si cela demande un travail considérable
pour travailler tous les dossiers.
1.5.2 – Pour une affiliation internationale de luttes des classes
La situation vécue par les travailleurs, quel que soit le pays, trouve les
mêmes causes, souvent du fait des multinationales présentes en France.
Lorsqu’en Europe, les politiques vont à l’austérité, dans les pays du
Maghreb et d’Afrique, ce sont les denrées alimentaires qui deviennent
inaccessibles par la hausse des cours de la Bourse, qui iront gonfler les
profits des multinationales présentes dans nos pays. Les révoltes des
peuples dans un certain nombre de pays ont vu le jour autour de leurs
revendications sociales, puis d’attentes de démocratie mettant en opposition
les intérêts des familles richissimes et celles du peuple.
Les échanges et rencontres organisés par la FNIC-CGT confirment cette
analyse. Nos camarades du CITU, en Inde, témoignent que là-bas aussi,
les travailleurs sont accusés de « coûter cher », comme dans l’ensemble
du continent asiatique ; tout comme au Mexique où la Fédération Syndicale
Mondiale a tenu le congrès des industries du pétrole, chimie, caoutchouc,
plasturgie, avec la participation de syndicalistes de tous les continents
; ou en Serbie, dont une délégation est venue au Colloque du
caoutchouc organisé par la FNIC CGT à Clermont Ferrand ; et encore les
échanges avec les syndicalistes palestiniens, tunisiens, algériens, sénégalais,
marocains, portugais, etc.
La mondialisation mise en oeuvre par les multinationales exige un engagement
syndical à la hauteur des enjeux.
Pour avoir, depuis près de 10 ans, participé à plusieurs initiatives avec
les organisations de la Fédération Syndicale Mondiale, la FNIC-CGT y
trouve des intérêts pour nos industries, avec des organisations partageant
pleinement les analyses et revendications portées par la Fédération, partageant
aussi la conception d’un syndicalisme de luttes pour peser sur les
choix économiques et sociaux.
Il est proposé au Congrès de donner mandat à la direction
fédérale qui sera élue, de travailler à renforcer l’action internationale
de la Fédération par l’adhésion de la FNICCGT
à la Fédération Syndicale Mondiale des Industries du
pétrole, chimie/pétrochimie, caoutchouc, plasturgie, ce qui
permettra de développer des solidarités et initiatives à
l’intérieur des multinationales de nos secteurs.

2.1 - La place de l’homme et de la femme dans la société et dans le travail :
Le travail est émancipateur pour tous, comme le montre l’histoire sociale
au travers de l’exemple du travail des femmes. Notre vie en collectivité,
en ce début de troisième millénaire, est très sophistiquée. Paradoxalement
elle ne permet pas l’intégration de tous et ne permet pas que le
travail, pour la grande majorité, soit facteur d’émancipation et d’épanouissement.
Nos exigences syndicales doivent porter, avant tout, sur la finalité du travail
ainsi que la juste répartition des richesses créées.
Cela nous renvoie à nos fondamentaux, quelle citoyenneté dans l’entreprise
aujourd’hui avec le chantage à l’emploi, la précarité, la soustraitance,
etc.
Quelle finalité, quel sens peut avoir le travail quand celui-ci n’est organisé
que pour répondre, non pas aux besoins des populations, mais à ceux
du système capitaliste ?
2.2 - Eradiquer le travail pénible, une nécessité :
Les luttes pour obtenir de bonnes conditions de travail et pour obtenir la
reconnaissance de la pénibilité sont des batailles historiques du monde
du travail.
Le conflit des retraites de 2010 a mis en avant, d’une façon très particulière,
les attentes sociales fortes sur la reconnaissance du travail pénible,
ceci pour bon nombre de salariés aspirant à une retraite bien légitime.
La pénibilité, la souffrance au travail peuvent être physiques ou/et mentales.
L’usure physique prématurée est une réalité vécue au quotidien par
les travailleurs dans l’entreprise. Par contre, l’approche individuelle de la
souffrance au travail est plus difficilement mesurable et quantifiable pour
définir la part de travail pénible, chaque travailleur la vivant et la subissant
de façon différente. Elle est souvent liée à la surcharge de travail, à
l’organisation du travail, aux relations hiérarchiques, etc…
A priori il n’y a pas de pénibilité ressentie, par exemple, à être exposé
chaque jour à un produit cancérigène et pourtant, quand la maladie se
déclenche….
La pénibilité au travail revêt donc plusieurs formes, posant des enjeux
liés tant à la démocratie, droits du salarié pour exprimer, peser sur le
contenu de son travail, tout comme globalement sur l’organisation du travail.
Une cessation anticipée d’activité pour un travail reconnu pénible ne doit
pas être la seule et unique solution. Il faut nous attaquer aux causes pour
éradiquer la pénibilité, la souffrance au travail, donc agir sur la prévention
et sur la réparation.
2.3 - Le salaire enjeu de justice sociale, dedéveloppement économique.
2.3.1 – Du partage de la valeur ajoutée au coût du capital:
Le capitalisme est un mode de production particulier, vieux de quelques
siècles seulement, et basé sur l’existence de la propriété lucrative.
Une action boursière donne le droit, par sa simple possession, de réclamer
une part de la valeur créée dans l’entreprise dont on est actionnaire.
Ainsi, si la valeur n’est créée « que » par le travail, elle doit être partagée
entre ceux qui la « créent », les travailleurs, et ceux qui la
« revendiquent » sous prétexte d’en être propriétaires, les actionnaires.
Les actionnaires se présentent comme des investisseurs : Ce ne sont que
des rentiers.
Entre ce qui revient aux travailleurs, le salaire, et ce qui revient aux capitalistes,
le profit, se crée un conflit d’intérêts.
Revendications FNIC –CGT sur la réparation de la pénibilité
subie par les travailleurs : Une cessation anticipée d’activité
de 1 trimestre par année de travail pénible, payée à
100 % par l’entreprise responsable de l’organisation du
travail ; Soit pour 4 ans = 1 an de cessation anticipée d’activité.
Mise en oeuvre d’une prévention ayant pour objectif
d’éradiquer la pénibilité. Baisse du temps de travail à 32
heures hebdomadaires pour les salariés à la journée, et à
28 heures hebdomadaires pour les salariés en 3x8 continus
(6ème équipe), avec hausse simultanée du salaire mensuel
(grille fédérale).
Quand le salaire augmente, le profit diminue, selon le principe des
vases communicants. Ce conflit d’intérêts est la conséquence directe du
détournement capitaliste d’une partie de la richesse créée, il se nomme «
lutte de classes ».
Pour un actionnaire, ou pour un patron, l’objectif est de maximiser le
profit, pour ce faire, plusieurs solutions : augmenter le chiffre d’affaires
en produisant plus, diminuer les consommations intermédiaires, baisser la
masse salariale, payer moins d’impôts, ne pas investir et/ou délocaliser
le travail. Toutes ces méthodes peuvent être combinées.
Pour faire accepter l’idée même du profit, et sa maximisation, la bataille
des idées est primordiale.
Le « coût du travail » est un terme inventé par les patrons. En réalité, il
désigne le salaire socialisé, c’est-à-dire le salaire net + les cotisations
sociales salariales et patronales.
La bataille idéologique du « coût du travail » consiste à nous faire avaler
une modification du partage de la richesse créée, au détriment du
salaire, pour augmenter le profit. Vases communicants.
L’idée selon laquelle on créera des emplois et qu’on reviendra à une situation
d’excédent commercial du simple fait de baisser le « coût du travail
» pour les entreprises du secteur marchand et en particulier de
l’industrie, est donc purement idéologique.
L’Allemagne est de ce point de vue un modèle à ne surtout pas suivre !
L’effondrement des salaires en Allemagne à partir de 2000 a provoqué
une baisse de la consommation intérieure allemande, qui n’a pu être compensée
que par une augmentation des exportations.
Les salariés allemands subissent depuis 2003 la création du contrat Minijob
avec des salaires entre 400 et 800 euros par mois, réduction des indemnités
versées aux chômeurs de longue durée qui refusent d'accepter
des emplois en-dessous de leur qualification, réduction des allocations
des chômeurs dont les familles ont des économies.
En réalité, la France et l’Europe sont en manque de salaire.
Pour maintenir le taux de marge, le patronat vise à baisser la part de la
valeur ajoutée qui revient aux travailleurs sous forme de salaire en s’attaquant
à la part indirecte du salaire que sont les cotisations sociales, au
moyen des exonérations, modulations, remplacement par TVA, par CSG,
et en même temps, baisse de la protection sociale.
Le coût du capital est le problème qui gangrène l’activité
économique.
Le patrimoine accumulé par les 10 personnes les plus riches de France en
2011 est égal à celui détenu par les 6,6 millions de français les moins
aisés.
La fortune de Bernard Arnault, l’exilé fiscal belge, se monte à 29 milliards
d’euros, soit 2,2 millions d’années de SMIC. Cet argent a été ponctionné
sur la valeur créée par les travailleurs des entreprises dont il est
propriétaire (actionnaire).
Il existe 1.226 milliardaires sur la planète en 2012, un record absolu. Le
nombre de privilégiés progresse régulièrement.
« Coût du travail ?? » : cette logique suicidaire développe, non seulement,
une régression sociale intolérable mais a des conséquences
économiques désastreuses avec la récession qui se développe dans
les pays européens, une situation similaire aux années 1930.
2.3.2 - La socialisation du salaire contre la modulation des cotisations
Réhabilitons la cotisation sociale !
Le financement de la protection sociale n’est pas une ponction sur le salaire,
mais constitue une partie du salaire, la part indirecte du salaire
socialisé. Le salaire est le salaire total dont les différents composants sont
le salaire net et l’ensemble des cotisations salariales et patronales. Alors
que le système pèse exclusivement sur le travail, la cotisation sociale est,
pour ce dernier, un moyen de résistance et d’émancipation, pas un fardeau !
Le salaire socialisé comporte trois facettes :
1. Il est la reconnaissance sociale de la qualification, avec un talon,
le SMIC, qui est le salaire d’un travailleur sans qualification.
2. Il est constitué d’un revenu direct qui permet au salarié de répondre
à ses besoins, se nourrir, se loger, etc.
3. Il est constitué d’une part indirecte, la cotisation sociale, qui est
mutualisée pour répondre aux risques sociaux (au sens de la
Sécurité sociale) : santé, chômage, retraite, parentalité.
La cotisation sociale est une part intégrante du salaire, la baisser ou la
moduler, c’est baisser ou moduler le salaire et cela entraîne la baisse des
cotisations patronales, alors que des groupes font d’énormes profits depuis
plusieurs années, suppriment massivement des emplois, et font tout
pour écraser la progression des salaires en n’investissant que pauvrement
en France sans hésiter à avoir recours au chantage à l’emploi.
Malgré 20 ans d’exonérations de cotisations, les employeurs n’ont jamais
adopté de comportement vertueux en matière d’emploi. Espérer qu’ils le
fassent en modulant les cotisations relève de la naïveté.
En conséquence le Congrès de la FNIC-CGT confirme l’exigence
qu’il faut stopper toute revendication de modulation
de cotisation sociale.
2.3.3 - La CSG : un impôt contre le salaire.
Au cours de sa mise en oeuvre par des gouvernements de droite ou socialistes,
les hausses successives de la CSG ont souvent été compensées par
des baisses de cotisations sociales, en particulier, de cotisations employeurs.
Si bien qu’aujourd’hui, ce que l’on paye en CSG était naguère
payé par les employeurs.
Transformer la CSG en cotisations sociales permettrait d’augmenter le
pouvoir d’achat de 7 %. La CSG doit donc disparaitre et être remplacée
par une véritable cotisation sociale et ne doit pas se faire au détriment
du salaire, qui reste la meilleure taxe sur le capital en baissant les
profits, jusqu’à les supprimer, comme le porte la FNIC CGT
2.4 - Salaire/ emploi/ protection sociale/ services publics
La hausse des salaires ne s'oppose pas à l'emploi, au contraire, elle est
indispensable pour dynamiser l’économie et créer des emplois. La consommation
représente près de 60% de l'activité économique dans notre
pays. Pour décider d'investir, les entreprises regardent d'abord du côté
des débouchés, donc, en dernière analyse, de la consommation des ménages.
L'augmentation des salaires et des retraites n'est pas seulement juste et
possible, elle est nécessaire pour assurer la croissance et le développement
de demain.
C'est le facteur qui contribue le plus à la demande et donc à la croissance
économique. En 2014 et 2015, la croissance de la consommation
devrait expliquer plus de la moitié de la croissance économique. Avec un
taux de chômage qui dépasse aujourd'hui 10 % et qui touche plus de 3,6
millions de personnes, sans compter les bénéficiaires du RSA et les précaires
(plus d'un million), cette nécessité d'augmenter les salaires et les
retraites se pose de manière urgente. De véritables potentialités existent
pour augmenter les salaires, investir et créer des emplois.
Il s'agit surtout de modifier en profondeur le système d'aides aux entreprises
qui crée un effet d'aubaine pour elles au lieu de créer véritablement
des emplois.
L’ensemble des aides publiques (Etats ; Régions ; communes, etc…) au
bénéfice des entreprises du privé représentent 200 milliards d’euros/an,
l’équivalent du financement de 5,5 millions d’emplois à 2000 €/mois, plus
La FNIC CGT revendique la suppression de la CSG et de la
CRDS et le rétablissement simultané des mêmes sommes,
prélevées en cotisations sociales.
les cotisations sociales : on peut considérer que 1 salarié sur 3 dans le
privé est payé par les deniers publics, nos impôts. Pourtant les richesses
créées par ces travailleurs alimentent des profits privés ! Ainsi, nos impôts
vont directement dans la poche de quelques riches privilégiés !…
Depuis le début des années 1990, la réduction des cotisations patronales
sur les bas salaires et le travail dit "non qualifié" a constitué l'un des outils
principaux de lutte contre le chômage. Ces exonérations ont pris une
ampleur considérable. Le montant cumulé des exonérations de cotisations
de 1991 à 2008 : 260 milliards, des milliards d'euros de cadeaux au
nom de l'emploi ?
Avec quel résultat puisque le chômage progresse ? Les exonérations de
cotisations patronales doivent être intégralement et immédiatement
supprimées.
Au final augmenter les salaires et les retraites est bon pour l’emploi, et
bon pour la protection sociale, alimentée par les cotisations. Le secteur
de la protection sociale est lui-même grand pourvoyeur d’emplois, si bien
que, augmenter les cotisations sociales crée directement de l’emploi.
Les services publics :
Une Nation ne peut exister sans un service public étoffé qui répond aux
besoins de l’ensemble de la population, le service public étant la fondation
d’un Etat.
Le rôle du service public est de permettre l’exercice des droits fondamentaux
d’égalité des citoyens, quel que soit leur lieu de résidence, dans les
domaines de la santé, de l’éducation, de l’énergie, des transports, du service
postal, de la justice et aussi par ses agents dans la vie des territoires.
Ainsi, payer des impôts, loin d’être la « plaie » décrite par le discours
libéral, est un acte citoyen qui permet au collectif de se doter de
services qui échappent à la logique marchande.
Casser les services publics, c’est pour le patronat un objectif financier
autant que politique : Politique parce que moins l’Etat dispose de leviers
économiques, mieux c’est pour ses intérêts ; Financier puisque
les besoins rendus aujourd’hui par la collectivité seront demain de
juteux profits pour les entreprises privées qui prendront ce qui deviendrait
« un marché ».
Plus un pays se dote de services publics, moins il est soumis à la pression
du capital, plus l’égalité des citoyens est renforcée.
Si les services publics deviennent la cible à atteindre, c’est parce que les
grandes entreprises industrielles nationales sont aujourd’hui privatisées,
que leurs richesses entre les mains des multinationales échappent à la collectivité
nationale. La reconquête d’une industrie nationale est un besoin
pour que le pays se donne les moyens de garantir la réponse aux besoins
de la population ; qu’il dispose de richesses pour construire l’avenir
sans subir le diktat de la finance internationale et renforce les secteurs
publics du pays. Pour développer l’emploi public, la reconquête de
l’emploi industriel est nécessaire.
2.5 Etablir un « bouclier social »
Le capitalisme, c’est dans sa nature, exploite les richesses qu’il ne crée
pas : La priorité, c’est de faire de l’argent, vite, et sans tenir compte des
intérêts collectifs, du tissu économique dans les localités, les régions, le
pays.
Les casses industrielles deviennent le quotidien en France, avec :
leurs cortèges de familles jetées à la rue, sans avenir
une jeunesse à qui il est refusé le droit de se construire un avenir
par un travail stable,
et pour ceux qui arrivent à trouver un boulot, c’est la négation
de leurs savoirs, de leurs qualifications, avec des demi-salaires
liés à une législation du travail faite sur mesure pour les attentes
du patronat.
Protéger notre niveau de vie, nos droits, santé, sécurité, nécessite
mieux que de belles paroles sans lendemain. Aucun pays en EUROPE
ne dispose du même système sur les retraites, la santé, chaque système
étant le résultat de sa propre histoire. Mettre au même niveau tous les
pays, avec des droits identiques pour tous les salariés, c’est l’enjeu au
coeur du rapport de forces qui nous oppose patronat et salariés.
Il est inadmissible que les multinationales trouvent intérêt à vendre
leurs produits en France, mais pas à les produire : Les GOODYEAR ;
TOTAL ; RENAULT ; SANOFI ; PEUGEOT ; HUTCHINSON ; MICHELIN ;
SOLVAY ; PLASTIC OMNIUM ; CONTINENTAL ; etc... produisent ailleurs
et vendent sur le territoire sans difficultés, et en prime, les gouvernements
successifs leurs donnent des aides publiques !!! La « concurrence » est ainsi
organisée au sein d’un même groupe, entreprise, pour imposer aux travailleurs
toujours plus de sacrifices.
Il faut un outil qui bloque le dumping social faute de quoi nous continuerons
à subir le chantage emploi contre droits, etc… Il faut un outil qui
combatte idéologiquement la notion patronale de « coût du travail ».
Celle-ci réduit le travail à une simple marchandise. Pour la FNIC-CGT, le
travail est bien plus, il est l’activité permettant de répondre à ses besoins,
par ce qu’il apporte en termes de salaire, protection sociale, reconnaissance
sociale, épanouissement personnel, cadre de vie en particulier en
termes de services publics, mais aussi en termes de réponse aux besoins
d’investissements pour l’emploi et le développement industriel, ainsi qu’en
matière d’impact environnemental. C’est ce que nous nommons la « valeur
sociale du travail ».
La FNIC-CGT propose l’instauration du bouclier social.
2.6 - Les Conventions collectives nationales : des solidarités indispensables
2.6.1 – L’importance des conventions collectives
Les Convention collectives nationales (CCN) sont les bases et boucliers des
accords d’entreprises, de groupes. Les grandes grèves de 1936 ont donné
jour aux conventions collectives, instaurant des droits minimaux pour
tous les travailleurs des mêmes industries. Les CCN étaient et restent, aujourd’hui
encore, supérieures au Code du travail.
Combien de travailleurs, de représentants du personnel CGT connaissent
leur convention collective ? S’ils ne la connaissent pas, ils ne connaissent
pas leur feuille de paye non plus. Comment défendre les intérêts des travailleurs
dans ce cas ?
Non seulement, il est primordial de connaître et de défendre sa convention
collective, mais nous devons aussi appréhender l’ampleur des coups
que le patronat leur porte, n’ayant jamais admis ces garanties collectives,
que seuls l’action et le rapport de forces ont imposé au cours de
l’histoire sociale.
Le bouclier social est une contribution financière sur
chaque produit importé, calculée sur la différence de la valeur
sociale du travail entre le pays de production et le
pays de la vente. Le produit de cette contribution financière
ira directement vers les caisses de la protection sociale.
L’instauration de cette contribution permettrait d’annuler
ainsi le dumping entre territoires ou pays, puisque tout
bien qui serait produit dans des conditions non conformes
au standard, se verrait taxer par le bouclier social.
Ce bouclier social peut être un outil de lutte concrète contre
le coût du capital, en partant bien de nos exigences en
termes de besoins, qui ne sont pas forcément des marchandises.
Il serait de nature par exemple à revoir les lieux de
production, choisis aujourd’hui par les employeurs sur des
critères uniquement de « coût », voire à relocaliser les productions
sur le territoire national où ils sont vendus.
Que les entreprises s’installent dans un pays, un territoire
n’est pas un problème dès lors que leurs productions servent
à satisfaire les besoins de la population du pays concerné
en respectant le standard social en vigueur.
Chapitre 2 Nos revendications
Les accords collectifs, constituent un élément essentiel et structurant des
rapports sociaux dans les entreprises. Fruits et acquis des luttes, ils ont
pour objectif premier de concrétiser des avancées sociales.
Sans la convention collective, l’ingénieur, le technicien ou l’agent de maîtrise
pourrait être embauché au SMIC, sans reconnaissance ni paiement
des savoirs et des savoir-faire, bref pas de classifications. La CCN, c’est
une grille salariale avec des niveaux de qualification liés aux diplômes
de l’Éducation nationale.
Les inquiétudes ne manquent pas quant à l’avenir des CCN.
Le patronat a « détourné » les syndicats des enjeux de la CCN. Les négociations
sont devenues « l’affaire d’une délégation de quelques camarades
» et non plus des syndicats.
Un affaiblissement conduisant à ce qu’une partie des branches ait des
minima inférieurs au SMIC. La négociation collective a donc évolué vers
des accords multipliant les dérogations, entérinant des reculs sociaux.
Un rapport gouvernemental veut réduire le nombre de conventions collectives.
Le patronat, réfléchit et prépare ces regroupements de conventions
collectives qu’il voudrait édifier sur la négation des droits existants. Ces
enjeux ne peuvent rester l’affaire de quelques camarades mais doivent
devenir l’affaire de tous les syndicats CGT.
Les conventions collectives sont issues d’une longue histoire de luttes et de
rapports de forces. Il faut remonter à 1936 pour voir naître la première
convention collective, c’était celle des métaux, Benoît Frachon en était un
des maîtres d’oeuvre. Elles ont été remises en cause par Pétain et sa
charte du travail. La résistance ouvrière et la libération en 1945 ont permis
de les imposer de nouveau au patronat : Pour notre Fédération qui
compte 12 CCN, les dates sont les suivantes :
1952 : industries chimiques
1953 : caoutchouc et pétrole
1955 : droguerie pharmaceutique et répartition pharmaceutique
1956 : industrie pharmaceutique
1962 : plasturgie
1964 : officines
1973 : instruments à écrire
1978 : laboratoires d’analyses médicales
1979 : navigation de plaisance
1997 : négoces et prestations de services médicotechniques
Chaque syndicat doit donc s'emparer des problématiques
liées aux CCN, mais aussi les faire partager par les militants
syndiqués et par les salariés. La meilleure protection
individuelle, c’est la protection collective la plus large.
2.6.2 - Les CCN, bases des statuts d’entreprises, de groupes :
Le droit du travail a longtemps été hiérarchisé, c’est ce que l’on appelle
la hiérarchie des normes. La législation voulait que les avantages ou acquis
ne puissent être réduits, du code du travail jusqu'à l’entreprise : c’est
le principe de faveur. Ce principe se décline ainsi :
Le Code du travail
Les accords interprofessionnels
Les accords de branches
Les accords de groupes
Les accords d’entreprises
Les accords d’établissements
Cette construction est le fruit de plus d’un demi-siècle de combats syndicaux,
c’est la traduction des objectifs de luttes de classes que porte la
CGT pour améliorer la vie des salariés, imposer la citoyenneté dans l’entreprise
et la société.
Aujourd’hui, cette construction est remise en cause par la loi de modernisation
du dialogue social et de l’ANI de janvier 2013, devenu loi de
sécurisation de l’emploi, qui permet maintenant d’aller du mieux vers le
pire, et qui autorise des dérogations multiples.
Mais les patrons de nos industries n’ont pas attendu 2004, 2008 ni 2013
pour s’attaquer à nos conventions. Aujourd’hui on voit bien que les cibles
privilégiées du patronat pour destructurer nos CCN, sont bien les salaires,
les classifications et les qualifications.
Les paritaires de branches (conventions collectives) ne se tiennent plus que
sur les exigences patronales, aidées en cela par certaines organisations
syndicales, les réunions se multiplient sans pour autant que de véritables
négociations aient lieu ou aboutissent sur des avancées pour les salariés.
Le développement de la sous-traitance et de la précarité est un des facteurs
aggravants de l’affaiblissement de nos CCN, tant pour les salariés
organiques que pour les salariés des entreprises extérieures. Avec les
délocalisations, les ventes, les fusions, les restructurations, c’est toute la
cohésion sociale qui vole en éclats.
En même temps avec la PMIsation des entreprises, l’éclatement des
groupes et les externalisations, bon nombre de salariés se retrouve avec
les seules conventions collectives pour garantir leurs statuts et acquis. Il
faut savoir qu’en cas de cession d’une entreprise, voire de fermeture, la
seule garantie légale est celle de la Convention collective, en aucun cas
l’accord de groupe ou d’entreprise.
Trop souvent, nous nous plaçons en position défensive, cherchant à éviter
les mauvais coups que porte le patronat contre les salariés dans des accords
qui ne visent à répondre qu’à ses seules exigences. C'est pourquoi
nos axes revendicatifs doivent répondre à l’attente des salariés quels
que soient leurs catégories ou statuts.
Tous ces éléments nous démontrent clairement qu'il faut redonner du contenu
revendicatif dans nos Collectifs paritaires. Mais pour cela l’ensemble
des syndicats de notre Fédération doit assumer ses responsabilités
et s'impliquer pleinement pour défendre nos conventions collectives.
2.6.3 - Le triptyque qualification/classification/ salaire, colonne vertébrale de toute CCN :
La grille fédérale des salaires revendiqués démarre au niveau du
SMIC revendiqué par la FNIC-CGT, avec une évolution de 1 à 5 entre
le salaire le plus bas et le plus élevé. Une valeur de point complémentaire
identique est fixée selon la formule : Salaire k 880 – salaire K
130 : 750 points. Elle doit être un repère pour la bataille revendicative
au sein de chaque entreprise et de chaque Convention collective.
Notre grille fédérale offre à chaque salarié, quelle que soit sa branche
d’activité, des points de repères importants quant à son positionnement
dans la grille, son déroulement de carrière, et par voie de conséquence
son salaire. Elle est interprofessionnelle.
La grille de classifications est déterminée par les différents niveaux de
qualifications dans la branche : ouvrier spécialisé, qualifié, très qualifié,
technicien, agent de maîtrise avec différents niveaux de qualifications,
ingénieur, les cadre.
Les principes de la grille sont :
Classer les connaissances, savoir-faire, expériences, autonomie,
qui sont individuelles, et non pas classer les postes ou les machines
comme voudrait le faire le patronat.
La grille est continue, sans barrière (ouvrier, employé, technicien,
agent de maîtrise, cadre) pour permettre une évolution de carrière
et garantir à tous le même statut, les mêmes avantages.
Elle doit garantir le niveau d’embauche pour les diplômés, et
elle établit des correspondances entre diplômes et expérience,
la qualification étant la somme de trois éléments : formation initiale,
formation professionnelle, et expérience.
Les écarts entre deux coefficients doivent être suffisants pour
éviter la multiplication des étapes dans l’évolution.
Au regard des politiques salariales dans nos branches, on mesure non
seulement la pertinence de notre grille revendicative fédérale s’articulant
à partir du SMIC revendiqué, mais aussi sur la nécessité de faire mieux
prendre en compte cette dimension revendicative essentielle et incontournable
par nos syndicats, nos syndiqués et les salariés.
La reconnaissance des qualifications est un enjeu majeur, car la société
actuelle ne répond pas à l’image d’une société de progrès permettant
l’épanouissement de chaque individu, notamment sur le plan professionnel.
La grille fédérale actuelle établit le premier salaire à
1.700 €, comme paiement d’un travailleur sans diplôme ni
expérience. Nous proposons que le congrès décide une revalorisation
du SMIC revendiqué à hauteur de 1.900 €.
Notre 39ème congrès doit être le moment de construire, avec nos syndicats,
les dispositifs nécessaires pour mener la bataille des idées avec les
salariés, les syndiqués, et les militants du périmètre des douze conventions
collectives de la Fédération.
Cela passe par une amélioration de notre qualité de vie syndicale afin
de nous donner les moyens humains indispensables pour gagner sur nos
revendications, une autre répartition des richesses.
3.1 – Une organisation adaptée à notre syndicalisme de luttes
Alors que les multinationales dictent leur loi en pesant sur les choix politiques
dans les Etats, elles développent des espaces de « dialogue social
» à différents niveaux, de l’entreprise au groupe,
entre « partenaires sociaux » disent-elles, les ministères faisant de même
à tous les niveaux, etc. Et cela alors que sur les lieux de vie et de travail
des travailleurs, les droits et libertés sont attaqués, générant souffrances
et stress.
Ce « dialogue social » instauré par le patronat et le gouvernement n’estt-
il pas devenu un instrument destiné à mieux faire passer leurs projets,
en modifiant les rapports sociaux et en instituant un syndicalisme institutionnalisé ?

Une fois que la CGT a exprimé sa position, quelle prise en
compte, sachant que l’ordre du jour est fixé soit par le gouvernement ou
le MEDEF, qui savent tous deux déjà quel objectif ils veulent atteindre.
Le dialogue social est un « jeu de dupes » en l’absence de rapport de
forces, destiné à donner l’illusion d’une démocratie sociale inexistante,
occupant les centrales syndicales là où elles ne seront de toute façon pas
entendues.
Après des années d’expérience amères sur ces méthodes, la CGT ne doitt-
elle pas, sans faire « la politique de la chaise vide », privilégier le rassemblement
de toutes les bases de la CGT, en priorité pour construire
efficacement la mobilisation des salariés et asseoir l’expression syndicale
sur ce rapport de forces ?
Nous devons construire nos revendications en partant du terrain, avec les
syndiqués CGT et les salariés, les rassembler le plus largement possible
sur l’objectif poursuivi, sans nous enfermer dans une unité d’appareils
avec des organisations syndicales qui n’ont pas ces objectifs revendicatifs.
Le syndicalisme rassemblé ne doit pas être un préalable à toute
action CGT, mais un soutien, sur des revendications partagées, à l’action
de lutte et l’expression du rapport de forces nécessaire aux conquêtes
sociales.
3.2 – Quelle qualité de vie syndicale pour répondre aux be

soins des syndiqués, des salariés ?
3.2.1 – Comment doit fonctionner un syndicat CGT
Le syndicat n’est pas, ne doit pas être dirigé par les seuls élus,
les syndiqués étant, et devant être, les « décideurs » du syndicat.
Chaque syndiqué doit donc disposer de moyens, tels que la
formation, l’information, et les réunions pour débattre dans le
syndicat et avec les salariés. Cela signifie avoir une véritable
vie démocratique dans le syndicat.
Une vie syndicale de bonne qualité exige une implication forte
des principaux responsables du syndicat. Un syndicat est une
organisation, où le rôle de chaque responsable doit être identifié,
ce qui veut dire bien sûr mettre en place un Bureau du syndicat,
composé d’un secrétaire, un responsable à la politique financière
(trésorier), un responsable ou un animateur à la vie
syndicale (orga).
Mettre en oeuvre ce fonctionnement est vital pour l’avenir de
notre organisation, tout comme le devoir de rendre compte de
ses mandats doit être une règle de vie. Les difficultés quotidiennes
nous amènent de plus en plus à négliger ce rôle.
Pour rendre notre syndicalisme CGT efficace, faisons vivre et
respecter des règles de vie communes dans le syndicat :
la tenue d’assemblées générales, de congrès tels
que définis dans les statuts,
la mise en place de la Commission exécutive et du
Bureau,
la mise en place d’un collectif chargé spécifiquement
d’animer la vie syndicale, en tenant compte
de la diversité de l’entreprise, de la répartition des
mandats et des moyens du syndicat.
3.2.2 – S’informer et se former
Le syndicat a le devoir de donner du temps et des moyens aux syndiqués
pour se former, de leur apporter plus de connaissances sur le fonctionnement
de la société, sur l’histoire du syndicalisme C.G.T., etc... Tous nos militants
et syndiqués doivent avoir accès aux publications de la CGT, en
particulier la NVO, Options et Vie nouvelle, pour qu’ils soient en capacité
de porter les éléments permettant d’argumenter dans les débats sur nos
revendications et nos valeurs.
Les publications fédérales (L’actualité du Militant, le Courrier Fédéral, la
Voix des Industries Chimiques (à distribuer à chaque syndiqué), le courrier
UFICT, le bulletin « On continue », L’Echo des LAM et des officines)
sont aussi des outils incontournables pour la réflexion de nos militants,
pour aller au débat avec les salariés. Il en est de même avec les circulaires
et les dossiers thématiques.
Toutes ces publications doivent servir à l’ensemble de nos syndiqués pour
proposer l’adhésion et renforcer notre organisation.
Le site Internet de la FNIC (www.fnic.cgt.fr) est également un moyen important
de communication avec nos syndiqués.
3.3 – Un syndicalisme d’adhérents pour changer de société
3.3.1 - Pourquoi nous devons nous renforcer
Nos orientations de classe, pour être imposées, nécessitent un syndicalisme
de masse. Cela passe par une ambition collective de faire de la
syndicalisation un axe politique majeur dans notre activité syndicale
au quotidien. Quand 30 % des salariés sont syndiqués CGT dans une
entreprise, le syndicat n’a pas forcément besoin d’appeler à la grève
Tenir un congrès, une assemblée générale n’est pas une
formalité : c’est un moment qui impose aux responsables
mandatés de rendre compte de leurs mandats. Cela permet
de faire le point sur les évolutions dans l’entreprise et de
décider d’un nouveau plan de travail CGT autour de revendications
définies démocratiquement. C’est le moment de
faire le bilan sur nos forces organisées dans l’entreprise.
Le 39ème Congrès de la FNIC-CGT engage tous les syndicats
à tenir un congrès dans le mandat avec une participation
massive de ses syndiqués et le renforcement du syndicat.
pour se faire entendre car l’employeur tient compte de ce rapport de
forces permanent.
Depuis plusieurs années la syndicalisation est en débat dans la CGT. Des
constats ont été faits, nous les connaissons. Nous sommes bien loin de l’objectif
que nous nous sommes fixé ensemble, lors de notre 37ème Congrès
(Villepinte), de gagner 20 % de syndiqués supplémentaires, dans chaque
structure de notre organisation : 20 %, ce sont 5 syndiqués supplémentaires
pour un syndicat aujourd’hui avec 25 syndiqués. C’est à notre portée
si nous le décidons, si nous nous en donnons les moyens.
Souvenons-nous que pour maintenir un nombre de syndiqués constant
dans un syndicat, il faut un apport d’adhésions nouvelles de 10 % chaque
année environ.
Quelle est la situation actuelle ? Une diminution de nouvelles adhésions
dans les syndicats et une forte augmentation des syndicats ne respectant
pas les règles statutaires de reversement des cotisations ; C’est un constat
alarmant pour toute la CGT.
Les choses ne se font pas toutes seules et que ce n’est qu’au prix de la
volonté, de la persévérance et de la rigueur que nous parviendrons à
renforcer notre syndicalisme en nombre d’adhérents, indispensable pour
gagner le rapport de forces.
L’adhésion, aujourd’hui encore plus qu’hier, est rarement spontanée, elle
est le résultat de l’engagement des militants dans l’action et dans les
luttes, dans les débats avec les salariés sur la nécessité de construire un
outil CGT pour les luttes et pour la satisfaction des revendications.
3.3.2 - Revendiquer impose rapport de forces, syndicalisation
Les syndicats réformistes ont une conception délégataire du syndicalisme.
Pour eux, quelques délégués sur lesquels sont concentrés les moyens
(cumul des mandats, moyens financiers, etc.) suffisent à négocier des accords
dans des salles de réunion à l’écart des salariés. Nous n’avons pas
cette conception du syndicalisme. La CGT dans l’entreprise, ce ne peut
pas être que des élus ou mandatés.
La force de la CGT repose sur sa capacité à mobiliser les travailleurs, ce
qui impose débats, revendications, interventions. Cette mobilisation est
nécessaire non seulement pour des raisons démocratiques, car les salariés
deviennent alors des acteurs de leur destin, mais nécessaire aussi au regard
de nos ambitions revendicatives, qui nécessitent l’expression
d’un puissant rapport de forces.
Que la CGT se contente de recueillir de bons résultats aux élections ne
permettra pas de gagner sur les revendications. Que pèsent quelques
élus CGT ? De quels moyens disposent-ils pour imposer des avancées à
l’employeur ? Les résultats électoraux ne sont pas « l’alpha et l’oméga »
de l’activité syndicale. Ils permettent, avant tout, de dégager des moyens
en temps pour assurer la véritable activité syndicale, celle qui se construit
au quotidien, au contact des salariés.
Un salarié syndiqué à la CGT est un travailleur qui s’est engagé à partir
des revendications proposées par le syndicat, une force susceptible de
contribuer à renforcer le syndicat si on le sollicite. Il est au contact avec
ses camarades de travail pour porter les idées CGT.
Les syndiqués sont le plus à même d’expliquer que construire, ensemble,
le syndicalisme dont chaque salarié a besoin, c’est l’affaire de tous, dans
et hors de l’entreprise. A chaque moment, apportons les arguments pour
aider à faire franchir le pas à des collègues, afin qu’ils se syndiquent.
Pour cela, il est nécessaire de proposer systématiquement l’adhésion
aux salariés.
La situation sociale et politique actuelle, les attaques contre le monde du
travail, la précarisation, la déréglementation, la casse de nos industries
et de nos garanties collectives, offrent de multiples occasions de rappeler
que la construction du rapport de forces passe forcément par le renforcement
de la CGT.
Les retraités restent des salariés. Exploités durant leur vie active, ils le
demeurent une fois à la retraite. Ils subissent de plein fouet, comme les
actifs, la politique anti-sociale menée par les gouvernements successifs.
Dans ce contexte, le syndicalisme retraité a toute sa justification, il participe
au rapport de forces. Il est donc de la responsabilité des actifs, au
sein des syndicats, de mettre en place la continuité syndicale pour garder
les retraités dans la CGT.
3.3.3 - Se réapproprier les dimensions revendicatives avec nos outils indissociables que sont : le CHSCTE, CE et les DP :
Comment militer dans la CGT sans faire un lien permanent entre les différentes
IRP ? Les IRP sont l’outil de la CGT, mais en réalité on constate
souvent qu’il existe des spécialistes du CE, d’autres des DP et des spécialistes
CHSCT.
La responsabilité pour le syndicat lors des réunions de bureau,
en lien avec l’actualité nationale, la convention collective,
est de travailler les propositions transverses à
toutes ces composantes, il n’y a pas une instance plus importante
que l’autre. C’est de la mise en commun des débats,
issus des réunions de ces instances, que va pouvoir
être mise en place une stratégie syndicale globale. Ce qui
se dit en DP doit alimenter les débats d’une réunion de CE,
de même les débats d’une réunion de DP peuvent alimenter
des questions CHSCT.
Cette question est centrale, la CGT est le cerveau et le corps, les IRP les
membres, les uns sans les autres ne fonctionnent pas.
Cette unité et cette unicité dans les réflexions que nous menons au quotidien
pour préserver et/ou améliorer les conditions de travail des travailleurs
doit guider tous nos débats, toutes nos réunions, toute notre activité.
L’adversaire est le capital représenté par le patronat, et c’est tous réunis
que nous parviendrons à imposer d’autres choix dans l’entreprise comme
dans la société.
3.3.4 - Les outils pour construire des projets de syndicalisation
Ce plan doit être établi :
En direction des jeunes, diplômés ou non, confrontés à la précarité, la
non-reconnaissance de leurs diplômes, la difficulté de l’accès au logement,
etc, pour les organiser dans la CGT afin défendre leurs revendications
en termes d’emplois et de salaires.
En direction des Techniciens, Agents de maitrise, Ingénieurs et Cadres,
confrontés à leur positionnement dans les entreprises, à leur fonction, à
leur déroulement de carrière, l’organisation du travail, et le stress,
pour les organiser dans la CGT et les mettre en mouvement.
En direction des futurs retraités, pour les inciter à poursuivre leur activité
syndicale, en lien avec les actifs, pour garantir et conquérir des
droits nouveaux, continuer d’échanger et de construire des luttes en
convergence avec les salariés actifs.
Notre force CGT ne peut se réduire au seul niveau de l’entreprise, là où
nous sommes déjà présents. Nous avons besoin, pour être en capacité de
peser sur les revendications, de nous renforcer partout, là où nous
sommes, et là où nous ne sommes pas, par la création de nouvelles bases
CGT. Comment y parvenir ?
Dans les groupes, organiser les sous-traitants, qui peuvent représenter
jusqu’à 50 % des effectifs sur un site.
Dans les TPE, mettre en place, sur son territoire, un parrainage d’entreprises,
chaque syndicat se donnant pour objectif de mener une activité
envers une ou des entreprises non organisées CGT (tracts, réunions…)
afin d’amener à la création d’une base CGT.
Décision du 39ème Congrès : Chaque direction syndicale
s’engage à ce que le renforcement de la CGT soit la priorité.
Un plan de travail de renforcement sera décidé et mis en
oeuvre; Un suivi régulier se fera à chaque réunion de la direction
du syndicat. Un compte rendu sera fait aux syndiqués et
aux instances CGT sur l’évolution du plan de travail :
3.4 – La Fédération, son organisation
L’avenir de la Fédération passe, avant tout, par la construction d’un rapport
de forces face aux enjeux de société actuels, avec au coeur le besoin
de renforcement de notre organisation.
Le syndicat reste la base de la Fédération. L’action du syndicat se construit
dans l’entreprise à partir du débat avec les salariés et les syndiqués.
Le manque de clarté et de visibilité, quant à la stratégie de luttes dans
un cadre unitaire national, avec interrogations quant aux objectifs des
uns et des autres, pèse tout autant sur les perspectives dans les directions
syndicales, le corps militant.
Dans le même temps, des luttes pour le devenir industriel dans nos entreprises
marquent l’actualité sociale pour imposer d’autres choix.
Dans ce contexte, la Fédération doit renforcer son action à tous les niveaux,
de la branche professionnelle à la région, au pôle.
Pour ce faire la Fédération mandate des coordinateurs et délégués syndicaux
centraux. Leurs rôles sont prépondérants au niveau de l’entreprise,
du groupe, ils sont les premiers représentants de la Fédération
dans l’entreprise, leur première mission étant d’impulser les orientations et
décisions de la Fédération. Ils sont les garants du respect des règles de
vie des syndicats et le relais entre la Fédération et les syndicats de leur
périmètre. Ils se doivent donc de travailler avec la Fédération qui les a
désignés. Ils doivent rendre compte de leur mandat à la Fédération et
aussi aux syndicats qui les ont proposés pour ces responsabilités. Impulser
et participer à l’ensemble des initiatives de la Fédération sont aussi de
leur responsabilité. La Fédération leur apporte toute l’aide et la formation
dont ils ont besoin, ainsi que le soutien nécessaire à toute action ou
initiative. DSC et coordinateurs sont donc des rouages au fédéralisme de
nos syndicats, c’est un engagement qui implique des droits mais aussi des
devoirs envers la Fédération.
Le rôle et l’implication de nos syndicats seront déterminants pour faire
vivre, fonctionner et renforcer les initiatives et actions engagées par
notre Fédération.
Le Comité Exécutif Fédéral (CEF) :
Le Comité Exécutif Fédéral est l’organe central de direction de la Fédération,
au sein duquel chacun de ses membres est en responsabilité. Son
rôle premier est de mettre en application les orientations du Congrès.
Pour une efficacité pleine et entière, la composition de la direction fédérale
peut aller jusqu’à 80/90 membres, afin de comporter des représentants
des différentes branches, régions, et des outils fédéraux.
La mise en place de référents régionaux et départementaux a permis
de développer la mobilisation des syndiqués et des salariés dans les régions.
Le référent est un délégué fédéral, représentant la Fédération
dans son activité syndicale au quotidien, des syndicats aux territoires.
Pour élargir le rayonnement de la Fédération dans les territoires, l’implication
des syndicats est incontournable, avec plus de référents régionaux
et départementaux dans les territoires, là où existe déjà une structure, et
à leur mise en place dans les pôles et régions qui n’en sont pas pourvus.
Le Secrétariat Fédéral Elargi (SFE) :
Le secrétariat fédéral élargi est désigné par le CEF en son sein, son rôle
consiste à aider le secrétariat fédéral permanent dans ses activités politiques : branches professionnelles, régions/pôles, outils de la Fédération (UFICT, UFR, CFJ, CHSIC), collectifs, coordinations.
Sa mise en place, faisant le lien entre le Secrétariat fédéral et le Comité
Exécutif Fédéral a permis de nourrir la réflexion et l’activité de la direction
fédérale. Il a permis une meilleure implication des camarades dans
la gestion des branches et des collectifs de la Fédération ainsi qu’une
amélioration de la participation de nos syndicats. Cette organisation est
à maintenir et son activité, à développer.
Le Secrétariat Fédéral (SF) :
Le secrétariat fédéral, élu par le Comité Exécutif Fédéral, est le moteur
pour impulser les orientations prises par le Comité Exécutif Fédéral dans
le respect des orientations définies par le Congrès. Le secrétariat fédéral
se retrouve avec des sollicitations de plus en plus importantes dans la
CGT (relations avec les autres fédérations, espaces confédéraux, dans
les régions et dans nos syndicats avec toute l’activité sur les questions
liées à l’industrie).
Le secrétariat fédéral a la responsabilité de faire fonctionner, au jour le
jour, la maison fédérale en assurant les activités transversales comme la
propagande, l’orga, ainsi que la gestion interne administrative et financière
de la Fédération et du personnel administratif.
La Commission financière de contrôle (CFC) :
Elle contrôle et évalue les orientations en matière financière. Elle vérifie
que les dépenses sont conformes au budget fédéral décidé par le CEF,
auprès duquel elle rend compte régulièrement, ainsi qu’au Congrès.
Les outils fédéraux :
L’Union Fédérale des Ingénieurs Cadres et Techniciens
(UFICT) : un enjeu syndical de taille.
Dans les entreprises des industries chimiques, les techniciens, les agents de
maîtrise, les ingénieurs et cadres (ICTAM), représentent un peu plus de
50 % des salariés. Dans certaines branches ou certains groupes, cela
peut être beaucoup plus du fait principalement du développement des
technologies qui requièrent des niveaux de qualification de plus en plus
élevés mais aussi de par l’accroissement notable de la sous-traitance et
de l’externalisation de certains travaux.
C’est pourquoi l’utilité et l’efficacité de notre syndicalisme CGT auprès de
ces catégories se pose encore plus aujourd’hui qu’hier. Et avec plus de
différence que l’on soit technicien, agent de maîtrise, ingénieur ou cadre
du fait des nouvelles formes d’organisation du travail et de management
qui impactent le sens et la finalité du travail et qui modifient substantiellement
leur lien de subordination à l’entreprise.
L’adhésion à la CGT et la participation de ces catégories à la vie syndicale
apparaissent comme un enjeu majeur pour l’avenir de la Fédération.
Cela nous amène à interpeller l’ensemble des syndicats pour que
l’activité UFICT devienne une activité à part entière dans chaque syndicat.
Elle peut se matérialiser sous différentes formes visibles par ces catégories.
Faire progresser la CGT parmi les ICTAM, c’est reconnaître et travailler
sur leurs revendications, en lien avec les valeurs de la CGT, en prenant en
compte leurs contraintes. Mais c’est aussi créer des convergences avec
l’ensemble du monde du travail sur des revendications communes.
L’Union Fédérale des Retraités (UFR) : le retraité, un salarié et
un citoyen à part entière.
Les questions liées aux batailles pour la sauvegarde de notre protection
sociale sont plus que jamais au coeur de l’actualité sociale. Elles sont autant
d’éléments qui nous indiquent que notre activité en direction des retraités,
préretraités doit encore se renforcer.
Au regard du nombre grandissant de salariés quittant l’entreprise dans
les conditions les plus diverses, ces salariés sont en permanence confrontés
à une diminution de leurs droits et de leurs pensions.
C’est pourquoi les retraités doivent rester ou rejoindre la CGT, en lien
avec leur syndicat d’entreprise. Ce lien professionnel, en particulier par
la mise en place et le développement des sections syndicales de retraités,
est ici réaffirmé avec force. En effet, l’action syndicale des retraités
passe par le rapport de forces dans l’entreprise, lieu où sont créées les
richesses qui financent la satisfaction des revendications des retraités
comme des actifs.
Cet aspect professionnel va prendre encore plus de dimension dans les
années à venir, notamment pour le maintien d’une réelle protection sociale,
que ce soit dans le domaine des retraites (régime général ou complémentaires),
ainsi que pour la santé et la prévoyance.
Les orientations que nous avions prises lors des derniers Congrès et Conférences
(fédéraux et UFR) afin de donner le droit de cité à l’entreprise
se trouvent largement réaffirmées dans les faits. Le rôle de la Fédération
ainsi que de son UFR est de travailler à une dynamique de renforcement
pour faire de la continuité syndicale un enjeu dans chaque syndicat.
Le Collectif Fédéral des Jeunes (CFJ) : l’avenir de la CGT, du
syndicat à la Fédération.
Le CFJ a connu des années de fortes activités par l’implication de
quelques syndicats ayant le souci de former des jeunes militants. Mais
depuis 2 ans, le collectif jeunes s’est appauvri. Se pose la question de
quelle place nous consacrons à l’avenir des jeunes dans notre société,
dans le syndicat ?
La syndicalisation des jeunes reste une préoccupation pour la CGT au
niveau de leur avenir qui reste toujours incertain, surtout avec la loi sur la
sécurisation de l’emploi qui développe une forte mobilité. Les jeunes vivent
de plein fouet la crise et en sont les premiers touchés : intérims, CDD,
diplômes et formation non reconnus, bas salaires, logement… Cette société
sacrifie les jeunes dès le départ en ne prenant pas en compte les
années d’études dans le calcul des trimestres pour la retraite et ne leur
laisse aucune perspective d’emplois avec la désindustrialisation massive
dans notre pays.
Alors face à cela, il nous faut les organiser, leur donner toutes les possibilités
d’adhérer à la CGT, les former et prendre toute leur place dans
l’organisation.
La CGT est le syndicat qui est le plus plébiscité par les jeunes, à 68 %.
Comment alors les mettre en mouvement et passer de l’étape de reconnaissance
du syndicalisme CGT à l’adhésion CGT, et par là au militantisme
CGT ? Place aux jeunes dans le syndicat, si on est tous d’accord
pour le dire, il faut franchir le pas et le faire, l’organiser. C’est un défi
pour chaque syndicat qui conditionne son avenir.
Le Collectif d’Histoire Sociale des Industries Chimiques
(CHSIC) :
« Pour mieux préparer l’avenir, tirons les enseignements du passé », une
des raisons qui ont conduit la Fédération à se doter d’un outil appelé :
Collectif Institut d’Histoire Sociale. L’objectif est bien de faire vivre la mémoire
collective à partir de l’histoire de nos syndicats, de la Fédération.
Ce collectif de camarades travaille à archiver les documents d’histoire de
la Fédération et nourrit nos syndicats de l’histoire, en lien avec l’actualité, pour aider à

la réflexion collective et à la bataille idéologique. Le colloque sur la collaboration des patrons

avec le nazisme pendant la seconde guerre mondiale, tenu en 2012, a ainsi permis de sensibiliser sur
des dimensions et enjeux qui nous sont posés aujourd’hui autour du racisme,
des crises d’un système qui est prêt à tout pour préserver ses intérêts
de classe, illustrant avec force l’urgence pour la CGT d’occuper tous
les terrains dans la bataille des idées.
D’autres collectifs de la Fédération sont mis en place au gré
des besoins et possibilités pour travailler en profondeur divers enjeux
revendicatifs portés par la Fédération, en particulier :
Collectif Politique revendicative. Rôle : faire converger les revendications
fédérales dans toutes les branches sur des thèmes identifiés,
pour établir une cohérence revendicative FNIC-CGT.
Collectif Orga/ vie syndicale. Rôle : état des lieux des forces
organisées. Impulsion, plans de travail concrets pour le renforcement
de notre organisation.
Collectif Formation. Rôle : élaboration des modules de formation.
Intervention en tant que formateurs dans les stages fédéraux.
Collectif International. Rôle : analyse de l’actualité et de la situation
internationale. Organiser et développer les échanges entre les
organisations et syndicats étrangers d’une part, la Fédération et nos
syndicats d’autre part. Apport politique à nos représentants dans les
comités européens, etc.
Collectif Protection Sociale. Rôle : analyse des évolutions et des
besoins en matière de protection sociale. Elaborer les revendications,
construire les argumentaires pour les syndicats.
Collectif 2SPE (Santé Sécurité Précarité Environnement).
Rôle : analyses et revendications sur les domaines : santé, sécurité,
précarité, environnement, risques industriels, maladies professionnelles,
accidents de travail, etc. Restitution pour les syndicats de la Fédération.
L a Fédération n’existe et ne fonctionne que pour et par ses
syndicats sur les bases du fédéralisme. Son avenir, l’efficacité
de ses initiatives et actions dépendront ainsi de « comment
les syndicats s’approprient les décisions du 39ème Congrès ? »
et travaillent à la mise en oeuvre des décisions prises collectivement.
Les revendications fédérales exigent l’implication la
plus large de toutes nos forces militantes pour mener la bataille
des idées, renforcer la maison CGT en commençant par
le syndicat.

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 00:00

Nous publions ci-joint le courrier des journalistes et employés de la NVO. Ce courrier dont la publication dans la NVO a été interdite par la direction confédérale. Quelques soient les problèmes à résoudre, c'est dans le débat libre que nous avancerons pour une CGT porteuse d'un projet d'émancipation des travailleurs !

 

Lettre aux lecteurs interdite de parution dans la NVO N °3512 Puis N°3514 

Chère lectrice, cher lecteur,

Vous êtes abonné à la Nouvelle Vie Ouvrière (NVO), pour la plupart depuis longtemps. Avec fidélité, vous avez renouvelé votre confiance au journal de la CGT passé d’hebdomadaire à quinzomadaire depuis maintenant quatre ans. Nombre d’entre vous connaissent ses difficultés de diffusion qui pèsent sur le déficit de La Vie Ouvrière, l’entreprise de presse de la CGT. En février 2013 la direction confédérale a lancé une souscription pour lui apporter un ballon d’oxygène.

Près de 400 000 euros ont ainsi été récoltés, peut-être y avez-vous contribué. Aujourd’hui, pensant que la NVO est menacée, les salariés de La Vie Ouvrière – employés, cadres et journalistes – ont unanimement décidé de s’adresser à vous dans ce numéro. Attachés au journal, vous avez en effet le droit d’être tenus informés de son avenir.

Un journal, c’est d’abord un projet éditorial

Le 12 février dernier, le Comité confédéral national (CCN) de la CGT a eu à traiter de « l’évolution de la presse confédérale». Sans mettre en doute la volonté de la confédération de trouver une issue à la situation, depuis longtemps difficile, de La Vie Ouvrière, nous sommes néanmoins très préoccupés par les solutions avancées dans le rapport introductif présenté par Agnès Naton, secrétaire confédérale et directrice de La Vie Ouvrière. Elles ne répondent, selon nous, ni à l’intérêt des lecteurs ni aux besoins de la CGT et de ses organisations, et ne sont guère susceptibles de conduire à l’équilibre des comptes. Loin d’assurer la pérennité du magazine de la CGT et de l’entreprise de presse, elles nous semblent au contraire précipiter la fin de l’un et de l’autre.

Pour l’instant, ces préconisations se résument principalement à deux propositions : la suppression du quinzomadaire au profit d’un trimestriel incluant la VO Impôts, soit quatre numéros par an, et le développement du site Internet nvo.fr dont les débuts laborieux sont loin de constituer une assurance sur l’avenir. Elles postulent surtout le maintien d’un niveau élevé de publicité, sans support papier pour l’accueillir, et la reconduite d’un volume important d’abonnements tout aussi hypothétique en l’absence de projet éditorial.

Émises sans réel diagnostic ni des raisons d’une diffusion en baisse, ni des besoins et des attentes des syndiqués, ces propositions sont à ce point problématiques que le CCN n’a pas voté le projet en l’état. Se contentant de valider « la démarche» qui consiste à poursuivre le débat dans des CCN décentralisés. Débats au cours desquels la direction de La Vie Ouvrière ambitionne, d’après nos informations, de gagner

auprès des organisations des engagements d’abonnements. Mais sur quelle offre éditoriale s’engageraient-elles ? Sur quel contenu se prononceraient-elles ? La question reste entière et la démarche nous semble marcher sur la tête tant un journal et le lien avec ses lecteurs ne sauraient se réduire à deux ou trois formules d’abonnement.

Être utile pour le débat d’idées

Notre sentiment est qu’il y a mieux à faire. Un journal est avant tout affaire de conviction. Nous prétendons que les moyens du journalisme syndical peuvent encore être utiles à la CGT. Pour se saisir du réel, aller à la rencontre des salariés, favoriser les échanges, nourrir le débat et faire avancer ses idées. Comme le soulignait, il y a plus de cent ans, l’un des syndicalistes fondateurs de La Vie Ouvrière dans une lettre joliment intitulée « Lettre familière aux abonnés possibles», nous voudrions nous aussi que la NVO « rendît des services aux militants au cours de leurs luttes, qu’elle leur fournisse des matériaux utilisables dans la bataille et dans la propagande et qu’ainsi l’action gagnât en intensité et en ampleur ».

Alors que le monde du travail subit de plein fouet la crise économique et les désastres sociaux qui l’accompagnent, que la bataille idéologique n’a jamais atteint une telle intensité, que la confusion règne, que le syndicalisme affronte de nouveaux défis, cette ambition n’a rien perdu de son actualité. C’est à la concrétiser que nous voudrions travailler. En apportant notre pierre à la refondation d’un projet éditorial qui permette à La Nouvelle Vie Ouvrière d’être un outil d’information et de formation des syndiqués, de réflexion et d’intervention de la CGT dans la sphère publique. Pour qu’elle donne aussi envie de syndicalisme à tous les salariés.

C’est de cela que nous voudrions pouvoir débattre avec vous et avec les organisations de la CGT. Le maintien dans un quelconque statu quo est impossible. Prendre simplement acte de la chute de la diffusion de la NVO pour en conclure qu’elle n’a plus d’avenir l’est, selon nous, aussi. Nous avons encore beaucoup à faire ensemble. Alors, échangeons, débattons, proposons et construisons un projet neuf, stimulant, économiquement viable et suffisamment intéressant pour que vous ayez envie de nous lire… le plus souvent possible. nx

Les salariés de La Vie Ouvrière,

employés, cadres et journalistes

réunis en assemblée générale

Nous vous invitons à intervenir en vous emparant du débat :

e-mail : syndicatmultiprovo@gmail.com

Adresse postale : Syndicat multiprofessionnel CGT NVO,

263 rue de Paris, case 600, 93516 Montreuil Cedex.

Facebook : syndicat-cgt-nvo

http://syndicatcgtnvo.com

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 11:58

Mystérieux document de réflexion

 

Nous avons hésité à publier ce long document qui circule sur internet mais qui n'est pas signé. Renseignements pris, il semble néanmoins réellement rédigé à plusieurs mains par divers dirigeants confédéraux et il nous semble utile que les vrais débats qui traversent notre organisation soient à la disposition de tous.

 


LA CGT APPARTIENT A SES ADHERENTS ET AUX SYNDICATS QUI COMPOSENT SES STRUCTURES

 

 

A peine un an après le 50ème congrès confédéral de la CGT, qui s'est déroulé à Toulouse en Mars 2013, le dernier CCN de la CGT des 11 et 12 Février 2014 à Montreuil a révélé des fractures idéologiques importantes entre  les dirigeants  de la CGT. 

Les faits ne sont pas une surprise pour les observateurs  rigoureux qui étudient l'évolution de la CGT, mais cette fois les réactions de nombreux secrétaires généraux d'UD et de fédérations suite au rapport introductif du secrétaire général (T. Lepaon) pour ouvrir ce CCN, confirment que la fronde ouverte avant le 50ème Congrès est loin d'être terminée.

Pour la grande majorité majorité des membres du CCN jamais depuis l'épisode de la Constitution Européenne, frontalement le bureau confédéral n'aura autant été mis en cause. 

Même si dans le CCN les interventions sont dans la plupart des cas très alambiquées, cette fois les interpellations et questionnements sur la stratégie et le positionnement de la Confédération ont été plus nets. 

Quand plus d'un tiers des dirigeants des structures, UD, Fédé -même de manière feutrée­ mettent en cause le positionnement, la stratégie de la Confédération la situation de l'organisation devient dès plus compliquée.

Si ce qui vient de se produire dans le CCN -qui est l'organisme de décision entre deux congrès­ s'additionne aux débats aux couteaux dans la plupart des congrès des structures depuis maintenant des mois, la CGT est devenue un véritable champ de bataille.

L'accélération des politiques antisociales conduites par le patronat, les gouvernements successifs avec le passage à un rythme effréné sous la mandature de Sarkozy des réformes régressives poursuivies par Hollande, a conduit un grand nombre de syndicalistes de la CGT à ne plus analyser les choses dans le processus du déroulement  historique des rapports de force.

Cet engrenage conditionné par le pilonnage des média pour déboussoler le salariat, a  engendré une perte de réflexion et d'analyse parmi les militants du mouvement ouvrier, les amenant à réfléchir sur l'immédiat sans prendre le recul nécessaire, sans mettre en cohérence ce à quoi ils se confrontent et sans tenir compte de  l'histoire, de la stratégie et des objectifs du Capital.

Apprécier ce qui se passe dans la CGT en ce début 2014, sans se pencher sur le long processus de l'évolution de son orientation, de sa stratégie revendicative, de son mode d'organisation et de sa politique de cadres syndicaux, ne peut conduire à raisonner que sur les apparences et la surface d'un débat de fond qui secoue toute la CGT.

Un débat qui va bien au-delà d'une simple opposition entre réformistes et révolutionnaires, mais qui porte sur la transformation complète du syndicalisme CGT, de sa culture, de ses modes de vie et de toute sa stratégie, pas seulement unitaire et revendicative !

Si certes, ce sont les femmes et les hommes qui font l'histoire, qu'elles et ils sont les acteurs du combat social (pour ce qui nous intéresse au plan syndical), nous ne pouvons ignorer qu'elles et ils traduisent dans leurs interventions, leurs rôles, l'expression de courants idéologiques qui s'affrontent et se confrontent depuis la création de la CGT.

Il est courant depuis plusieurs congrès confédéraux, dans les débats dans la CGT, que des militants fassent référence à la  CGT révolutionnaire, sans que  souvent les mêmes puissent traduire ce que sous-tend cette affirmation.

D'autres, de plus en plus excédés par les non positionnements de la CGT vis-à-vis de la politique gouvernementale et la dérive vers l'accompagnement du système économique en place, reviennent constamment sur le réformisme qui se serait emparé de la CGT !

Peut-on apprécier objectivement la trajectoire historique de la CGT par ces qualificatifs réducteurs à la lumière des faits ?

Les révolutionnaires, les réformistes et les anarchistes se sont constamment confrontés dans cette CGT qui reste, même affaiblie numériquement et du point de vue de ses capacités de direction, de ses forces organisées une organisation syndicale de masse, numériquement parlant.

La CGT n'a jamai s été une organisation révolutionnaire, mais une organisation syndicale de classe très influencée par ses dirigeants longtemps issus du courant révolutionnaire.

Ce sont les cadres syndicaux, issus du terrain des entreprises et du courant Révolutionnaire,  qui ont permis à la CGT d'être une organisation syndicale de  classe, de masse, démocratique, indépendante et unitaire.

Une organisation longtemps respectée par la puissance publique, le patronat pour son engagement son rôle dans les périodes tragiques de l'histoire de la France et pour son patrimoine constitué des grandes conquêtes sociales.

Une grande organisation dont les dirigeants très souvent communistes à la tête des structures de la CGT et dans ses directions, ont tenus une ligne syndicale de classe, se sont battus pour l'unité du salariat dans les luttes, se sont engagés dans les combats contre le fascisme, le racisme, le colonialisme et en faveur de la Paix.

La situation aujourd'hui dans la CGT a considérablement évoluée du fait du combat des militants, issus du courant réformiste, des conditions historiques qui ont accéléré les abandons idéologiques du camp progressiste, des retards et des erreurs des révolutionnaires.

Ne perdons pas de vue, le poids du courant réformiste qui a poussé la CGT à soutenir le programme commun de gouvernement de 72 à 78, la bataille conduite par les réformistes au 40ème congrès de la CGT de Grenoble en 78 battus dans les commissions chargés de la rédaction des documents.

Ceux qui ont été battus à cette époque, les Jean­ Louis Moynot, Christiane Gilles, Jacqueline Lambert, René Bull, Gérard Gaumé (parmi les plus en avant) ont continué  leur  œuvre  sans forcément  être dans les directions.

La période de 81, les  débats de fond qui ont secoué le PCF jusqu'au départ des ministres communistes du gouvernement Mauroy en 84, ont conduit à la naissance de l'association Confrontation France et Europe. La confrontation a été l'outil principal pour permettre aux réformistes de diriger idéologiquement la CGT.

Les principaux acteurs de cette construction dans la CGT ont  été : Gérard Alezard UD 75 fédération équipement, J-C. Leduigou de la fédération finances, J-C Moynot fédération  équipement, Sylvie Salmontareau fédération transports, André Sainjon fédération métaux, Jean Dominique Simonpoli de la fédération des banques et assurances, J-C Boual fédération de l'équipement, Nicole Rondeau espace syndicalisme société, responsable des territoires, Philippe Ourcade fédération des organismes sociaux, Pierrette Crosmarie fédération finances, Francine Blanche fédération des métaux,  Michel  Muller  fédération du livre, Joël Decaillon de la fédération des cheminots  et Daniel Rotureau,...

En fait, tout ce beau monde a tissé tout un réseau à l'interne de la Confédération et des fédérations pour orienter les débats et ensuite imposer leurs idées.

Les Comités Régionaux ont fait l'objet d'une attention particulière de ce  réseau pour distiller les thèses de cette association composée de patrons, de syndicalistes de la CGT, de la CFDT, de l'UNSA, de politiques allant de la droite, en passant par le PS, le PC mais tous très influencés par  l'église catholique.

En fait depuis maintenant des décennies, la CGT comme l'ensemble du mouvement ouvrier Français ont été atteins de ce virus inoculé par la Sociale démocratie qui privilégie les conceptions délégataires sur  l'intervention du peuple.

Au plan politique, cela s'est traduit par un électoralisme et des combines politiciennes pour la recherche du pouvoir dans un système électoral dont les règles ont été cadrées pour empêcher que les libéraux perdent les majorités. Au plan syndical la culture du dialogue social prime contre l'intervention dans les luttes des salariés.

La chute  du mur de Berlin a  amplifié les efforts idéologiques de cette partie de dirigeants de la CGT acquis au réformisme face à de nombreux dirigeants devenus orphelins de la disparition de l'Union Soviétique considérant le triomphe du capitalisme comme à présent indépassable.

Il faut relire les interventions au CCN de la CGT qui a suivi la chute du mur de Berlin  pour comprendre l'offensive du camp réformiste dans la CGT et l'opération de grande envergure engagée durant la deuxième période du  mandat de L. Viannet pour transformer la CGT.

Comment le courant réformiste de la CGT pourrait-il influencer à ce point la CGT (la Confédération, les Fédérations, les UD, les Comités Régionaux, les Unions Locales et les Syndicats) si idéologiquement, ses idées, ses thèmes, ses analyses et propositions  n'avaient été étudiés dans les formations, diffusés, relayés, pour devenir des références aujourd'hui ?

Si les idées et la culture réformiste n'avaient pas gagné l'adhésion de nombreux militants et dirigeants de  la CGT, les dirigeants confédéraux ne pourraient pas aller aussi loin dans leurs prises de positions publiques aujourd'hui !

En fait, celles et ceux qui continuent à lutter pour que la CGT privilégie le travail syndical, pour construire avec les syndiqués la mobilisation revendicative des salariés en éclairant le débat de propositions pour imposer la transformation sociale, contester les choix du Capital, transformer la société en se libérant du capitalisme, subissent aussi cette pression idéologique du camp réformateur.

Ils et elles subissent l'idéologie dominante dans la CGT en transférant très souvent le débat  sur les personnes, les dirigeants, les directions voire sur la forme sans mener la bataille idéologique sur le fond, faute de réfléchir  aux  idées  qu'il conviendrait de mettre en  débat  pour  sortir  de cet étau.

Pourquoi cette situation dans le CGT ?

Parce que bon nombre d'arguments développés, ressassés par la sociale démocratie, l'église catholique (voir la doctrine sociale de l'église) se sont imposés comme des évidences. 

- On ne lutte plus contre, on se bat pour une autre réforme, on ne combat plus les restructurations, les licenciements, on se bat pour un plan social de haut niveau, on ne revendique plus la gestion et la direction des entreprises par les salariés, on réclame de bons repreneurs !

- On ne conteste plus l'Union Européenne, on agit pour une autre Europe, on ne met plus en cause le capitalisme et la dictature qu'il orchestre, on réclame la dimension sociale des entreprises, des politiques publiques, de l'Union Européenne ... !

- On   ne  combat   plus  les   politiques   d'austérité, l'offensive régressive du patronat, on est entré dans le diagnostic, les solutions partagées dans le cadre du dialogue social !

- Contester les pouvoirs décisionnels du patronat, le lien de subordination qu'il inflige aux salariés est devenu dogmatique !

- Mettre en cause le système économique en place, la main invisible du marché est devenu irréaliste, d'une  autre  époque ! Celles et ceux qui luttent pour changer la société deviennent des idéalistes nostalgiques du passé !

Les militants de la CGT à la tête des actions des salariés dans les entreprises sont qualifiés de caricatures, et  les formes  de luttes décidées  par les salariés comme ne correspondant pas à la stratégie syndicale ambiante  !

Ces discours totalement délirant des dirigeants d'une organisation syndicale de classe comme la CGT cultive le découragement et la colère parmi les militants et font les choux gras de FO et de Sud.

En fait ce qui est devenu essentiel aux yeux de nombreux dirigeants, ce n'est pas comment la CGT peut être perçue par les salariés, mais comment elles et ils sont appréciés par les acteurs du camp d'en face.

Ce besoin de reconnaissance par les politiques, le patronat, de nombreux membres de la direction de la CGT, nombreux conseillers confédéraux, témoigne d'un profond malaise qui révèle l'échec d'une stratégie qui ne permet pas de comptabiliser des avancées sociales.

Mesurons bien que ce qui se passe dans la CGT en ce début 2014 est lourd de conséquences pour les syndiqués et au final pour les salariés.

Les syndiqués et militants subissent dans la CGT le déferlement idéologique du camp des réformateurs de droite comme de gauche acquis à la logique capitaliste.

Ils et elles doivent se battre contre la répression organisée par les directions dans les entreprises privées comme dans le public avec de moins en moins de soutien des structures de la CGT et maintenant, elles et ils doivent aussi batailler sur les positions de leur  propre organisation syndicale quand ce n'est pas les attaques internes auxquelles ils doivent se confronter.

Ce qui se passe dans les groupes qui arrosent généreusement tous ceux qui se complaisent dans le dialogue social hors sol produit des situations de rentes dont la contrepartie est conditionnée à la paix sociale.

Ce qui se produit dans les territoires avec la multiplication des lieux de discussions  pour sortir le syndicalisme des lieux du travail, tout cela génère la destruction du syndicalisme de classe.

L'épisode du CCN et ce qui se passe depuis dans la confédération, montre combien la politique des cadres syndicaux a été organisée et pensée par le sérail confédéral pour favoriser une prise de contrôle de tout l'appareil confédéral, des directions de très nombreuses fédérations, UD et Comités Régionaux par des syndicalistes acquis aux thèses et objectifs de la sociale démocratie.

Des syndicalistes propulsés aux responsabilités avec de moins en moins d'expérience de terrain, quelques-fois issus de la CFDT (ex : Marie Laurence Bertrand du bureau confédéral, Patrick Brody responsable à la vie syndicale ou Jérôme Vérité Secrétaire Général de la fédération des transports ...) et de nombreux militants encartés au PS nombreux au bureau confédéral et à la CE confédérale.

L'objectif des dirigeants confédéraux n'est plus depuis longtemps de disposer de cadres syndicaux en capacité de réfléchir par eux-mêmes de produire de la réflexion, des analyses et des propositions pour alimenter le débat interne, les initiatives avec les salariés mais de disposer de bons petits soldats aux ordres de la direction comme à la cfdt !

En fait ce qui est visé est de passer d'un mode de fonctionnement sous l'autorité de la base, à un fonctionnement très centralisé du type CFDT répondant aux exigences  de l'Union Européenne et de son outil d'intégration social qu'est la CES.

L'interview du 20 Février de T. Lepaon dans le Nouvel Economiste qui plaide publiquement pour l'alliance entre le Capital et le Travail confirme qu'un véritable virage idéologique de la CGT beaucoup plus grave qu'il n'apparaissait aux yeux de nombreux militants au moment du 50 ème Congrès, est en cours.

Si de nombreuses directions de syndicats, d'UL et d'UD écrivent et protestent par rapport à la stratégie confédérale de la CGT, les dirigeants en place managent les débats en gauchisant le discours en fonction des réactions dans les réunions pour emporter par l'illusion des apparences sur la forme l'adhésion de la majorité.

C'est se qui c'est passé les 11et 12 Février 2014, au CCN après un rapport introductif présentant la journée d'action du 6 Février comme une journée de grande mobilisation est assez incroyable. 

Les méthodes de management de l'appareil confédéral qui ne veut pas pousser aux luttes et qui qualifie d'importantes les mobilisations du 6/2 illustrent comment les dirigeants peuvent se permettre de s'asseoir sur  l'expression  d'un grand nombre d'adhérents de la CGT et rouler dans la farine un CCN dans lequel il y a bien longtemps que le débat d'idées a été éteint.

Qualifier la journée du 6 février de mobilisation importante n'est ni sérieux, ni responsable, pourtant la ficelle utilisée par T. Lepaon a fonctionné devant le CCN !

Avec des participations de salariés extrêmement réduites dans la grève dans les professions, de nombreuses organisations de la CGT qui n'appelaient pas à l'action, le refus des autres OS d'appeler les salariés à l'action, le CCN apprécie majoritairement comme positive la journée interprofessionnelle du 6 février sans discuter du réel sur le terrain !

Dans cette ambiance curieuse des voix, cette fois beaucoup plus nombreuse, sont intervenues pour condamner dans le CCN la rencontre CGT avec le CRIF, pour contester la plate forme de janvier avec notamment la CFDT et pour réclamer que la CGT donne des suites à la mobilisation. Plusieurs UD et fédérations ont réclamé de s'inscrire dans la journée d'action proposée par FO, du 18 Mars.

Le Bureau confédéral est resté de marbre face à ces interpellations sans ne jamais se  prononcer sur la rencontre CGT-CRIF et pas davantage sur la journée  du 18 Mars 2014.

La fédération des organismes sociaux est intervenue le 2ème jour pour resituer l'origine de la journée du 18 Mars : un appel de la fédération CGT des organismes sociaux  pour défendre la protection sociale attaquée par les mesures du Gouvernement (URSSAF, CAF, régime d1indemnisation du chômage), les directives Européennes.

A la suite de cette décision, elle s'est adressée aux fédérations des autres organisations syndicales pour essayer de faire du 18 mars 2014 une journée nationale d'action unitaire avec manif à Paris des personnels des organismes sociaux.         

La Confédération FO s'est ensuite emparée de cette action pour la récupérer à son compte.

Si effectivement la CGT avait pris ses responsabilités, si l'appareil confédéral avait accepté d'entendre ceux qui revendiquaient au CCN (notamment) un débat sur le financement et la gestion de la protection sociale, nous n'en serions pas là !

Seulement voilà,  très majoritairement, le  bureau Confédéral de la CGT et sans doute la CE Confédérale sont acquis à ce que préconise le PS en matière de financement de la Sécu, des retraites comme de l'indemnisation du chômage.

Accepter ce débat obligerait chacun(e) à se positionner, donc à, livrer ses positions et donc à dévoiler des collusions dont les dirigeants confédéraux ne veulent pas.

La question est la même concernant le positionnement de la CGT sur l'Union Européenne et la tarte à la crème de l'Europe sociale.

Plusieurs intervenants ont pointé durant ce CCN de février les questionnements dans les structures des militants sur l'utilité de continuer à participer à des discussions dans les ministères, alors qu'il n'y avait rien à attendre dans ce cadre.

Ces questionnements se sont soldés par la non réponse des dirigeants confédéraux !.

Un point a été donné sur les discussions concernant le financement des Organisations syndicales par l'administrateur  Confédéral  E. Lafon sans  aucune  proposition  d'information  et de mobilisation des salariés.

Seule la fédération des métaux a réagi par la voix de P. Martinez dénonçant les escrocs de l'UIMM, plus largement du patronat et invitant à la 

mobilisation de la CGT contre cette attaque du gouvernement contre le syndicalisme.

Mourad Rabbi de THC a proposé de discuter comment répartir sur les structures, la baisse des moyens ce qui de fait conduit à stériliser toute bataille et laisser tranquillement le gouvernement pour porter des coups principalement à la CGT.

Dans ces débats, il est à noter également le rôle de Mohamed Oussedic qui lui aussi, sur une autre partition, plaide pour l'alliance Capital Travail (rien de surprenant de la part de ces deux dirigeants de la CGT appartenant au parti socialiste !)

Le débat sur le devenir de la NVO, qui avait dès le départ suscité des réactions, s'est conclut sans réelle décision si ce n'est un vote à  l'arrachée dans la confusion générale pour arrêter des décisions au prochain CCN de Mai et  permettre au BC de la CGT de poursuivre l'opération de liquidation du journal et des éditions de la VO.

Pour la première fois le CCN s'est achevé sans aucune conclusion des débats par le bureau confédéral, confirmant si besoin était le marasme ambiant dans l'édifice confédéral.

Les organisations de  la CGT sont maintenant confrontées à des interrogations sur le positionnement réels de la CGT pour le 18 Mars avec des structures qui appellent, d'autre pas, un flou artistique de la Confédération qui est obligée d'être dans l'appel avec 3 autres OS sur des contenus plus que divers.

 

- Avec un salariat massivement précarisé, profondément frappé par les politiques régressives depuis le début des années 70.

- Avec un paysage syndical de désolation avec pas moins de huit organisations profondément divisées et un syndicalisme affaiblit, loin d'être présent dans la majorité des entreprises.

- Avec un gouvernement et ses majorités à l'assemblée Nationale, dans 20 Régions sur 22, dans la majorité des conseils généraux et grandes villes      qui travaillent à l'intégration du syndicalisme à la logique de l'Union Européenne au service des grands groupes,

 

Les questions qui sont à présent  posées à ce stade sont :

- Comment redonner confiance au  salariat désabusé par le fait politique, désespéré de ne pas être entendu, révolté par l'accroissement des inégalités ?

- Comment redonner confiance dans l'action collective à la jeunesse, aux salariés en activité, aux privés d'emploi, aux retraités après quarante  années sans mobilisation interprofessionnelle victorieuse ?

- Comment créer les conditions d'une syndicalisation de masse à la CGT en nous réappropriant une CGT de classe, de masse dans les entreprises, les localités, les départements et professions ?

La perspective du 18 mars ne peut laisser perdurer la confusion dans la CGT.

Nous n'avons pas d'illusion sur les intentions des dirigeants des autres organisations syndicales de salariés qui n'ont pas été créées pour développer les luttes des salariés face à l'adversaire de classe et encore moins pour favoriser l'unité et le rassemblement des salariés.

FO comme la FSU et SUD s'activent dans cette période pour préparer les élections de représentativité dans la Fonction Publique en décembre prochain, et cela dans une période où la CGT affiche d'importantes incohérences entre ses structures et ses dirigeants, des discours très contradictoires, y compris du secrétaire général d'une déclaration à l'autre.

Si les prétextes ne manquent pas pour agîr, réagir, manifester, se mettre en grève pour revendiquer l'augmentation des salaires, le développement du travail  salarié,  stable,  qualifié  sous  statut  ou convention  collective, pour conforter notre système de protection sociale, reconquérir sa gestion par les salariés, Faisons du 18 mars un tremplin de la contre-offensive du salariat dans les luttes.

 

Le 18 mars doit être l'occasion de faire monter le refus de l'austérité des politiques publiques et de la dictature idéologique, sociale, économique du MEDEF et de ses satellites, UIMM, FSB, FNSEA,....

La mobilisation des salariés ne se  décrète  pas, elle se construit pas à pas par le travail militant de terrain, par la consultation, le débat avec les salariés sur les lieux de travail, à la porte des entreprises.

Elle suppose le débat le plus large avec des militants et syndiqués en capacité d'échanger, d'emporter la conviction des autres sur la justesse de la proposition d'entrer tous ensemble dans l'action le 18 mars prochain.

Réamorcer une dynamique de grandes mobilisations pour gagner sur les revendications faire barrage aux prétentions du Medef et à la politique d'austérité du gouvernement  impose une construction revendicative sur les lieux du travail et en premier lieu avec les  militants et syndiqués de la CGT.

Comme rien n'est naturel, ni spontané au plan de la démocratie syndicale et de la démocratie salariale, les premiers dirigeants des syndicats, des UI, des UD et autres structures de la CGT, les dirigeants ont le devoir et la responsabilité d'impulser, d'organiser et créer les conditions de ces débats dans lesquels chacun(e) doit pouvoir donner son avis, exprimer son opinion et ses propositions sur le contenu revendicatif, la forme et la durée de l'action.

Des PV de réunions recueillant les opinions exprimées et décisions prises doivent être adressées à l'ensemble des structures pour secouer le CGT, créer l'émulation dans l'organisation.

Si la CGT appartient à ses adhérent(e)s, elles et ils doivent se faire entendre et  ce qu'ils expriment doit être pris en compte par les directions de toutes les structures de la CGT présents au CCN de la CGT.

Intervenons, faisons connaître dans l'organisation, les prises de positions de syndicats, de syndiqués, de directions de structures qui s'opposent à intégrer le syndicalisme d'accompagnement prôné principalement au plan syndical par la CFDT, la CFTC, la CGC, la CES, au plan politique pour le PS et les Verts les partis de droite.

 



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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 11:25

Syndicat C.G.T. ENERGIE PARIS
EDF-GDF
87 rue Damrémont - 75018 PARIS
 01.42.62.55.25 - Fax 01.42.62.56.05
e.mail : egf.cgtenergieparis@laposte.net
Site : www.cgt-energie-paris.com
MOTION
À L’ATTENTION DE THIERRY LEPAON
Le syndicat CGT Energie Paris tenait à te faire part de son indignation concernant la rencontre que tu as eue le 28 janvier 2014 avec le CRIF.
Nous tenions à te rappeler que cette organisation a parmi ses objectifs de soutenir l'Etat d'Israël et que depuis des années, elle a toujours soutenu toutes les agressions militaires Israéliennes contre le peuple Palestinien.
Cette organisation pro-sioniste légitime depuis des années la colonisation et tous les crimes de guerre commis par Israël en Palestine, et assimile tous les militant(e)s qui dénoncent la politique Israélienne à des antisémites.
De quel droit Thierry, parles-tu au nom de la CGT à cette organisation ? Qui t'a donné mandat de légitimer le CRIF alors que tant de militant(e)s de la CGT s'engagent partout en France pour les droits des Palestiniens à jouir d'un état souverain ?
La CGT se doit au regard de ses valeurs, d'être aux côtés de tous les peuples opprimés et donc du peuple Palestinien qui subit la colonisation, comme elle l'a été dans le passé au côté du peuple Algérien luttant pour son indépendance et au côté du peuple sud africain luttant contre l'apartheid.
A l'heure où la CGT intensifie sa campagne de lutte contre le front national et les dangers qu'il représente pour la république et la démocratie, ce que nous soutenons totalement, comment peux tu serrer la main au nom de la CGT au président actuel du Crif Roger Cukierman, qui déclarait le 22 avril 2002 au soir du premier tour des élections présidentielles «qu’il espérait que la victoire de Le Pen servirait à réduire l'antisémitisme musulman et le comportement anti-israélien, parce que son score est un message aux musulmans leur indiquant de se tenir tranquilles." ?
Non vraiment Thierry, nous ne pouvons que dénoncer cette posture indigne d'un dirigeant de la CGT.
Si ton ambition était de rencontrer des représentants de la communauté juive et je te cite "d’évoquer les questions d’actualité et notamment la question de la montée de l’extrême droite et notre inquiétude commune face aux relents d’antisémitisme, d’islamophobie et plus globalement de racisme dans notre pays.", nous t'indiquons le nom d'associations juives progressistes beaucoup plus crédibles pour évoquer ces sujets telles l'UJFP (Union Juive Française pour la Paix) ou l'UAVJ (Une Autre Voix Juive) ou l'UJRE (Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide) qui dénoncent toutes les trois la colonisation Israélienne en Palestine et qui oeuvrent réellement pour la paix entre les 2 peuples.
Pour conclure, en cette même période de janvier 2014, notre syndicat, comme beaucoup de militants CGT, aurait voulu te voir répondre favorablement à l'invitation des Goodyear le 17 et non à celle du CRIF le 28.
Salutations fraternelles.
Motion votée à l'unanimité des 23 présents lors de notre CE du 4 février 2014

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 11:17

Nous publions ci-joint une prise de position de la CE de l'UD de Paris. Une nouvelle grosse strucure pose ainsi publiquement les divergences qui traversent la CGT.  Les débats d'orientation masqués lors du 50° Congrès derrière des querelles de personnes doivent être menés et tranchés.  Il est temps que les syndicats, les UL et UD se positionnent clairement. Un 51° congrès, un congrès extraordinaire devient progressivement une nécessité évidente  !

 



 

La Commission exécutive de l’UD de Paris réunie le 6 mars a pris connaissance des déclarations de Thierry LEPAON, secrétaire général de la CGT au Nouvel économiste dans lesquelles il déclare :

« Il n’existe à la CGT aucune opposition de principe face au patronat. L’entreprise est une communauté composée de dirigeants et de salariés – là encore, je regrette que les actionnaires fassent figures d’éternels absents – et ces deux populations doivent pouvoir réfléchir et agir ensemble dans l’intérêt de leur communauté. Sur ce plan, il est évident que le pragmatisme syndical s’impose. Cette perspective ne me gêne pas, pas plus que celle du compromis qui s’inscrit dans les réalités de l’entreprise depuis toujours : encore une fois, dès lors que nous sommes contraints de vivre ensemble, il faut bien trouver les conditions de ce vivre-ensemble. C’est pourquoi je considère que la vocation d’un syndicat ne se résume plus aujourd’hui à protéger les salariés mais consiste à agir pour faire évoluer non seulement le monde du travail mais aussi la perception qu’on en a ; à incarner une forme de régulation sociale. »

Ces déclarations nous ont consternées car elles remettent en cause les fondements même de la CGT, organisation syndicale de classe, de masse, démocratique, indépendante du gouvernement et du patronat. Elles sont contraires aux orientations du 50ème congrès confédéral qui précisent :

-          Page 6 : «Le gouvernement a marqué dès son entrée en fonction la volonté de concertation et de négociation comme pierre angulaire de sa démarche. Il doit mener une politique claire en faveur des travailleurs-euses et non pas parier sur un soi-disant «donnant-donnant» entre syndicats et patronat qui, dans les faits, ne favorise que ce dernier. »

-          Page 7 : « Dans un contexte caractérisé par d’intenses contradictions, la CGT adopte une démarche revendicative offensive et déterminée de conquête sociale et démocratique et ancrée sur la défense des salarié-e-s dans l’antagonisme capital-travail »

La CGT ne saurait cheminer de façon erratique. On ne peut pas faire référence dans un rapport de la CE Confédérale du 18 février que : « la double besogne de la Charte d’Amiens  est plus que jamais d’actualité » et d’avoir des propos contraires à nos valeurs historiques dans le Nouvel Economiste.

Par ailleurs, que signifie la phrase "je crains un net rejet de l'Europe" alors que travailleurs, citoyens et syndicalistes (et notamment la CGT) ont lancé en 2005 un débat de haut niveau sur la nature de l'Union Européenne qui a conduit la CGT à appeler à voter non et au rejet de la constitution européenne à 54 % ?

Quant au "vivre ensemble" qui est une aspiration laïque et républicaine à faire vivre dans la cité, cette notion ne saurait être dévoyée en une négation des antagonismes de classe qui se jouent sur chaque lieu de travail !

La multiplication de déclarations et initiatives individuelles de Thierry LEPAON sur des positions qui n’ont pas fait l’objet d’un débat et de décisions du CCN, voire contraire à ses orientations, nous interroge sur sa conception du mandat de secrétaire général confédéral.

Ce type de démarche peut-il perdurer ? Au moment où le gouvernement cherche à associer les organisations syndicales à l’accompagnement de mesures d’austérité à travers le pacte de responsabilité, la CE de l’UD :

-          réaffirme, conformément au statut de la CGT, que le  salariat n’a aucun intérêt commun avec le capital. Ceci ne doit-il pas conduire la CGT à s’opposer à toutes formes de pacte (pacte de responsabilité, pactes régionaux, conférence sociale…) qui cherchent à associer les organisations syndicales à la régression sociale ?

-          Appelle à la mobilisation la plus large possible contre le pacte d’austérité, dit pacte de responsabilité. Le pacte de responsabilité n’est ni amendable, ni négociable, il doit être retiré.

Adoptée à l'unanimité.

Paris, le 6 mars 2014

 

 

 

 

 


 

Interpellation de la CE de l'UD de PARIS
à l’attention de la CE Confédérale

 

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