La Commission Exécutive de l’Union Locale, réunie le 15 décembre 2014
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Ce blog est l’outil d’expression de communistes libertaires qui militent à la CGT, où ils défendent une perspective de renouveau du syndicalisme révolutionnaire, mouvement fondateur de notre confédération, et l’unification d’un syndicalisme de lutte et de transformation sociale.
Nous combattons l'orientation confédérale actuelle de la CGT et agissons pour qu'une alternative à cette orientation émerge. Nous ne nous revendiquons d’aucune tendance ou fraction formalisée au sein du mouvement syndical.
Pour autant, le tournant pris par notre confédération ces dernières années vers un syndicalisme d’accompagnement, voire de cogestion, nous incite à constituer un front syndical commun avec tous et toutes celles qui se réclament et pratiquent la lutte de classe, professionnelle et interprofessionnelle, autour des revendications et la lutte pour les faire aboutir.
Attachés à la démocratie syndicale et au fédéralisme qui restent de mise au sein de la Cgt, respectueux du mandat donné par les adhérents et adhérentes des structures auxquelles ils et elles participent, les communistes libertaires relèvent d’un courant fondateur et constituant de la Cgt.
Les syndicats, forme première d’organisation d’une résistance ouvrière, ont un caractère double et contradictoire.
Organisations de masse ayant vocation à regrouper tous les exploités autour de leurs revendications immédiates, elles restent soumises à la domination politique d’un patronat qui les pousse à une plus grande intégration à l’appareil d’Etat.
Dans cette bataille qui n’est pas qu’idéologique, nous ne partageons pas l’idée qu’il y aurait de mauvaises directions corrompues face à une base adhérente dont la « pureté » n’égalerait que la volonté d’en découdre.
Bien au contraire, il existe à tous les niveaux de nos organisations une contradiction entre un syndicalisme de classe dont l’objectif est de mettre fin à l’exploitation capitaliste et un syndicalisme d’accompagnement dont la finalité réside dans l’adaptation du monde ouvrier qui produit les richesses à l’économie de marché globalisée qu’on voudrait faire paraître indépassable.
C'est pourquoi nous n'entendons pas oeuvrer en simple opposition à nos directions actuelles mais en alternative à celles-ci, pour l'unité du mouvement social.
Pour tout contact avec les communistes libertaires de la CGT :
La Commission Exécutive de l’Union Locale, réunie le 15 décembre 2014
Lu dans Ouest-France :
Le syndicat CGT de la Fonderie de Bretagne (ex-SBFM !), à Caudan (près de Lorient), gèle le versement des cotisations 2014. Il demande la démission du secrétaire général Thierry Lepaon.
A la suite des assemblées générales du mercredi 17 décembre à la Fonderie de Bretagne à Caudan, une décision sans demi-mesure a été prise avec l’ensemble des syndiqués CGT.
Ultra majoritaire au sein de l'entreprise qui emploie 500 personnes, le syndicat s’indigne : "Nous dénonçons au nom des syndiqués et plus largement des salariés les agissements nébuleux tant au niveau financier que matériels du secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon", résume Maël Le Goff, secrétaire général de la CGT à la Fonderie. Il poursuit : "La démission du camarade Thierry Lepaon ainsi que celui du bureau confédéral doit être effective et sans conditions."
Nous reproduisons ci-dessous la motion des territoriaux de Villejuif, issue de leur Commission Exécutive.
les camarades mettent bien le doigt là où le bat blesse, à savoir la concomittance de la guerre de clans déshonorante au sein du bureau confédéral ET ll'aboutissement de la stratégie du syndicalisme rassemblé et policé à l'oeuvre depuis des années au sein de notre confédération.
Proposition intéressante : que le CCN de janvier soit retransmis en direct via la web TV de la CGT.
ADRESSE DES SYNDICATS DE LA FONCTION
PUBLIQUE TERRITORIALE DE VILLEJUIF AUX
ORGANISATIONS DU CCN, BC, CEC ET CFC
Ces dernières semaines ont vu des évènements que nous tous, syndiqués, aurions
jugés impensables, des conduites dont nous aurions aimé pouvoir penser qu’elles
n’avaient pas cours dans notre Confédération. Pourtant, il semble que de nombreux
problèmes de principes et d’éthique se posent à la tête même de la CGT.
Il est incompréhensible et déplorable que notre organisation en arrive, en pleine
campagne des élections professionnelles, à faire les frais d’un étalage médiatique
infamant, sur des faits reconnus par les intéressés.
Il nous semble particulièrement important de redonner à la CGT une crédibilité
largement érodée par la conduite de ses dirigeants, à la fois auprès de nos syndiqués
et auprès de nos adversaires.
Malheureusement, il ne s’agit plus d’un problème de personnes, mais d’un problème
de fond car de telles dérives n’auraient jamais dû être possibles.
Nous syndiqués, ne comprenons pas que nos mandataires prennent ainsi notre
organisation, notre engagement, notre travail de militants en otage. Se prennent-ils
pour des actionnaires du CAC 40 et nos cotisations pour des dividendes ?
Par ailleurs, cette crise éthique et morale intervient en point d’orgue d’une crise
de stratégie et de positionnement. Le “syndicalisme rassemblé”, tel qu’il est porté
depuis des années par la direction confédérale est une stratégie qui s’est avérée,
dans la pratique, nous mener d’échec en échec sur le terrain des luttes. Pire, cela
s’est accompagné d’abandons, discrets mais significatifs, de plusieurs repères
revendicatifs traditionnels de notre organisation (37,5 annuités, financement de la
protection sociale, seuil sociaux, etc…). Ce qui faisait la spécificité de la CGT est en
train de s’estomper au profit d’une image policée, de syndicat « acceptable », « avec
lequel on peut discuter” et ainsi admet ce qui ne doit pas l’être ! En outre, elle ne
semble plus savoir ce que sont organisation et stratégie, les 2 mamelles de l’action
syndicale !
Aussi, nous demandons instamment la tenue d’un congrès extraordinaire, dans
les meilleurs délais afin de remettre de l’ordre, du dialogue, de l’éthique et de la
transparence dans tous les échelons de la CGT, qui doivent être occupés non pas
par des apparatchiks ou des grands cadres, mais supposément par des personnes
mandatées par les militants, et ayant pour premier objectif d’honorer ce mandat.
Nous demandons au bureau confédéral, responsable collectivement de cette
crise, de présenter leur démission d’eux même, ou au CCN de se charger de leur
révocation. Nous demandons pour toute transparence que ce CCN anticipé soit
retransmis par les médias du Web de la CGT.
Nous demandons que les prises de décision et de position au sein de la CGT soient à
nouveau fondées sur le principe de l'expression démocratique.
Nous demandons que se tienne, en préparation de ce congrès anticipé, un important
débat sur le sens de notre action et les moyens que se donne la CGT pour réussir à
contrer les attaques contre les droits sociaux et démocratiques, attaques menés aussi
bien par le patronat, le gouvernements ou les différentes institutions qui organisent
la mondialisation capitaliste et la paupérisation des populations (UE, FMI, OMC,
etc….), car nous pensons qu’en tant qu’organisation syndicale, la CGT se doit d’être
porteuse d’un projet de société en faveur non seulement des travailleurs, mais aussi
des exclus du monde du travail.
Pour que notre syndicat soit à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui et de demain !
Nous publions avec plaisir la motion des camarades de la CGT Carsat.
Au vu des dernières déclarations de TLP dans la presse et du courrier adressé aux adhérents et adhérentes CGT, il apparaît un passage en force au détriment du débat démocratique au sein du CCN de janvier. Raison de plus pour continuer à débattre dans nos syndicats, nos UL et UD, nos fédés du fonctionnement ET du rapport de la CGT au gouvernement et au patronat, de son orientation revendicative et stratégique.
CARSAT AQUITAINE
Aux membres du bureau confédéral
Aux membres de la Commission Exécutive Confédérale
Copie à la fédération des Organismes Sociaux
Copie aux UD 24,33, 40, 47, 64
Copie à l’Union Locale CGT Bordeaux-Nord
Copie à nos camarades de la CAF et la CPAM Gironde
Bordeaux, le 11 Décembre 2014
Cher-e-s camarades
La Commission Exécutive du syndicat CGT CARSAT Aquitaine, réunie ce jeudi 11 décembre, a longuement discuté de la situation de notre confédération CGT.
Les camarades sont consternés par les révélations de la presse à propos des dépenses inconsidérées concernant l’appartement personnel de notre secrétaire général, son bureau au siège de la confédération et surtout le versement d’une indemnité de départ (rupture conventionnelle ?) ; argent issu des cotisations des syndiqué(e)s CGT.
Les arguments utilisés par les uns ou les autres dans la communication confédérale, pour justifier l’injustifiable, sont lamentables ; comme le sont les dénonciations alimentées par les « corbeaux » dans la presse, plus soucieux de leur soif de pouvoir que de l’intérêt de la CGT.
Les salariés subissent une austérité sans précédent et vivent une précarité accrue. Ils sont en droit d’exiger une gestion financière honnête et transparente de la part de la CGT, en particulier lorsqu’ils sont adhérents et cotisants.
Ces affaires ne peuvent que disqualifier nos organisations syndicales, l’ensemble des militants qui, chaque jour, sont sur le terrain au contact des travailleurs, tentent d’unifier des luttes pour leur permettre de retrouver toute leur dignité face aux attaques incessantes d’un gouvernement plus que jamais à la botte du patronat.
C’est pour cela que notre syndicat demande que des mesures exceptionnelles soient prises :
- La démission de notre secrétaire général
- La démission collective du bureau confédéral
- L’organisation rapide d’un congrès confédéral extraordinaire, afin de renouveler en profondeur la direction confédérale et d’opérer une remise à plat générale du fonctionnement de notre organisation.
Ce congrès doit être également l’occasion de rappeler les fondamentaux de la CGT, inscrit notamment dans la Chartes d’Amiens. Contrairement aux affirmations de Thierry Lepaon (« Il n’existe à la CGT aucune opposition de principe face au patronat. L’entreprise est une communauté composée de dirigeants et de salariés et ces deux populations doivent pouvoir réfléchir et agir ensemble dans l’intérêt de leur communauté »), les travailleurs n’ont aucun intérêt commun avec le patronat.
La CGT doit demeurer un syndicat de lutte. Nous réaffirmons le caractère de CLASSE et de MASSE de la CGT.
Cette position n’a rien de passéiste, au regard de la violence du capitalisme, mais est bien une position de progrès social.
La CGT doit être le moteur d’une lutte d’envergure pour tous les travailleurs du privé, du public, les sans emploi, les étudiants, les retraités, etc…face aux attaques antisociales de ce gouvernement et face aux forces réactionnaires.
Nous sommes un syndicat d’un organisme de Sécurité Sociale. La CGT, entre autres, est à l’origine de la création de la Sécurité Sociale.
Notre Sécu, combattue par le patronat et les réactionnaires depuis sa création, n’a jamais subi d’attaques aussi fortes qu’actuellement ; nos organismes sont de plus en plus menacés.
Notre syndicat souhaite rappeler que la Sécu doit être gérée par les organisations de travailleurs. Le patronat doit être écarté, tout comme l’Etat, qui établit sa mainmise depuis des années et obéit aux voeux patronaux.
Rappelons que les cotisations sociales représentent plusieurs centaines de milliards d’euros par an, montant qui échappe aux marchés, aux circuits financiers et à la loi du profit.
De l’argent il y en a ! Les richesses créées par les travailleurs n’ont jamais été aussi importantes. Toutefois, nous devons imposer une autre répartition des richesses !
La CGT doit créer les conditions d’un rapport de force favorable nous permettant dans un premier temps de conserver nos acquis sociaux, et dans un second temps, d’obtenir de nouveaux droits
Des résistances se créent tous les jours, il est temps de les unifier et de créer une véritable convergence des luttes.
Salutations fraternelles
La Commission Exécutive du syndicat CGT CARSAT Aquitaine
Sur la crise confédérale actuelle, l'ancien candidat face à B. Thibault au 49ème congrès cible surtout l'orientation et la stratégie. Et au passage résume les événements autour de TLP comme une lutte de places interne à un même clan de bureaucrates acquis à un tournant "moderne" de la CGT.
Nous publions ci-joint l'intervention du secrétaire général de la Filpac lors de la réunion du faux CCN du 15 décembre. Sous bien des aspects nous partageons son contenu. Néanmoins une phrase retient l'attention :
"Comme si l'échec stratégique du mouvement sur les retraites devait déboucher inéluctablement sur
plus de conciliation de notre part".
Comment oublier que la fédération avait alors refusé d'appeler clairement à la grève lors des journées de luttes contre la réforme des retraites en 2010 ? Pire comment oublier que la fédération avait convoqué, avec l'appui du SIP (rotativistes de presse) et d'Infocom (Ex-Typographes), une réunion pour faire cesser les journées de grève que portait systématiquement à l'occasion des journées nationales d'action le SGLCE (livre parisien) . Et pire encore comment oublier qu'elle n'avait pas eu un mot quand un militant du SGLCE s'est fait agresser physiquement dans son imprimerie par des militants du SIP pour avoir en AG fait approuver le mot d'ordre de grève !
Bien sûr il n'est jamais trop tard pour bien faire. Et il faut aussi savoir dépasser les divergences anciennes pour créer des convergences nouvelles. Néanmoins des années de difficultés ne peuvent être balayées seulement par quelques déclarations, aussi justes soient-elles. Un zest d'auto-critique de la direction de la Filpac sur ses propres errements rendrait bien plus crédibles ses postures nouvelles !
INTERVENTION DE MARC PEYRADE
Secrétaire général de la Filpac-Cgt
À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
DES SECRÉTAIRES GÉNÉRAUX DE LA CGT
DU 15 DÉCEMBRE 2014
À plusieurs reprise ce matin des camarades ont déclaré : "La CGT dérange c'est la cause des
attaques qu'elle subit". Je pense tout le contraire. Nous sommes attaqués parce que nous sommes faibles
et que nos adversaires ont décidé de nous dégager du paysage syndical.
Nous avons laissé passer trop de chose. Rappelons-nous la résolution du congrès de Toulouse et
l'exigence majoritaire dans la salle de combattre l'ANI et d'en demander son retrait. Exigence qui ne sera
pas retenue, malgré l'évidente adhésion des délégués. Ce débat comme beaucoup d'autres sont passés à
l'as. Comme si l'échec stratégique du mouvement sur les retraites devait déboucher inéluctablement sur
plus de conciliation de notre part.
De la même manière, la brutalité libérale actuelle doit-elle amener la CGT à s'institutionnaliser et à
s'écarter de sa mission d'organisation de transformation sociale. Ce ne sont pas de petites questions. Elles
n'ont pas été suffisamment abordées, ce qui explique le flou et la crise d'orientation dont souffre la CGT.
Nous ne sommes malheureusement pas en Italie, en Belgique ou en Grèce, ou les syndicats sont à la tête
de mouvements sociaux d'ampleur contre les politiques d'austérité.
On sait tous que la crise ne sera pas résolue avec la révocation de Thierry Lepaon. Mais personne
ne peut ignorer que désormais Thierry cristallise la colère et la perte de confiance dans une CGT en
mouvement. Toute l'énergie positive du CCN et de CE doit être utilisée pour fédérer nos forces pour sortir
la CGT de la rubrique des faits divers. Dans ces conditions un dirigeant peut se grandir en s'effaçant.
Surtout quand le risque existe que le moteur cgt puisse ne pas redémarrer. Car se qui est en train d'être
abîmé c'est la symbolique même d'une grande cgt. Celle de 1936, de 68, de 95. Celle des grandes luttes au
service des intérêts des salariés.
Mes Camarades, le programme libéral est annoncé. Les services du Premier ministre ont publié
l'agenda des réformes antisociales qu'il mettre en oeuvre jusqu'en 2017. La loi Macron n'a pour seul but
de lui permettre de légiférer par ordonnances. Le programme fasciste est connu et la Droite et l'extrême
droite sont en position de diriger le pays.
Nous avons besoin d'un contre-programme CGT et nous devons y travailler de toute urgence. Dès
la commission exécutiive de demain, en prenant une mesure conservatoire symbolique qui fera grand
bruit. Celle de retirer nos délégations CGT des fausses négociations en cours sur la sécurisation des
parcours professionnels, celle de la réforme du dialogue social et celle du financement des organisations
syndicales.
De cette manière, les CCN de janvier et de février auront pour but de redéfinir notre orientation
syndicale, de laquelle émergera une nouvelle direction et des mandats clairs et partagés par toutes les
orgas de la CGT pour les négociateurs. Enfin, pour la Filpac, il nous paraît inévitable d'avancer la date du
prochain congrès confédéral.
MOTION
La Commission exécutive de notre syndicat s’est réunie lundi 15 décembre 2014 avec à son ordre
du jour les questions importantes du bilan de la grève à l’AFP, des négociations autour de
nouvelles fermetures d’imprimeries décidées par le patronat et des succès électoraux à la SAD, à
l’AFP et à France-Routage.
Les militants sont également intervenus à propos de l’offensive médiatique contre la CGT qui
accompagne les nouvelles attaques du gouvernement et du patronat contre nos acquis sociaux :
prud’hommes, dialogue social et seuils, loi Macron…
Les derniers mouvements sociaux ne sont pas à la hauteur des attaques incessantes orchestrées
par le patronat.
Les militants ont déploré tout à la fois le manque d’orientations et d’impulsions claires de notre
Confédération pour combattre ces nouveaux reculs et le spectacle donné par la direction
confédérale où les fautes des uns sont utilisées par les autres contre la CGT. C’est tout le travail
quotidien des militants dans leur entreprise qui se retrouve saboté par des pratiques indignes.
Il est grand temps de remettre la CGT sur ses rails et de lui redonner son rôle essentiel : celui de
première organisation syndicale pour la défense des salariés.
Le prochain CCN qui doit se tenir le 13 janvier prochain est une chance de réaffirmer le rôle majeur
que doit tenir la CGT dans la défense des droits des travailleurs. Ce moment important pour notre
syndicat doit se traduire par un débat sur le fond, une véritable écoute de sa base et de ses
militants, une définition claire de nos orientations et de notre stratégie pour répondre de façon
offensive aux attaques en règle d’un patronat arrogant, s’appuyant sur les politiques
gouvernementales en sa faveur.
La CE du SGLCE se prononce donc clairement pour que le CCN de janvier se donne les moyens
démocratiques nécessaires au redressement. Cela passe par la démission de celles et ceux qui ont
donné une image déplorable de la CGT et par la mise en place d’une direction confédérale
provisoire chargée d’organiser un congrès extraordinaire pour redonner la parole aux syndicats
afin de définir une véritable orientation syndicale répondant réellement à l’attente de nos
adhérents.
Paris, le 16 décembre 2014
La réunion non-statutaire des organisations du CCN ce 15 décembre aurait pu être un CCN à blanc. Une entourloupe. Plusieurs fédérations et UD ont d'ailleurs délibérément boycotté cette réunion.
Bien au contraire, elle aura finalement permis à chacun d'exprimer la position de son organisation ce qui donne une image utile des équilibres avant le CCN décisif du 13 janvier. Pour résumer de façon un peu caricaturale mais éclairante, on relèvera que 50% des intervenants évoquaient la nécessité d'une démission collective du Bureau confédéral, 25% pour la démission du seul secrétaire général, 25% contre toute démission.
Plusieurs arguments différents ont été avancés en faveur de la démission collective : ne pas faire peser sur le seul camarade secrétaire général la responsabilité d'une défaillance collective ; permettre à une équipe renouvelée de redémarrer sur des bases saines ; redonner confiance et crédibilité à l'équipe confédérale aux yeux des militants ulcérés tout autant par les informations publiées dans la presse que par les conditions de leur publication ; créer les conditions d'une direction provisoire légitime pour conduire un congrès rapproché qui redonne la parole aux syndicats avec un vrai débat sur les orientations stratégiques et le fonctionnement de la CGT.
Cette réunion aura donc apporté la preuve que les conditions existent pour un sursaut salvateur. Un cadeau de Noël pour les militants confrontés aux sarcasmes quotidiens dans leurs entreprises.
Camarades,
Profondément choqués par les révélations récentes de la presse, les membres de la Commission
Exécutive ont pris la décision d’alerter la Direction Confédérale sur ce qui leur apparaît comme des dérives
dangereuses pour la CGT. Le mal est fait et c'est dans ce climat hostile que les militants ont vécu ce début
d'automne. Il faut d'ailleurs saluer le courage et le discernement qui poussent chacun d'eux à poursuivre leur
engagement. C'est bien le corps militant qui s'est trouvé exposé subitement. Choqué par la violence de l' attaque,
mais aussi par l' ampleur de la faute.
Plus que jamais, dans le contexte Socio-économique défavorable aux salariés où les exigences du
Medef mises en oeuvre par le Gouvernement entraînent un recul social sans précédent, le besoin
d’une CGT forte avec des militants à l’offensive est plus que jamais indispensable pour le monde
du travail.
Pour autant, la Commission Exécutive de l’UD GCT 66 s’indigne que de telles sommes aient été
investies à fonds perdus et note le caractère démesuré de ces dépenses. L’affaire de « l’appartement » n’est que le
révélateur de dysfonctionnements internes qui touchent certes les questions financières mais aussi notre capacité de
débattre, de décider, d’agir collectivement et d’impulser l’action collective pour gagner le progrès social, ce qui
implique un débat sur la stratégie de lutte ainsi que la question de l’unité syndicale.
La justification devant la presse des sommes importantes dépensées pour l’appartement occupé par Thierry Lepaon
ou le bureau qu’il utilise et des indemnités perçues pour quitter ses fonctions de responsable de la région CGT
Basse Normandie pour accéder à celle de secrétaire général de la CGT ont produit un effet désastreux sur l’image
de la CGT à un moment ou de nombreux salariés sont confrontés à la précarité et aux bas salaires.
De ce contexte, il ne peut qu’émerger de la Direction Confédérale des décisions équivoques qui sèment le doute
parmi les militants de la CGT.
Ainsi la décision du Bureau Confédéral du 3 novembre dernier, concernant l’avenir des Prud’hommes (laissant
entendre que la CGT abandonnerait les élections), n’est pas de nature à favoriser les actions, déjà bien difficile à
impulser.
Les positions CGT portées dans les négociations sont, souvent, le fait d'un cercle d'initiés et non le fruit d'un débat
démocratique, comme le confirment, malheureusement, celles liées au « dialogue social» qui met en cause les
conventions collectives, le syndicat à l'entreprise de moins de 50 salariés et les conseillers du salarié.
La question des seuils sociaux et des propositions CGT portées dans le cadre de la négociation sur le dialogue
social questionne sur deux points : Les propositions portées ne s’opposent-elles pas aux décisions des congrès
précédents qui portent la nécessité d’organiser les salariés dans l’entreprise (ou à défaut au plus près), avec les
moyens d’intervention que représentent les institutions représentatives du personnel ? Qui a validé la feuille de
route et le contenu revendicatif de cette négociation ? Le CCN n’avait-il pas la compétence ?
Le CCN ne joue plus son rôle en étant relégué à une dimension d'échanges sans que ses expressions ne trouvent
écho dans la direction de la CGT, qui n'intègre que ce qui est conforme à sa vision et non à la richesse des débats et
des propositions émanant des organisations.
La CGT est dans la tourmente depuis la préparation du 50ème congrès et la situation actuelle met en évidence une
perte de valeurs CGT, de savoir faire et de respect des règles de vie. Le déni n’est pas acceptable, l’heure est à la
prise de responsabilités collective.
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles !
La Commission Exécutive de l’Union Départementale CGT 66 demande conformément à l’article
28 des statuts confédéraux, que soit organisé un CCN extraordinaire en lieu est place de l'assemblée du 15
Décembre des secrétaires généraux d'Unions Départementales et de Fédérations, la CEC se tenant le 16 décembre
(sic) celle-ci peut se tenir le 15 Décembre. Que ce CCN extraordinaire de décembre comme cela a été proposé par
bon nombre d'organisations du CCN, aborde ces questions est non seulement utile mais indispensable. Pour que les
salariés fassent « irruption» dans la vie sociale, encore faut-il que la CGT organise et s'organise pour impulser ces
actions revendicatives autour d'alternatives sociales, sociétales claires.
C’est pourquoi, compte tenu du discrédit considérable qu’ont jeté sur la CGT les explications peu convaincantes du
secrétaire général, la CE de l’UD 66 demande que ce CCN extraordinaire obtienne la révocation de celui-ci comme
le permettent les statuts de notre organisation mais aussi prenne la décision d'une recomposition, un renforcement et
renouvellement du bureau confédéral. Charge au CCN de mettre en place une direction CGT provisoire qui pourrait
être collégiale, sous contrôle du CCN jusqu’au prochain congrès qui devra être avancé à la fin de l'année 2015 ou
nous procéderons au renouvellement du bureau confédéral et à l’élection d’un nouveau ou d’une nouvelle
secrétaire générale.
Le CCN extraordinaire devra définir la date du prochain congrès confédéral afin que soient prises les décisions qui
s’imposent :
1. Identifier à tous les étages de la maison CGT les dysfonctionnements qui permettent de telles dérives car ses
dirigeants se doivent d’être exemplaires dans la défense des intérêts du monde du travail.
2. Réorganiser dans un cadre démocratique les procédures financières qui doivent être transparentes, les
militant(e)s et adhérent(e)s pouvant s’assurer de la bonne utilisation de leurs cotisations.
3. Construire des règles de vie permettant l’exercice d’un syndicalisme démocratique de masse et de classe à
même de répondre plus efficacement aux attaques de plus en plus violentes subies par les salariés.
Mais surtout le prochain congrès devra réaffirmer une orientation de transformation sociale qui est l’essence
même du syndicalisme CGT. Cette orientation passe par l'application stricte des statuts confédéraux qui s'appuient
sur un syndicalisme de classe et de masse, éléments fondamentaux perdus de vue depuis des années par les
directions confédérales.
Le syndicalisme étant une construction humaine, il est naturel que des doutes, des questionnements émergent. Seul
le débat en toute transparence permettra de les surmonter.
Dans notre département où la précarité est quasiment la règle, les militants sont convaincus que l'issue passe par
l'engagement des salariés, leur mobilisation et non par des réunions de « postures unitaires» créées dans le cadre de
négociations sur des projets qui ne sont pas les nôtres.
Rappelons que la confiance est le moteur de l'engagement syndical et que celle-ci ne se décrète pas, elle se mérite.
C’est parce que la confiance n’exclut pas le contrôle que nous ne doutons pas que notre demande sera prise en
compte.
Adresse à la direction confédérale
Cher-e-s camarades,
La Commission Exécutive de l’Union Départementale CGT de Loire-Atlantique,
réunie le 11 décembre, a longuement débattue de la crise qui traverse notre CGT et
sa direction confédérale. Les débats se sont tenus en conscience et en responsabilité,
au regard des énormes enjeux pour notre organisation et pour tout le syndicalisme,
sans jamais chercher à « couper des têtes » à la confédération ou à jouer de postures
politiques.
Nous avons d’abord constaté les très nombreux retours, ces derniers jours, de militants
excédés par ces « révélations » successives qui les mettent en difficulté face aux salariés.
Les militants ont largement exprimé leur perte de confiance dans une direction
confédérale qui s’enferme dans une logique cherchant à justifier l’injustifiable et ne
donnant des informations qu’au goutte-à-goutte aux premiers dirigeants du CC N.
Nous avons été nombreux à prendre connaissance par voie de presse des différentes
déclarations confédérales issues des réunions statutaires (BC, CEC) en restant dans
l’attente plusieurs heures, voir jours, pour obtenir les déclarations in extenso de notre
organisation. Cela pose une vraie question de démocratie et de respect, que nous
n’incombons pas, d’ailleurs, seulement à la direction confédérale, mais plutôt à celles
ou ceux qui n’hésitent pas à révéler, en irresponsabilité totale, le contenu des débats
internes à la presse, en temps réel.
La CE de l’UD a pris acte de la démission d’Eric Lafont. Mais ce départ ne saurait à lui
seul effacer les effets d’une crise plus profonde touchant à nos valeurs, à notre image et
à notre fonctionnement interne. Nous devons tirer tous les enseignements de cette crise
qui touche aujourd’hui directement notre 1er dirigeant, mais qui aurait pu et qui peut
toujours toucher l’une ou l’autre de nos organisations, territoriales ou professionnelles,
car nous vivons dans un tel « bricolage » de fonctionnement, où il y a autant de règles et
de cultures qu’il y a de structures, que nous ne sommes pas à l’abri d’autres révélations
dans des fédérations, des comité régionaux, des unions départementales, locales ou des
syndicats.
Aujourd’hui la confiance des militants CGT dans nos dirigeants est atteinte. La
crédibilité de notre organisation auprès des salariés est fortement écornée. Nous devons
à tous nos militants qui se battent chaque jour sur le terrain face à un patronat toujours
plus offensif, de rétablir cette confiance et cette crédibilité. Pour l’UD 44, cela passe
par l’ouverture d’un débat de fond sur nos règles de vie et notre stratégie syndicale
à longue vue, avec le respect, la fraternité et le sérieux retrouvés de la part de tous.
…/…
Cela passe aussi par la démonstration publique de notre capacité à nous remettre en
cause, à faire évoluer notre organisation et à changer nos dirigeants si nécessaire. Il
nous paraît donc inimaginable aujourd’hui que Thierry et tou-te-s les responsables
de cette situation puissent poursuivre leur mandat. Comprenons-nous bien, ce n’est
pas l’homme en tant que tel que nous visons mais bien sa fonction. Car le secrétaire
général, au-delà de sa personnalité et de ses compétences, représente toute la CGT et se
doit donc d’être le premier garant de nos valeurs. Nous visons également celles et ceux
qui ont transmis les informations à la presse, celles et ceux qui ont organisés ou laissé
faire cette transaction financière.
Enfin l’UD 44 s’étonne de cette difficulté à réunir notre CC N, instance statutaire,
avant les congés de fin d’année tout en convoquant une assemblée, non-statutaire, des
secrétaires généraux le 15/12.
Nous vous informons que notre secrétaire général n’a pas mandat pour y participer,
la CE considérant qu’il s’agit encore là d’un pas de côté ménageant à la fois le bureau
confédéral qui souhaitait cette réunion et les nombreuses organisations qui demandaient
un CC N extraordinaire. La situation, grave et inédite, aurait nécessité la tenue d’un
CC N qui puisse débattre et décider le plus rapidement possible, sans pour autant le
faire dans la précipitation. Rien n’empêchait d’ailleurs de le tenir sur deux jours, laissant
ainsi le temps du débat, de la tenue éventuelle d’une CEC, et de la prise de décisions. Tel
n’a pas été le choix de la CEC du 9 décembre et nous le regrettons.
En conclusion, l’UD 44 demande :
- Que Thierry présente sa démission, et que les responsables de la situation, quand ils
sont connus ou qu’ils le seront, fassent de même.
- Que le CC N du 13 janvier débatte :
- des règles de vie et de fonctionnement de nos organisations CGT,
- de la désignation d’une direction confédérale « d’interim »,
- de notre stratégie syndicale de construction des luttes.
Déclaration de la Commission exécutive
de la CGT Educ'action
Notre confédération est confrontée depuis plusieurs semaines à une succession de révélations, contraires aux valeurs portées par la CGT, concernant le secrétaire général de la CGT.
Celles-ci s’appuient sur des dysfonctionnements réels et des faits reconnus par le principal intéressé. Elles révèlent des dérives antidémocratiques ainsi que des problèmes liés à la stratégie syndicale et à l’orientation.
La commission exécutive de la CGT Educ’action demande que toute la transparence soit faite sur les dépenses engagées.
Une analyse et un bilan critique du fonctionnement démocratique de la CGT à tous les niveaux doivent être menés.
La commission exécutive de la CGT Educ’action considère que dans l’intérêt de notre confédération et de nos syndiqués, le secrétaire général ainsi que le bureau confédéral de la CGT ne peuvent plus exercer leur mandat. Ils doivent cesser leur fonction, la commission exécutive confédérale doit assurer la direction de la CGT jusqu’au prochain congrès.
Dans l’immédiat, la CGT Educ’action, agira pour que le CCN extraordinaire prévu en janvier, puisse prendre les décisions qui s’imposent pour mettre un terme à la situation actuelle.
Vendredi 12 décembre 2014
Dimanche soir les promoteurs de l'Appel "Défendons la CGT" annonçaient la signature de 310 militants et de 16 syndicats dont nous publions ici la liste :
Pour signer l'appel :
Section syndicale CGT chantier naval Marseille, |
Bureau du syndicat de la CGT des Hospitalier de Chartres, |
Syndicat CGT du Crédit du Nord PACA, |
Syndicat CGT de TDA Armements SAS (groupe THALES) La ferté Saint Aubin (45), |
bureau UL CGT Marseille quartiers Nord |
syndicat CGT Ineos / Petroineos Lavera, |
syndicat CGT SAGANA, |
UGICT CGT RATP |
CE CGT TERRITORIAUX Marseille |
Congrès UL St LAZARE à l'unanimité |
Les membres unanimes de la Commission Exécutive Nationale du Syndicat CGT Air France |
Syndicat CGT C.H.P.C. 50100 CHERBOURG-OCTEVILLE |
Syndicat CGT OMYA |
Bureau syndicat CGT COFIROUTE |
bureau du syndicat CGT des cheminots de Versailles |
CE du Syndicat des Cheminots de Trappes |
Syndicat CGT Capgemini
263, rue de Paris – Case 421 - 93514 MONTREUIL Cedex
Montreuil le, 10 décembre 2014
ADRESSE A LA COMMISSION EXECUTIVE CONFEDERALE
Mesdames, Messieurs, chèr(e)s camarades,
Depuis la fin du mois d'octobre la CGT subit une attaque sans précédent de la part des médias,
mais aussi des personnels politiques et acteurs sociaux.
Cette attaque fait suite à ce qui est qualifié par eux de l'affaire de l'appartement de Thierry
Lepaon, suivie par celle du bureau de Thierry Lepaon et enfin par celle des indemnités de rupture
conventionnelle de Thierry Lepaon. Il y en aura t'il d'autres ?
Nous n'interviendrons pas sur le fond de ces affaires, même si elles révulsent les camarades de
notre syndicat, mais plutôt sur leur caractère révélateur du malaise vécut au sein de notre
organisation syndicale dans son ensemble depuis le 50ème Congrès.
Le constat est amer. Notre CGT ne parvient plus à mobiliser, elle n'est plus lisible dans ses actions
et ses orientations politiques. Nous perdons peu à peu toute la crédibilité qui avait été forgé par
nos anciens, et qui faisait la force revendicative efficace de notre organisation.
Et pourtant, le débat d'idées est toujours aussi vivant dans les syndicats d'entreprise, dans les UL,
les UD et les fédérations. Les propositions et analyses CGT sont toujours aussi pertinentes et
adaptées pour répondre à la situation de crise engendrée par le capitalisme que toutes et tous les
salarié(e)s subissent aujourd'hui. Cependant, ces analyses et propositions restent sans écho
auprès de la très large majorité des salarié(e)s. Les apparitions de nos porte-parole dans les
médias sont inaudibles, et surtout ne reflètent pas l'exact orientation de l'ensemble des
syndiqué(e)s.
Le contexte social et économique est dur, très dur. Le monde du travail dans son ensemble
souffre. Et la décrédibilisation croissante de l'action syndicale pousse soit à la résignation soit à la
radicalisation. Quelle est l'image de la CGT dans le magma social actuel ? Quel est son rôle et son
action face aux attaques incessantes du patronat, du gouvernement et même d'autres centrales
syndicales, à l'encontre du Droit du travail, des conditions de travail et de tous nos acquis
sociaux ?
La réponse n'est pas claire. Peut-être n'y a-t-il pas de ligne « Lepaon », mais il y a t'il une ligne tout
simplement ?
Aussi notre organisation ne peut continuer à « survivre » dans ces conditions et ce contexte. Et ce
ne sont pas les quelques mesures annoncées par Thierry Lepaon dans sa déclaration au CCN du 4
novembre qui changeront radicalement les choses.
La CGT a aujourd'hui besoin d'un geste fort pour repartir au combat.
Oui la CGT est aujourd'hui en crise, et ce mot prend toute sa signification lorsque nous analysons
la séquence en court.
Comment la CGT ne pourrait-elle pas être en crise, lorsque certain(e)s préfèrent livrer aux médias
des documents internes qui ne peuvent que déstabiliser toute l'organisation, plutôt que d'utiliser
les voies normales et statutaires ? Est ce là un révélateur du manque de confiance dans le
processus démocratique de la CGT ?
Comment la CGT ne pourrait-elle pas être en crise lorsque son Secrétaire Général répond aux
accusations sur les dépenses exorbitantes de rénovations de l'appartement mis à sa disposition et
aux frais de l'ensemble de l'organisation, par un défaussement sur le trésorier ? N'est ce pas là un
manque de maîtrise de ses propres responsabilités et un aveu de dysfonctionnement de la
Commission Exécutive Confédérale ?
Comment la CGT ne pourrait-elle pas être en crise lorsque son Secrétaire Général exprime le
besoin de recevoir un par un les membres du Bureau Confédéral pour s'assurer de leur
engagement et de leur confiance ? N'est ce pas là une preuve du désaveu de son action au sein du
Bureau et donc de la tête de l'organisation ?
Comment la CGT ne pourrait-elle pas être en crise lorsque son Secrétaire Général s'octroie une
indemnité de rupture conventionnelle qu'il justifie par son départ à la Confédération, alors que la
CGT a toujours refusé l'idée même de la rupture conventionnelle ? N'est ce pas là une preuve du
mépris des valeurs de la CGT par le Secrétaire Général lui même ?
Aujourd'hui, nous prenons la plume volontairement pour vous alerter et vous exprimer la perte
totale de confiance du syndicat CGT Capgemini, envers la « direction » actuelle de la CGT.
Nos syndiqué(e)s vous demandent aujourd'hui solennellement de prendre toute la mesure de la
crise que nous traversons et qui ne pourra que s'aggraver si rien n'est fait pour changer
radicalement la gouvernance de la CGT. La seule réponse qui, à nos yeux trouvera tout son crédit,
est l'exigence de la démission de Thierry Lepaon puis de la tenue d'un Congrès extraordinaire
confédéral dans les plus brefs délais, afin de changer de gouvernance, de remettre en ordre le
fonctionnement de nos instances « dirigeantes » et fixer des orientations politiques claires et
adaptées à la radicalisation des attaques patronales à l'encontre du monde du travail.
Charles Hoareau nous demande de bien vouloir préciser que l'appel que nous avions reproduit hier est un appel collectif. Nous n'en doutions pas mais il est vrai qu'il était plus facile, pour le présenter à nos lecteurs, de citer les deux signataires les plus connus (avec nos excuses pour les autres rédacteurs...). Voici le message posté ce jour par les camarades "défendons la CGT" :
Le texte défendons la CGT suscite un vif intérêt (comme vous pouvez le constater dans le tableau joint avec 150 signatures de militants et 11 organisations à hier soir) et des débats très riches. Les signatures individuelles se multiplient et elles sont suivies de mises en débat dans les organisations ce qui provoquent en retour des signatures collectives. On est bien sur le but de ce texte : revenir aux fondamentaux de la CGT et faire en sorte que les débats qui s’annoncent soient bien sur les idées et non sur la guerre de clan ou de personnes.
Sentant ce danger, les mêmes sans doute qui organisent les fuites dans la presse sur les réunions et les débats du BC ou de la CEC ont organisé les fuites concernant notre texte (alors que nous avions bien annoncé que nous voulions qu’il reste dans la CGT) afin d’essayer de démontrer que c’était un débat de l’extérieur de la CGT. S’ils croient nous déstabiliser ils se trompent : nous ne laisserons pas dévoyer notre démarche, nous ne bougerons pas de notre objectif et avec encore plus de détermination nous faisons de ce texte et des débats qu’il provoque une affaire interne afin que les syndiqués ne soient pas dessaisis de leur CGT quand nous voulons au contraire qu’ils se la réapproprient. C’est ce que nous pouvons expliquer aux journalistes qui nous sollicitent en insistant sur la nécessité pour nous que ce débat reste interne.
C’est dans ce but que nous n’avons pas mis le texte sur Internet ni permis qu’il soit signé en ligne sur un site de pétitions car ce n’en est pas une mais un texte co-élaboré par des signataires de départements de France. Nous avons juste créé une adresse électronique (le temps donc uniquement de cette bataille) afin de regrouper les signatures nationalement. Cette adresse est gérée par le collectif de signataires. Là où c’est possible, le mieux selon nous c’est que les signataires s’organisent par département pour collecter les signatures et les envoyer groupées (sous forme de tableau EXCEL du même type que celui joint) à l’adresse commune…cela simplifiera la tâche des signataires.
Alain BORG (41) – Guylaine RAFFIN (28) – Sébastien MARTINEAU (18) – Patrick PICARD (75) – Roger DEPRE (66) – Philippe CORDAT (41) - Jean Pierre PAGE (94) – Charles HOAREAU (13).
Déclaration de l’Union de Luttes des Unions locales CGT
du Bassin Minier Ouest du Pas-de-Calais (Béthunois)
Le 11 décembre 2014
Une fois de plus, quand il y a une situation de crise, c’est encore la base qui va sauver la CGT.
Les basses manoeuvres organisées contre la CGT par les chiens de garde du capitalisme, pour affaiblir notre syndicat, doivent nous inciter à resserrer nos rangs autour de nos valeurs de classe et de masse, dans l’intérêt des travailleurs, contre le réformisme et l’entrisme.
Depuis des années, la CGT est la cible quand d’autres syndicats plus réformistes et plus réformateurs, se contentent de signer des accords qui vont à l’encontre des revendications des salariés. La CGT, pour préserver la nécessaire unité des salariés, confrontés à des reculs sociaux et des attaques cinglantes contre leurs droits, acquis et conquis, a toujours su se taire face à des détracteurs et manipulateurs de l’information.
Si le métier de journaliste est noble, pour autant il est rarement objectif mais souvent subjectif selon des intérêts à défendre. Mais si les journalistes ( heureusement ils ne sont pas tous-tes à mettre dans le même panier) et chefs des rédactions, savent souvent souffler le froid et le chaud, en dénonçant les corporatismes et les soi-disant positions conservatrices et figées de la CGT… dénoncer leur corporatisme et leurs avantages qui les rendent « intouchables »… restent un sujet tabou, aussi peuvent-ils à souhait utiliser les média-mensonges pour créer l’événement, sans jamais se soucier des dégâts collatéraux et des conséquences.
Ces chiens de garde du capitalisme n’ont pas à s’immiscer dans nos affaires car nous pourrions très bien nous immiscer dans les leurs et dans leur fonctionnement et financement.
Ceci dit, il est certain que la situation que nous vivons est très désagréable, même si nous les bases, nous n’avons rien à nous reprocher.
Si Thierry Lepaon a commis des fautes inexcusables, et si elles étaient avérées et démontrées, il ne peut être le second fusible après Eric Lafont qui a quitté ses fonctions d’administrateur et trésorier de la Confédération. Nous considérons que l’ensemble de la direction confédérale doit elle aussi assumer ses responsabilités, comme d’ailleurs l’ancienne direction confédérale et les directions des fédérations.
Car c’est bien la réforme et la restructuration de la CGT dans son ensemble, acceptées malgré une forte opposition, pour se calquer sur le modèle réformiste de la Cfdt, qui nous ont amenés à cette situation de crise de notre actuelle confédération, et à l’élargissement du fossé qui sépare la base qui assure la stabilité de la pyramide, et le haut de cet édifice.
Il suffit de relire la Charte d’Amiens pour comprendre qu’actuellement la CGT marche sur sa tête en oubliant ses jambes et ses bras, une tête qui semble avoir oubliée les raisons fondamentales de la création de la CGT il y a 120 ans et son organisation, il y a 110 ans.
Aujourd’hui, nous vivons un scénario incroyable qui pose débat, celui des alliances entre fédérations pro Lepaon pour faire face à l’alliance des fédérations anti Lepaon, elles en sont à un tel point de rupture avec la démocratie syndicale, qu’elles en oublient l’essentiel, la base et les syndiqués-es de la CGT, ceux sans qui la CGT ne pourraient plus fonctionner ou vivre.
Thierry Lepaon a peut-être eu des goûts de ministre, mais n’est-ce pas normal quand pendant des années il fût coupé des réalités, en siégeant à côté des « gens importants » dans diverses instances ? Passer du statut d’ouvrier au statut de dirigeant ou de l’inconfort de l’usine au confort d’un bureau, pousse naturellement à cette situation, sauf si des camarades ramènent les camarades à la réalité, ce que les membres de la direction confédérale n’ont pas fait.
Quoi qu’il en soit, le camarade Lepaon avec ses défauts, mais il doit quand même avoir des qualités malgré les propos entendus, n’est pas le seul dirigeant de la CGT à Montreuil qui a un train de vie plus que confortable et certains avantages liés à la fonction de dirigeants, même s’il n’y a pas qu’à Montreuil… rassurons-nous.
Toutes les erreurs constatées et les forfaitures avérées, doivent nous servir et pas nous enfoncer dans le doute, dans l’intérêt des centaines de milliers de syndiqués et des millions de travailleurs.
Le système mis en place pour restructurer la CGT est à revoir et à repenser car il crée de la division et surtout une aristocratie syndicale nuisible à nos intérêts de syndiqués-es et de travailleurs.
Le cogétise est une aberration qui sanctionne ceux qui luttent et organisent la défense des travailleurs à la base mais satisfait bien ceux qui ne luttent pas et n’organisent pas la défense des travailleurs, et intègrent sans contrôle possible, les isolés dans leur syndicat.
Le cogitiel, quant à lui, c’est une terrible arme contre les structures de proximité qui pratiquent la démocratie syndicale, mais aussi un grand danger lié au fichage des adhérents, comme s’il n’y avait plus de confiance entre la base et la tête.
La fusion des fédérations dans de grosses fédérations multi-professionnelles, va créer des monopoles dirigés par les gros et puissants syndicats au détriment des syndicats plus petits et donc plus faibles.
La modification de la Presse écrite CGT n’est pas concluante et conduit à sa disparition de son format papier au profit du format électronique, donc à l’individualisme.
La réforme des structures de proximité (UL, UD, US) au profit d’entités territoriales non plus interprofessionnelles mais multi-professionnelles au niveau des régions et de micro territoires, va créer un affaiblissement de la CGT et donc un affaiblissement de la démocratie syndicale.
Aussi, avec les affaires qui nous secouent au point de nous avoir fait douter, le pot-au-rose a été dévoilé, avec toutes ces réformes structurelles et politiques dans la CGT, la lutte des places a commencé.
Nous sommes aujourd’hui persuadés que seul un congrès ouvert à la base et non pas arrangé autour d’une poignée de dirigeants, peut sauver la grande CGT et ses valeurs de classe, de fraternité et d’internationalisme.
Nous sommes persuadés que cela n’est possible qu’avec une nouvelle équipe dirigeante soudée et intègre, issue du rang et non des stratégies bureaucratiques et corporatistes. Une équipe à qui irait notre confiance après cette tourmente juchée de violences, au moment même où le patronat, le capital, le pouvoir, la droite et l’extrême-droite sont dans une offensive antisociale gravissime pour les intérêts des travailleurs qu’ils soient du public, du privé, retraités ou sans emplois.
Aussi, la démission de l’ensemble du bureau confédéral, remplacé le temps nécessaire par des camarades mandatés par le CCN, qui auront comme tâche de gérer la situation d’urgence et l’organisation d’un congrès démocratique sur les valeurs de la CGT… est d’actualité vu la situation.
Il ne peut en être autrement, notamment quand même le CHSCT de la Confédération, s’inquiète de cette situation qui dégrade les conditions de travail et de la mauvaise ambiance dans la structure même de la CGT.
Nous ne voulons la tête de personne, même si certains ont des méthodes de petits patrons.
Nous voulons le respect des syndiqués-es, de la démocratie et des valeurs historiques de la CGT quand beaucoup trop selon nous, ont des vues panoramiques avec la tête dans les étoiles alors que nous sommes au fourneau et confrontés à la réalité sociale de notre classe opprimée un peu plus chaque jour.
La CGT appartient à ses syndiqués-es et à personne d’autre ! Elle doit être souveraine dans ses décisions mais toujours en lien avec les revendications des travailleurs, donc à l’écoute de sa base.
La CGT doit remarcher sur ses pieds !
Salutations fraternelles.