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  • : Communistes Libertaires de la CGT
  • : Les communistes libertaires sont un des courants fondateurs de la Cgt, sur une base anticapitaliste et révolutionnaire. Nous entendons renouveler ce combat, en intégrant les évolutions de la société d'aujourd'hui.
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QUI SOMMES NOUS ?

Ce blog est l’outil d’expression de communistes libertaires qui militent à la CGT, où ils défendent une perspective de renouveau du syndicalisme révolutionnaire, mouvement fondateur de notre confédération, et l’unification d’un syndicalisme de lutte et de transformation sociale. 

Nous combattons l'orientation confédérale actuelle de la CGT et agissons pour qu'une alternative à cette orientation émerge. Nous ne nous revendiquons d’aucune tendance ou fraction formalisée au sein du mouvement syndical. 

Pour autant, le tournant pris par notre confédération ces dernières années vers un syndicalisme d’accompagnement, voire de cogestion, nous incite à constituer un front syndical commun avec tous et toutes celles qui se réclament et pratiquent la lutte de classe, professionnelle et interprofessionnelle, autour des revendications et la lutte pour les faire aboutir. 

Attachés à la démocratie syndicale et au fédéralisme qui restent de mise au sein de la Cgt, respectueux du mandat donné par les adhérents et adhérentes des structures auxquelles ils et elles participent, les communistes libertaires relèvent d’un courant fondateur et constituant de la Cgt. 

Les syndicats, forme première d’organisation d’une résistance ouvrière, ont un caractère double et contradictoire. 

Organisations de masse ayant vocation à regrouper tous les exploités autour de leurs revendications immédiates, elles restent soumises à la domination politique d’un patronat qui les pousse à une plus grande intégration à l’appareil d’Etat. 

Dans cette bataille qui n’est pas qu’idéologique, nous ne partageons pas l’idée qu’il y aurait de mauvaises directions corrompues face à une base adhérente dont la « pureté » n’égalerait que la volonté d’en découdre. 

Bien au contraire, il existe à tous les niveaux de nos organisations une contradiction entre un syndicalisme de classe dont l’objectif est de mettre fin à l’exploitation capitaliste et un syndicalisme d’accompagnement dont la finalité réside dans l’adaptation du monde ouvrier qui produit les richesses à l’économie de marché globalisée qu’on voudrait faire paraître indépassable. 

C'est pourquoi nous n'entendons pas oeuvrer en simple opposition à nos directions actuelles mais en alternative à celles-ci, pour l'unité du mouvement social. 

Pour tout contact avec les communistes libertaires de la CGT : 

          communisteslibertairescgt@gmail.com

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 01:36

cgt-1921 Au lendemain du congrès le nouveau secrétaire général Thierry Lepaon déclarait : « La CGT n’entrera pas en guerre contre le gouvernement en le qualifiant de libéral ». L’exact contraire des interventions des délégués ! Les débats doivent être poursuivis…

Le 50° congrès de la CGT aura tranché clairement deux choses : un nouveau secrétaire général et une ligne officielle largement adoptée. Pour tout le reste c’est la confusion qui domine : les guerres de personnes et de structures au sommet de la confédération et de plusieurs fédérations soigneusement étouffées le temps du congrès vont reprendre de plus belle. Mais les syndiqués ne pourront connaître et débattre des divergences syndicales réelles si tant est que les batailles sourdes dans Montreuil ne se résument hélas qu’à des batailles d’ambitions…

Les documents adoptés remplis de langue de bois sur le « développement humain durable » souvent ne tranchent rien. Le chapitre sur le  « travail » serait, suivant les connaisseurs des arcanes, l’objet d’une passe d’arme idéologique au sommet introduisant des innovations contre la croissance à tout prix (mais le simple syndiqué ne peut le saisir…). Des revendications contradictoires s’empilent. Des formules maximalistes cachent de possibles capitulations. Bref l’ensemble des résolutions floues et peu cohérentes n’offraient pas aisément la possibilité d’engager clairement des débats d’orientations à partir d’amendements précis. D’où un vrai désintérêt de nombres de militants pour ce congrès, et au final des votes confortables pour des textes à peine lus.

Pourtant la tonalité générale constatée à l’applaudimètre des délégués tranche avec l’ambiance délétère autour du cafouillage pour la succession de Bernard Thibaut : Remise en cause de l’axe privilégiant l’unité avec la CFDT, critique des journées d’actions trop espacées, dénonciation de l’immobilisme confédéral qui ne favorise pas la convergence des entreprises en lutte où les syndicats CGT jouent bien souvent le rôle premier, mise en accusation du gouvernement Hollande…chacune des interventions sur ces thèmes soulevaient des tonnerres d’applaudissements soulignant la combativité de nombreux secteurs de base. Et l’espoir de peser sur les orientations en soutenant bruyamment les interventions les plus radicales. Nombre de militants furent également choqués par la présence de stands publicitaires de quelques uns des fleurons du CAC 40. 

Alors qu’au dernier congrès la candidature de Delannoy portée par plusieurs réseaux militants donnait une visibilité aux tenants d’une ligne syndicale plus radicale, il faut constater le recul organisationnel de la plupart de ces réseaux. Et pourtant les doutes, les interrogations, les critiques et l’amertume même sont toujours aussi forts. On ne les entend pas seulement dans les entreprises mais aussi dans les UL, les UD et dans nombre de Fédérations. Reste à construire en positif des orientations claires et partagées pour débarrasser la CGT des mauvaises habitudes héritées du vieil autoritarisme stalinien comme des tentations réformistes. Les militants espèrent une activité syndicale de résistance à la hauteur des attaques qu’après Sarkozy Hollande perpétue. Qu’elles seront les prochaines batailles ? Contre la casse de l’emploi ? Contre la mise en œuvre de l’ANI dans telle entreprise ou telle branche professionnelle ? Contre une nouvelle réforme des retraites ? Difficile de faire un pronostic mais il est sûr que nous avons besoins plus que jamais d’une CGT démocratisée et combative.

 

Manif-Noir-et-Rouge.jpg

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 00:33

50° Congrès de la CGT

Réflexions autour de la seconde résolution

 

Cinq grands problèmes dans ce texte conduisent à se dire qu’il est impossible de voter pour et difficile de voter contre ! Sauf à voter contre tout ce qui manque… Signalons que la version courte de la résolution, celle qui sera votée, est elle carrément vide de substance.

1) Premier problème, qui se généralise depuis quelques années dans les documents de la CGT, l’utilisation d’un discours pseudo-intellectuel qui complique la lecture, embrouille les propos, floute les principes. Jusqu’à l’invention de concepts nouveaux qui n’apportent rien ; ni à la compréhension du mode de production capitaliste, ni à la lutte des classes, ni à la société future que la CGT conserve dans ses objectifs affichés.

Ainsi « la rémunération du capital a pris le pas sur la valorisation du travail ». Comme si c’était nouveau ! Comme si nos parents étaient mieux traités que les actionnaires de leur époque ! Comme si ce n’était là le moteur même de l’exploitation capitaliste que l’on n’ose plus franchement nommer !

Ainsi autour du « développement humain durable » les militants sont invités à investir  « le travail » ? Si c’était dit pour se moquer des permanents syndicaux qui ont oublié l’usine ça serait drôle… Non c’est pour « promouvoir la démocratie sociale » ce qui suppose « des possibilités d’intervention dans la stratégie et la gestion des entreprises ».

Toutes ces approximations donnent pour de nombreux passages une possible double lecture : avec des lunettes rouges on pourrait encore y croire. Mais avec des lunettes roses les gages sont donnés au Medef d’un syndicalisme responsable. Comme quoi la bascule dans le syndicalisme d’accompagnement n’est toujours pas achevée dans la maison CGT. Mais s’il n’est pas clairement avouable il est bien en filigrane !

2) Deuxième problème. Si l’ensemble du texte relève correctement les reculs accumulés par les défaites successives subies par le monde du travail, il fait comme si tout allait bien, comme si nous allions accumuler dans les prochaines années de nouvelles victoires partielles et progressives. Ce faisant il ne répond pas au problème immédiat : comment on arrête la casse ! Et laisse les syndiqués désarmés. Comme si nous étions toujours dans les Trente Glorieuses, il est proposé de gagner « petit à petit, droit après droit ». Et pour qu’il soit bien clair que la direction est contre la grève générale il est précisé : « non pas une mais des négociations, non pas une mais des lois sociales ». D’ailleurs « la CGT mène depuis dix ans une bataille acharnée pour la défense et le développement des activités industrielles et de l’emploi » ! Les équipes syndicales abandonnées à elles mêmes cherchant à construire des convergences malgré l’inertie fédérale et confédérale apprécieront…

3) Découle ici un troisième problème : en énonçant des objectifs hélas parfaitement inaccessibles le texte accumule des revendications contradictoires entre elles. Et laisse les syndiqués sans boussole. Ainsi « nous revendiquons un socle commun de droits individuels transférables, garantis collectivement et opposables ». Bel et bon un renforcement du Code du Travail vers un statut unifié des travailleurs ! Mais alors comment les conventions collectives améliorent-elles encore la situation des salariés d’une branche ? Elles doivent se borner à apporter un « complément professionnel ». Sauf qu’en promettant un super mais inaccessible statut unique on va laisser liquider les conventions collectives qui améliorent aujourd’hui bien au-delà des « compléments professionnels » la situation sociale des salariés travaillant dans une branche où les luttes ont arraché des concessions aux patrons, aboutissant c’est vrai à des inégalités de statut entre branches d’activités. Des acquis (maladies, congés etc…) qui n’ont rien à voir avec le « professionnel » et que jusqu’ici nous considérions comme autant de points d’appui pour les branches les plus faibles. Alors qu’ici on est pas loin de dénoncer le corporatisme de quelquesuns…

On retrouve la même contradiction par exemple avec la place de la Sécurité sociale et celle des mutuelles.

4) Quatrième problème le texte verse dans l’angélisme d’un Etat providence qu’il faudrait restaurer. Comme si les politiques de l’Etat n’étaient dictées par les besoins des capitalistes  que le gouvernement soit de droite ou de gauche! « Il faut réinventer et refonder l’Etat stratège » nous disent les nostalgiques du gaullisme ! « Il ne s’agit pas condamner toute aide aux entreprises » en oubliant qu’il s’agit d’aides aux capitalistes et non pas aux travailleurs…

5) Le dernier problème avec ce texte c’est évidemment ses manques. Son blanc sur la stratégie des luttes, le niveau des luttes nécessaires à atteindre pour pouvoir gagner sur les revendications posées. Et puis tout plein de petits oublis qui pourraient faire une liste à la Prévert : l’absence de dénonciation de l’annualisation et de la flexibilité sur les 35h. L’absence d’un nouveau palier indispensable vers les 30h au vu du chômage de masse et des progrès de la productivité. L’absence de référence à la durée de cotisation pour les retraites. L’absence d’un droit de véto des salariés parmi les « droits d’intervention ». Rien sur le nucléaire ni du point de vue écologique ni même du point de vue économique…

En conclusion une résolution qui contresigne le tournant « moderniste » de la direction confédérale. Alors disons que le programme revendicatif, comme la convergence des luttes contre les licenciements, nous le bâtirons nous-mêmes dans le feu des combats !

 Jean-Yves Lesage, 93

membre de la Commission exécutive du Syndicat Général du Livre CGT (sglce-cgt)

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 16:06

cgt-cheminots.jpg50ème Congrès confédéral de la CGT

Amendements votés par l’Assemblée Générale

du syndicat CGT des cheminots de Versailles

 

Document d’orientation

Point I.121 : Remplacer l’article par : « La CGT constate l’échec de la stratégie dite du « syndicalisme rassemblé », particulièrement lors des conflits de 2009 et 2010. »

Point I.122 : Remplacer l’article par : « Le syndicalisme rassemblé nous a conduit à un alignement systématique sur le moins-disant revendicatif, pour réaliser une unité de façade « au sommet » avec la CFDT et les autres syndicats réformistes.

La CGT travaille à l’unité des salariés « à la base » autour de revendications de haut niveau pour la défense inconditionnelle de leurs intérêts de classe. »

Point I.123 : Remplacer l’article par : « La CGT entend mener le débat avec les autres organisations syndicales, sans s’aligner sur le calendrier et les méthodes des appareils réformistes.

La CGT réaffirme que l’action syndicale ne peut être gagnante en se résumant à un piteux lobbying envers les pouvoirs publics ou les directions d’entreprises, conduisant inévitablement à des négociations « à froid ».

La CGT entend l’action syndicale comme la construction organisée d’un rapport de force favorable aux salariés, pour faire primer leurs intérêts sur ceux du Capital.

Rapport de force pouvant aller jusqu’au blocage et à la paralysie de la création et des échanges de richesses, aux fins de contraindre patronat et gouvernement à négocier sur la base de nos revendications. »

Point II.37 : Ajouter : « La CGT revendique qu’aucun revenu (salaires, pension, allocation) ne soit inférieur à 1700 euros net, ainsi que le retour à l’échelle mobile des salaires et à l’indexation des salaires sur les prix. »

Point II.60 : Supprimer les points II.60, 61 et 65, remplacés par : « La CGT réaffirme qu’indépendamment de son programme d’action et des revendications minimales qu’elle porte, son but final de transformation révolutionnaire de la société reste l’abolition du Salariat et du Patronat, par la socialisation des moyens de production et d’échange. »

Point II.235 : Ajouter : « La CGT revendique d’assurer le droit au travail pour tous, en limitant le pouvoir du le patronat sur l’emploi des salariés par la revendication de l’interdiction des licenciements économique et à la restauration de l’autorisation administrative pour les licenciements pour faute. »

Point II.240 : Remplacer l’article par : « C’est le sens de la poursuite de notre engagement pour la régularisation sans condition de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs sans-papiers, avec obtention rétroactive des droits et salaires égaux des autres travailleurs de leur branche et entreprise ».

Point II.245 : « La CGT revendique une protection sociale qui réponde aux besoins croissants de toutes les générations dans la société d’aujourd’hui. La Sécurité Sociale en est le pilier. La CGT réaffirme sa revendication d’une réforme de son financement, fondée sur les richesses créées par le travail. » Remplacer la fin de l’article par : « La CGT revendique donc le financement exclusif de la Sécurité Sociale par les cotisations patronales et la taxation des revenus du capital ».

Point II.255 : Ajouter à l’article : « La CGT revendique le retour immédiat au monopole public, sans objectifs de profits financiers, des services publics de l’eau, de l’énergie, des postes et télécommunications, ainsi que des transports aériens, maritimes et ferroviaires ».

Point II.258 : Remplacer l’article par : « Pour sauver les filières industrielles de l’automobile, de la chimie et de la sidérurgie de leur mise à l’encan par les rapaces de la finance et assainir la filière bancaire, la CGT exige leur nationalisation immédiate, sans indemnisation et sous contrôle ouvrier ».

Point II.261 : « Mettre en place une réforme fiscale d’ampleur fondée sur la justice sociale et l’efficacité économique. » Ajouter à la suite : « La CGT revendique donc en priorité la suppression de la TVA et de la CSG, le renforcement de la progressivité de l’IRPP, la taxation du capital en action et des transactions financières. »

Point II.265 : Remplacer par : « La CGT prend acte de l’échec de la Confédération Européenne des Syndicats à construire un syndicalisme européen de classe, indépendant des monopoles financiers et de la bureaucratie de l’Union Européenne.

La CGT prend acte, de même, de l’impossibilité de réorienter la Confédération Syndicale Internationale, fondamentalement liée aux puissances impérialistes et militaristes.

La CGT va donc engager un processus d’adhésion à la Fédération Syndicale Mondiale, seule internationale de lutte de classe, groupant en son sein des dizaines de millions de syndicalistes de tous les continents, contre le capitalisme et la barbarie impérialiste. »

Par ailleurs, l’Assemblée générale des syndiqués CGT cheminots de Versailles donne mandat aux délégués qui les représenteront au Congrès de voter CONTRE les modifications statutaires proposées par la direction sortantes et CONTRE le projet d’annexe aux statuts nommé « Règles de vie ».

Enfin, compte-tenu de l’absence de réponse du rapporteur CGT au CESE à la motion de notre syndicat à propos du rapport voté le 27 juin dernier par le groupe CGT au CESE sur l’ouverture à la concurrence dans les transports régionaux de voyageurs, l’Assemblée Générale des syndiqués CGT cheminots de Versailles donne mandat aux délégués qui les représenteront de ne pas voter pour Thierry Lepaon pour le mandat de membre de la Commission Exécutive Confédérale.

Fait à Versailles le 20 février 2013

 

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 15:51

cgt-sante.jpgChers et chères camarades Cgt, ci après d'autres amendements du syndicat Cgt de l'hôpital du Rouvray dans lesquels nous pouvons nous retrouver notamment le rapport de la Cgt aux institutions, à l'Etat ainsi qu'aux partis politiques mais aussi les revendications en matière de protection sociale.

en format pdf ici.

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 15:40

cgt-fralib-copie-1.jpgNous reproduisons ci après les amendements proposés par la Cgt Fralib de Gemenos.

13-02-22--Amendement-Fralib

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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 15:28

Contribution du Syndicat CGT des cheminots

de Paris Montparnasse

pour le Congrès Confédéral de la CGT

du 18 au au 22 Mars 2013.

Les derniers accords dits de « compétitivité » et de « sécurisation de l’emploi » passés sans consultation des salariés, démontrent, une fois de plus, que le « syndicalisme rassemblé » va à l’encontre de nos principes fondamentaux. L’unité syndicale avec des syndicats réformistes nous a conduits à un alignement systématique sur le moins-disant revendicatif. Il faut changer de cap ! Et reconstruire un véritable syndicalisme de lutte de classe rassembleur, unifiant les travailleurs autour de revendications claires et offensives pour libérer le salariat du lien de subordination au patronat et en finir les bas salaires, avec la mise en concurrence des salariés, le chantage à l’emploi, le travail précaire et le chômage.

Ce qui nous conduit à nous interroger sur le rôle et la place de la CGT dans l’affrontement Capital/Travail, en France, mais aussi au-delà de ses frontières, car, notre conception du syndicalisme est fondamentalement euro-incompatible.

Après trois décennies de politiques antisociales qui démontrent incontestablement que l’issue n’est pas par le haut - la présidentielle et les institutions ne servant qu’à museler la souveraineté populaire

- ils convient également de pousser la réflexion sur nos orientations et celle de la CGT confédéré, comme sur le contenu du contrat de travail qui, en l’état actuel, soumet les travailleurs au bon vouloir du patronat. L’étape suivante c’est encore plus d’insécurité pour les travailleurs et d’impunité pour les patrons.

Le contrat de travail ne devrait pas subordonner les salariés mais au contraire, (puisque ce sont eux qui font vivre l’entreprise, la développe et génèrent les richesses) leur donner des droits tels que :

- droit de décider des politiques économiques et salariales (et donc de la répartition des richesses) de l’entreprise,

- droit de décider de ceux qui sont chargés, à tous les niveaux, de mettre en œuvre les orientations prises, ce qui implique une majorité de sièges « Salarié » au conseil d’administration et un pouvoir de contrôle par les salariés.

Cela suppose de dire clairement que nous proposons de financer le salaire à partir de la qualification dès dix-huit ans en activité professionnelle ou en formation par la cotisation sociale gérée par les salariés dans une nouvelle caisse de sécurité sociale professionnelle. Une caisse pour payer les salaires pour sortir les salariés du lien de subordination aux patrons, renverser cet ordre établit qui contraint les salariés à des démarches et procédure invraisemblables pour défendre ses droits et son statut salarié.

A s’interdire dans le contenu des revendications sur la Sécurité sociale professionnelle par exemple de contester la domination du capital nous laissons le champ libre aux réformateurs pour imposer dans toutes les discussions leur cadre déterminé par la compétitivité, l’employabilité, les compétences, les rémunérations !

Porter d’autres ambitions pour les salariés exige de revenir sur nos fondamentaux dans la CGT et de montrer ouvertement que nous faisons le choix du progrès social, du changement de société pour et avec celles et ceux qui créent les richesses en contestant la propriété privée à but lucratif au nom de laquelle le capital nous impose toutes les régressions et en nous battant pour le respect de la souveraineté du peuple.

La position du syndicat de Paris Montparnasse

La faiblesse du document d’orientation du 50ème Congrès Confédéral sur l’analyse des luttes des dernières années, sur la situation du salariat, sur la nécessaire centralité de la bataille pour l’augmentation des salaires tout comme celle pour l’annulation de la dette, sur une véritable consolidation du financement salarial de la protection sociale, sur la conquête de nouveaux droits et moyens pour les salariés et le syndicalisme, sur l’examen de la validité de notre stratégie de rassemblement (prôner aujourd’hui « toujours le syndicalisme rassemblé » et « plus d’Europe » constitue un déni d’expérience invraisemblable)… tout cela, et nombre d’autres questions, nous créent obligation à revoir complètement l’édifice de ce document et surtout à faire effort pour écouter et entendre tout ce qui s’exprime dans la CGT.

D’autre part, il y a dans ce document un nombre considérable d’articles qui ne sont que des constats et non des revendications et n’ont, en conséquence, pas leur place dans un document d’orientation. Si l’on veut intéresser l’ensemble des syndiqués, il faut y mettre l’essentiel et que l’essentiel ! Que l’on ne retrouve, malheureusement, pas forcément dans ce projet ; en l’occurrence, revenir à des repères revendicatifs clairs, ce qui est fondamental pour mettre en ordre de marche toute la CGT dans les batailles que nous avons à mener.

D’autre part, si les statuts doivent être modifiés afin de se mettre en conformité avec la législation en vigueur, nous ne pouvons accepter le remodelage en profondeur que ces nouveaux statuts impliquent, car, c’est tout bonnement la fin de l’indépendance des syndicats de site et des Unions Locales qui est proposée et plus généralement une hiérarchisation des organisations de la CGT. Nous nous éloignons d’un des fondamentaux de la CGT : la démocratie syndicale.

Il y a, comme cela a toujours été dans la CGT, des débats et des points de vue, parfois différents, qui s’expriment ainsi que des désaccords, mais aussi des propositions, particulièrement en ce qui concerne les orientations. Il est donc fondamental de prendre en compte les avis et les propositions qui remontent si l’on veut préserver la démocratie syndicale et être une CGT forte, offensive et en adéquation avec les intérêts des salariés.

La question de la gouvernance est un combat politique majeur dont nous ne pouvons faire l’économie d’un large débat. Alors que les orientations  politiques dans notre pays mais aussi dans les entreprises sont de plus en plus contestées par les travailleurs, gardons-nous de faire un copié collé de cette gouvernance par le haut qui a suffisamment fait de ravages.

La position du syndicat des cheminot(e)s de Paris Montparnasse pour le congrès confédéral est donc :

le rejet du document d’orientation si nos amendements ne sont pas retenus

le rejet en l’état actuel du projet de modification des Statuts.

 

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 19:56

logo-csr.jpgNous reproduisons ci-dessous et en format pdf (cliquer ici) la contribution des CSR (Comités Syndicalistes Révolutionnaires) au 50ème congrès confédéral Cgt. Cette contribution nous paraît intéréssante au regard du bilan qu'elle trace du fonctionnement de notre Cgt, trop souvent replié sur le syndicat d'entreprise, en délaissant les structures interprofessionnelles telles que les Unions Locales. Ou encore, un des éléments de réponse à l'échec du mouvement contre la réforme des retraites, où les camarades relèvent que si des millions de personnes sont descendues dans la rue, en revanche elles étaient ensemble mais isolées du fait de l'affaiblissement des UL qui auraient permis selon les CSR d'engager le rapport de force.

En revanche, nous pensons que les camarades surestiment la question de la structuration au détriment de celle de l'orientation et de la stratégie. Nous ne pensons pas que l'essentiel se joue dans le fonctionnement de la Cgt pour passer à la contre offensive contre le Capital. Il y a bien des questions d'orientation qui se posent : lutte de classe ou régulationniste, syndicat-outil de la transformation sociale ou syndicat-réceptacle des humeurs des salariés ? Mais aussi stratégiques: stratégie revendicative basée sur les luttes et leur développement démocratique ou stratégie mobilisation/revendication/négociation bien cadrée à une illusion d'humanisation du capitalisme ?

On se dote d'un outil quand on sait pourquoi on lutte et vers quoi on veut aller en terme de projet. Ce sont ces quelques réserves que nous émettons quant à la contribution des camarades du CSR.

 

Contribution des Comités Syndicalistes Révolutionnaires au 50ème congrès CGT

50ème congrès : sortir la CGT de l’impasse !

Reconstruire par le bas.

Les comités syndicalistes révolutionnaires se définissent comme une tendance syndicale dont le but n’est pas de se substituer aux syndicats mais de contribuer à alimenter le débat nécessaire dans toutes nos structures syndicales.

Notre projet est cohérent parce qu’il est basé sur la nécessaire reconquête d’outils syndicaux permettant au syndicalisme confédéré de passer à l’offensive contre le capital : syndicalisme interprofessionnel (renforcement et développement des UL), syndicalisme d’industrie (création et renforcement de syndicats de branche locaux pour faire vraiment vivre les statuts : pas de syndiqué sans syndicat), sociabilité prolétarienne (sports, loisirs, culture, consommation anticapitaliste, logement, etc.) par l’animation d’associations, de mutuelle et de coopératives agissant sur tous ces terrains mais liées au mouvement syndical.

Une stratégie qui veut donc renouer avec les racines de la CGT, avec ses fondements politiques.

Ce sont ces outils, coordonné au sein de la confédération, qui prépareront demain l’offensive nécessaire pour se débarrasser du capitalisme et qui permettront au prolétariat de construire, enfin, le Socialisme : le syndicat comme organe de pouvoir et de gestion d’une société sans exploitation et sans discrimination.

En 2009, pour la préparation du 49ème congrès confédéral, notre courant s’était exprimé avec un réel optimisme. Le document de congrès exprimait une certaine prise de conscience de la crise que traversait notre confédération. Des résolutions proposaient des solutions concrètes pour répondre à cette crise.

Malheureusement, la majorité des militants, des syndicats et des responsables de fédérations et d’UD ne se sont pas emparés de ces résolutions.

C’est une toute autre politique qui a été suivie, la politique de l’autruche !

Une prise de conscience superficielle

Le 48ème congrès avait tiré un bilan de la fragilisation de nos Unions Locales. Le 49ème congrès faisait le même constat pour la majorité des syndicats CGT. Cette prise de conscience était d’autant plus importante que notre organisation était sur le point, comme chacun le savait,

d’engager une bataille fondamentale, celle des retraites. Ainsi les deux derniers congrès confédéraux avaient marqué une véritable avancée dans le constat.

On pouvait donc s’attendre à ce que nos structures se réorganisent rapidement pour se préparer à la bataille. L’urgence était donc à programmer les assemblées générales ou les congrès de syndicats (résolution 4 du dernier congrès). C’était l’occasion d’unifier cette multitude de petits syndicats désorganisés et isolés dans des syndicats professionnels locaux bien plus forts. C’était l’occasion de les impliquer dans leur Union Locale et donc préparer la future mobilisation dans les territoires. C’était l’occasion de reformer des équipes militantes soudées, fonctionnant réellement sur une base collective. C’était surtout l’occasion de se rappeler que la CGT n’a jamais eu vocation à s’enfermer dans le syndicalisme d’entreprise. Bref c’était l’occasion de regrouper ses forces, de les réorganiser en vue d’une bataille de classe fondamentale.

Rien de tout cela ne fut fait ! La défaite était donc programmée.

La grève est ainsi restée isolée, là où il existait des syndicats réellement implantés. Ailleurs, la grève fut un mythe, les manifestations rassemblant des travailleurs en RTT, en heures de délégations, en congés ainsi que des étudiants et des retraités. Les cortèges étaient imposants mais ne regroupaient que des individus non organisés car non confédérés. Or une grève générale c’est tout l’inverse d’une masse de protestataires désorganisés.

La CGT sous-traite sa stratégie aux politiciens

Malgré l’évidence de nos carences pour gagner une bataille revendicative essentielle, la CGT continua alors de fonctionner comme avant. Chacun se replia sur la petite routine de son mandat syndical et de ses institutions représentatives du personnel.

Aucun bilan ne fut donc tiré de la défaite des retraites. Ce qui aurait permis un débat sur la stratégie des luttes : comment faire pour gagner la prochaine fois ? Quels outils syndicaux nous font défaut ? Et maintenant nous sommes face à une nouvelle vague de licenciements, de désespérance, et d’austérité et nous n’avons fait aucun pas en avant !

Les résolutions du 49ème congrès furent vite oubliées et la nouvelle actualité fut imposée par les échéances politiciennes. La précipitation à soutenir des candidats à l’élection présidentielle fut d’autant plus importante que chaque syndicat était dans l’incapacité de produire lui-même une réflexion politique. Quand l’organisation syndicale ne réfléchit plus, elle est automatiquement attirée par les démagogues.

On assista donc à un grand moment de bouffonnerie. Des syndicalistes qui font campagne pour des gens qui sont sensés représenter le monde du travail, en l’occurrence des candidats qui ont du travailler 6 mois dans leur vie !

Comment est-on tombé aussi bas ? Tout simplement parce que nous avons abandonné cette culture du travail qui était le ciment idéologique de la Confédération Générale du Travail depuis ses origines. La CGT représentait le monde du travail face aux parasites. Elle collectivisait les connaissances des producteurs. Ces connaissances devaient permettre de transformer les rapports de production, c'est-à-dire de permettre aux travailleurs de gérer les usines et les services.

Aujourd’hui cette dignité ouvrière est abandonnée. On préfère soutenir la campagne électorale d’un énarque ou bien celle d’un vieux sénateur social-démocrate pris d’une subite hystérie gauchiste. Les militants de la CGT ne croient plus en eux-mêmes, ne croient plus en leur classe. Ils en sont réduits à aller demander à des notables de changer la société à leur place.

Après les élections bourgeoises, les élections confédérales !

Certains responsables eurent le courage d’exprimer des doutes sur la « gouvernance » confédérale. Des responsables d’Unions Départementales et de Fédérations soulignèrent que

les modalités de décisions respectaient de moins en moins le fédéralisme. Que le Bureau confédéral était sous la pression permanente de « conseillers » et « d’experts » qui n’avaient pas été élus par les structures légitimes.

Cette petite caste menacée fit alors tout son possible pour imposer la désignation comme prochain(e) successeur de Bernard Thibault d’une personnalité docile. La majorité des Unions Départementales et des Fédérations refusa ce passage en force.

On aurait pu penser que ce conflit allait redonner une culture du débat et de l’autocritique dans nos rangs. Ceci n’est malheureusement pas le cas. Quelques promesses ont été faites discrètement sur les pratiques démocratiques de la future « direction » confédérale. Ces promesses ont servi à rassurer bien des UD et des Fédérations et à présenter une unité de façade lors d’un dernier CCN décisionnaire sur la succession. Ce ralliement fut certainement trop précipité car des responsables nationaux, jugés pas assez dociles, ont été entre temps évincés.

Nous nous inquiétons du poids grandissant des opportunistes qui ne pensent qu’à se placer en échange d’une extrême docilité. Ce ne sont pas les seuls à avoir gravi les échelons confédéraux en s’appuyant plus sur leur soumission que sur leur expérience syndicale. Mais l’augmentation de ce type de responsables a pour conséquence de désorganiser la maison confédérale, de rendre des structures totalement inefficaces car gérées par des incompétents notoires.

Nous nous inquiétons également de la stratégie de repli de nombreuses UD et Fédérations sur le champ territorial ou professionnel. Les forces centrifuges deviennent très fortes et la démoralisation et le repli sur soi créent une atmosphère de tensions internes et de conflits entre de nombreuses structures.

L’urgence est de relancer le débat stratégique dans la confédération. Non pas par la polémique et par l’insulte, mais en renouant avec le débat fraternel à tous les niveaux de l’organisation.

Retrouver nos repères et nos outils syndicaux

Le 50ème congrès doit être tout sauf une commémoration ou un congrès de façade ne servant qu’à introniser un nouveau secrétaire général. L’état de santé de la confédération nous apparaît tellement préoccupant qu’il n’est pas possible de persévérer dans la politique de l’autruche.

Or les documents de congrès vont bel et bien dans ce sens. Les textes se satisfont de « l’évolution » de la CGT et se limitent à proposer d’intensifier les efforts. Nous pensons au contraire que la CGT doit réaliser sa révolution interne en sortant de sa routine.

La CGT continue de se retrancher sur ses bastions traditionnels avec pour seuls outils de défense les statuts et l’Etat providence. Malgré les beaux textes votés en congrès, la majorité des militants se refuse à voir la réalité du salariat du XXIème siècle. Les salariés des grandes entreprises et des services publics sont désormais très minoritaires. La défense du statut est perçue comme un mot d’ordre dépassé, lié aux « Trente Glorieuses » (1945-1975). Cela ne correspond pas au vécu des jeunes travailleurs. Ce statut (celui de la fonction publique comme celui des grandes entreprises ou des services publics qui ont été nationalisés) ne peut plus être défendu comme il l’a été jusqu’aujourd’hui : ni avec les mêmes arguments ni avec les mêmes perspectives.

Cette déconnexion d’avec la réalité inquiète les responsables CGT et les empêche d’aller à la syndicalisation de la jeunesse. La campagne pour les TPE en a été la démonstration. Dans les grandes UD, aucun effort réel n’a été entrepris dans ce sens, malgré les beaux discours sur la jeunesse, le salariat féminin, la précarité, etc.

Cette incapacité à s’adresser au « nouveau » prolétariat vient d’un problème d’organisation. Pendant les « Trente Glorieuses », la CGT s’est réorganisée sur la base du syndicat d’entreprise. Elle s’est donc focalisée sur le salariat à statut en laissant de côté le reste du salariat. Elle a donc marginalisé les conventions collectives au profit des statuts et des NAO.

Mais depuis les années 1970 la bourgeoisie a changé de mode de gestion de la main d’oeuvre. Selon le modèle toyotiste, elle a explosé les équipes de travail en développant la filialisation, l’externalisation, la sous-traitance, l’intérim, le salariat détaché et les contrats précaires.

Dans la CGT, les syndicats d’entreprise ont été créés avec l’illusion que la majorité des travailleurs allait intégrer les services publics ou une grande entreprise. C’est tout l’inverse qui s’est produit ! Les syndicats d’entreprise ne sont donc pas en capacité d’intégrer les jeunes travailleurs à la CGT. La CGT est une véritable passoire où ce salariat adhère et s’en va sans pouvoir s’impliquer dans la vie de l’organisation. Et les cas ne sont pas rares où ce salariat n’arrive même pas à se syndiquer à la CGT !

Le rapport d’activité (page 12) n’hésite pas à détailler cette réalité. Sur les 2 778 adhésions individuelles réalisées sur le site confédéral, seuls 400 de ces nouveaux adhérents ont pu trouver un syndicat d’accueil ! Comment expliquer une telle situation alors que le 49ème congrès avait décidé que chaque syndicat devait tenir un congrès ou une assemblée générale afin de définir son champ de syndicalisation (resté limité à une entreprise ou élargir les adhésions au-delà de l’entreprise) avant décembre 2011 !

Très peu de syndicats ont appliqué les décisions de congrès. La raison est évidente : la grande majorité des 24 000 syndicats de la CGT (pages 13 : « 50% des bases ont moins de 10 syndiqués ») n’ont même plus les forces ou le savoir-faire pour convoquer une assemblée générale. La plupart n’ont plus aucune activité collective et se limitent à envoyer des élus aux réunions DP et CE, sans les mandats du peu d’adhérents qui restent.

Tout le monde le sait, mais c’est encore la même politique de l’autruche.

Car les UD et les Fédérations avaient également la responsabilité d’aider à l’organisation de ces congrès et assemblées générales. Quelles sont celles qui ont réellement appliqué le mandat ?

Les constats faits aux 48ème et 49ème congrès confédéraux étaient primordiaux. Quand donc les points d’étape ont été sérieusement faits et débattus par les deux organismes directeurs principaux de la CGT que sont la direction confédérale (la CE) et le CCN ? Quand donc la sonnette d’alarme a été tirée et l’implication de tous ces dirigeants exigée pour l’application des importantes résolutions sur les syndicats votées au 49ème congrès ? Voilà le principal bilan de la direction confédérale sortante ainsi que celui de nombreuses directions de fédérations et d’UD.

Pourtant, dans les Fédérations du Commerce-Services et de la Construction-Bois-Ameublement, les expériences de syndicats professionnels et de site ont été couronnées de succès.

Ailleurs, on se retrouve donc dans la situation de 2009 avec une CGT passoire, avec 80 000 adhérents de la CGT qui n’ont pas de syndicats, c’est à dire ne sont pas syndiqués ! On nage en plein délire et cela ne choque personne au quotidien et on continue de nous parler de syndicalisation, de qualité de vie syndicale, de la perspective du million de syndiqués, etc.

On marche sur la tête. Et c’est cette mascarade que nous propose le document d’orientation.

Le 50ème congrès : reconstruire la CGT par le bas

Alors oui on pourrait se limiter à dénoncer l’orientation politique de la CGT ou attaquer violemment la « bureaucratie ». On pourrait se faire plaisir comme malheureusement beaucoup de camarades « oppositionnels » le font.

Mais la situation nous apparaît trop grave pour perdre notre temps. Car tous ces discours radicaux n’ont aucun sens tant que la CGT ne retrouvera pas un fonctionnement

démocratique et fédéraliste, c’est à dire si ces débats sont réellement portés par les syndiqués et non pas par une poignée de dirigeants.

Cette « qualité de vie syndicale » n’est possible que si elle repose sur des syndicats qui fonctionnent. C’est à dire des syndicats qui ont assez de militants formés pour animer de vrais bureaux, de vraies commissions exécutives, de s’investir dans leur UL-UD et dans l’activité de leur fédération, mais aussi de débattre de stratégie et donc de définir un projet de société.

Nous le disons clairement : 6 délégués et 4 adhérents dans une entreprise, ça ne s’appelle pas un syndicat mais une amicale ! De quelles forces dispose-t-on dans cette situation ? La politique se limite à parler des problèmes de la boite et de temps à autre, de citer Che Guevara, Melenchon ou Besancenot pour se faire plaisir. Mais personne n’est dupe, on se limite en fait à résister à son patron sans vraiment remettre en cause la gestion patronale, ni dans l’entreprise, ni au niveau de la société capitaliste.

Cette capacité à combattre le capitalisme, à définir une stratégie à partir d’un projet de société, on ne l’obtient qu’avec un puissant syndicat réellement intégré à ses UL-UD et à sa fédération. C'est-à-dire un syndicat en situation de mener véritablement une politique offensive.

Cette contradiction est flagrante dans le travail réalisé par des syndicats, des UL, des UD et des fédérations sur la question industrielle. Ce travail riche et important a mis en lumière le manque de coordination entre toutes ces structures, la réelle difficulté à y impliquer les syndiqués. Or les propositions avancées ne passeront pas le cap du papier si elles ne rencontrent pas les outils syndicaux adaptés pour passer à l’offensive comme nous y invitent ces mêmes propositions. Elles ne pourront pas modifier le réel. C’est l’outil qui manque à l’esprit de la démarche engagée contre la désindustrialisation.

Depuis les années 1920 nous sommes pollués par l’idéalisme, c'est-à-dire par la croyance que la politique se mène principalement au niveau des idées : c’est à celui qui saura le mieux manier les mots, les concepts, les brillantes analyses, etc.

Comme les fondateurs de la CGT, nous pensons tout l’inverse. Nous sommes des matérialistes et nous estimons donc que les idées sont le produit des conditions matérielles. Une organisation qui dysfonctionne ne peut produire que des réflexions qui manquent d’impact social réel, c'est-à-dire qui ne modifient pas réellement le rapport des forces. Quand des idées justes s’emparent des travailleurs, que ceux-ci se les approprient alors ces idées deviennent des forces matérielles, des forces réelles qui changent la société et donc les conditions de vie des travailleurs.

Le problème fondamental de la CGT ne réside pas dans ses idées (ses revendications, ses arguments, etc.). Il réside dans le fait que la désorganisation, la faiblesse des structures syndicales et leur décalage face à la réalité du prolétariat (constats faits lors du 49ème congrès) font que ces idées ne peuvent se transformer en force matérielle agissante sur la réalité sociale vécue par les travailleurs. Nous n’avons pas, nous n’avons plus, l’outil suffisamment efficace pour cela. C’est ce qui explique la pauvreté des débats dans notre confédération. Cela devrait tracer la feuille de route de toute direction syndicale dans la CGT : du syndicat, de l’UL, de l’UD, de la fédération, de la confédération.

Ceci est vrai pour la stratégie, la réflexion, l’organisation et la vie démocratique de la confédération. La maison confédérale ne repose pas sur la personnalité de quelques grands dirigeants, comme les médias bourgeois tentent de nous le faire croire. La maison confédérale repose sur ses fondations : les syndicats confédérés.

Si les syndicats sont fragiles et instables, comme c’est actuellement le cas, les fondations s’affaissent. Elles emportent avec elles les piliers (les UL, UD et fédérations) et la maison confédérale.

C’est cette situation matérielle que nous constatons dans notre action quotidienne. Très peu de structures fonctionnent convenablement, à tous les niveaux.

La priorité est à l’application des décisions prises au 48ème congrès (renforcer les UL) et surtout du 49ème congrès (concernant les syndicats).

Nous devons stabiliser et renforcer nos fondations. C’est cela « reconstruire la CGT par le bas ». C’est cela qui lui garantira de garder son caractère de classe. La richesse et la tradition militantes dans la CGT sont des atouts d’une grande valeur pour y arriver.

Nous appelons tous les militants de la CGT à se poser, à réfléchir sans faux fuyant à l’état réel du prolétariat, à l’état réel des outils syndicaux où ils militent, à débattre collectivement maintenant, sans tarder, à cela. Car là résident selon nous les coordonnées principales de l’issue de la lutte des classes. Si ce travail collectif de réflexion et d’action pour « reconstruire notre CGT par le bas » est vraiment engagé, alors oui, la peur va changer de camp !

Nous appelons donc tous les militants de la CGT à faire respecter les décisions de congrès, c'est-à-dire à convoquer des assemblées générales ou des congrès de réorganisation de leur syndicat. L’urgence est à sortir du syndicalisme d’entreprise, de s’ouvrir sur le reste de la classe, c'est-à-dire à reconfédérer son syndicat dans la CGT. Que ce 50ème congrès soit le moment de dire « stop ! Maintenant sortons de l’impasse ».

Comités Syndicalistes Révolutionnaires (CSR)

 

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 17:52

logo 50ème congrès cgt-copie-3Nous reproduisons ci-dessous la contribution du secrétaire du Comité régional Cgt du Centre. Ce texte nous paraît très intéressant pour tous les militants et militantes Cgt qui débattent en ce moment des documents préparatoires au 50ème congrès de notre confédération. 

Intéressant à plusieurs titres, puisqu'il rejoint tout d'abord notre approche du débat syndical, c'est-à-dire de poser les réflexions au regard des questionnements dans nos professions et nos territoires en les confrontant avec les choix de nos syndicats et de notre confédération, dans une démarche de renforcement et de clarification sur des bases de lutte de classe. Une démarche à l'opposé des prises de positions tonitruantes, contre les trahisons supposées ou réelles des directions syndicales, qui stérilisent et clivent souvent artificiellement à leur corps défendant, la réflexion et la recherche d'une unité entre différentes sensibilités anticapitalistes ; ces différentes oppositions ne se traduisant pas par des blocs monolithiques au sein de notre confédération.

Si la forme de cette contribution nous paraît ouverte, le fond mérite de notre part quelques remarques. Nous partageons globalement l'analyse du camarade sur l'ANI Sécurisation du travail ainsi que sa demande de clarification revendicative et idéologique concernant le projet de sécurité sociale professionnelle portée actuellement et qui ne va pas jusqu'au bout de la lutte du salariat pour se libérer de ses liens de subordination au capital. Mais là dessus, le congrès confédéral est-il apte à délibérer sachant le déficit de débats dans nos syndicats sur ce projet, en l'absence de contributions bien en amont qui auraient lancé la question et permis des amendements multiples allant dans ce sens ? Non pas qu'il ne faille pas poser la question d'une reconquête des marges de manoeuvre du salariat par une reconquête et une extension de la socialisation de nos salaires, mais cela nécessiterait déjà qu'une vraie bataille d'idées soit portée dans nos syndicats au préalable si on veut que les enjeux soient bien compris par l'ensemble des militants et militantes, et singulièrement des délégués au congrès. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas pour porter le débat au congrès mais en étant lucides sur sa portée réelle.

En revanche, placer l'augmentation généralisée des salaires comme enjeu revendicatif majeur, comme le souligne le camarade, peut tout à fait permettre de soulever toute la logique anticapitaliste et libératrice que nous y mettons derrière la question du salaire (élargissement des institutions de protection sociale, gérées par les représentants syndicaux élus par ex). Et dans l'immédiat, une augmentation généralisée des salaires se traduirait par le renforcement de la sécurité sociale par des recettes en hausse, l'annulation de toutes les contre-réformes sur les retraites et l'assurance maladie, l'indemnisation totale et à haut niveau de tous les chômeurs.

D'autre part, si nous rejoignons la critique du syndicalisme rassemblé, il nous semble que le corollaire ne doit pas être une démarche auto-centrée de la Cgt mais bien une dynamique pour une unité d'action offensive et combative qui pose la question d'une politique d'alliance à l'initiative de la Cgt avec Solidaires et la FSU par exemple (et tous les syndicats qui rejoindraient cette démarche dans l'action), en exposant la perspective de l'unification syndicale auprès des salariés, autour des valeurs du syndicalisme de lutte de classe et de masse, interprofesionnel.

Pour conclure (sans conclure!), le concept de développement humain durable qui sert de boussole à notre confédération et qui a remplacé le projet d'une expropriation des capitalistes et d'une socialisation des moyens de production et d'échange, demanderait à être interrogé, tant il relève de conceptions étrangères à une orientation syndicale anticapitaliste (voir ici la définition qu'en donne l'UNICEF ou le blog de la Confédé sur le développement humain durable et en particulier la brochure consacrée à ce concept; on nage dans un concept qui ne tient aucunement compte d'une analyse de classe de la société et des moyens et objectifs que les exploités et dominés devraient mettre en oeuvre). Nous aurons l'occasion d'y revenir avec la publication prochaine de notre analyse des textes du congrès.

 

La contribution en pdf ici. ou en format texte ci-dessous. Bonne lecture !

 

Contribution au débat du 50ème Congrès de la CGT de Philippe CORDAT Secrétaire du Comité Régional de la CGT Centre.

 

UN ACCORD NOCIF POUR LE SALARIAT,

LE COMBATTRE EFFICACEMENT

EXIGE D’INTERROGER NOTRE STRATEGIE

 

Certains commentateurs, formatés au libéralisme ambiant, ont immédiatement qualifié la signature de l’accord du 11 Janvier 2013 d’historique.

Du point de vue du MEDEF, des grands groupes et de l’ensemble du patronat Français, il revêt en effet un caractère historique puisqu’il donne satisfaction à des décennies de combats patronaux pour faire diminuer le prix du paiement des forces de travail et pour pouvoir exploiter le salariat comme bon lui semble.

Cet accord, ratifié par trois organisations syndicales minoritaires (CFDT, CFTC, CGC) avec le MEDEF et la CGPME, peut conduire, si le gouvernement et ses majorités à l’Assemblée Nationale et au Sénat suivent la philosophie et axes qu’ils engagent, à la déstabilisation généralisée du salariat et à une véritable régression sociale dans le pays.

Notons au passage que l’Union Européenne, le FMI et la BCE, tout comme le Patronat structuré au plan européen, applaudissent cette fin des discussions sur la sécurisation de l’emploi voulue par le Chef de l’Etat Hollande et le Gouvernement Ayrault.

 

Ils s’en émerveillent d’autant plus que cet accord répond aux exigences du " marché libre et non faussé " qu’avec leur outil, l’Union européenne, ils organisent et structurent sans relâche depuis plusieurs décennies, sur la zone géographique de l’Europe. Partout, ils poussent à la régression généralisée en s’attaquant aux salaires, au droit du travail, à la durée de celui-ci, à la protection sociale et aux services publics.

Après l’offensive conduite notamment en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Italie –et sur laquelle nous aurions sans doute pu plus nous interroger- c’est aujourd’hui au tour de la France d’être dans l’œil du cyclone.

A partir de cette situation, de la réalité de cet accord et du comportement des forces syndicales et politiques qui ont permis sa signature, il est indispensable, si nous voulons avoir la possibilité que le salariat puisse s’y opposer efficacement, de nous interroger sur les raisons qui ont fait que nous en sommes arrivés là.

Et de le faire sans complaisance et avec lucidité à partir de l’expérience : en prenant en compte la réalité de la situation (sociale, économique et idéologique) du salariat ; en examinant le potentiel de conviction de nos revendications essentielles ont eues et en mesurant l’efficacité de notre démarche de rassemblement (qu’il s’agisse du " syndicalisme rassemblé " ou de notre intégration dans la CES).

En fait, le chantier devant lequel nous sommes, peut se résumer à apporter les réponses à deux questions simples.

Une : dans la décennie écoulée -et notamment depuis l’éclatement de la crise- pourquoi et comment le salariat, malgré des luttes d’une dimension inédite depuis des décennies, n’a-t-il pas cessé de reculer sous les coups du capital ?

 

Deux : quel rôle, du fait de nos revendications, de nos prises de positions et de nos stratégies de rassemblement, avons-nous joué dans cet affrontement et au cours de ces luttes?

 

C’est en assumant cette double interrogation et en débattant démocratiquement pour en construire les réponses que le 50ème congrès de la CGT peut affirmer toute son utilité pour le salariat.

La fin du contrat à durée indéterminée des salariés vient de sonner avec ce texte que promotionnent main dans la main le MEDEF et la CFDT.

 

Cette disparition forcée des contrats de travail à durée indéterminée entraînera, de fait, la généralisation de l’abaissement des salaires et des qualifications et demain la mise en cause des congés payés que les salariés devront se payer pour en bénéficier (et pour combien de temps ?)

Il pourra, si les salariés ne le combattent pas, accélérer la mobilité géographique des salariés en les contraignant à accepter d’être mutés à des centaines voire des milliers de kilomètres de leur domiciles, de leurs familles et racines en fonction des choix que feront les grand donneurs d’ordre qui orchestrent la vie économique dans le pays sans que les politiques ne s’y opposent.

En réduisant les moyens d’expertises pour les salariés et leurs représentants, il mettra fin aux possibilités -déjà été amputées- de recours des salariés en justice pour contester les licenciements face à leurs employeurs et obtenir réparation des préjudices subis

Avec cet accord le patronat pourra demain multiplier les restructurations et jeter des entreprises toutes celles et ceux dont il veut se débarrasser (travailleurs handicapés, malades, âgés, rebelles, femmes, syndicalistes,…)

Cet accord prolonge celui sur la compétitivité, réduit la période des recours pour les salariés à trois ans mais, avec la remise en cause du CDI qui amplifiera la précarité du travail et de la vie des salariés, il ne sera plus possible d’obtenir réparation donc, de fait, l’institution prud’homale pourra sournoisement être éteinte.

La portée de cet accord, en terme de déstabilisation du salariat, conduira très rapidement à la remise en cause de la présence des institutions représentatives des salariés (DP, CE, CHSCT) et des syndicats dans les entreprises puisque il ouvre la voie pour accentuer la mobilité professionnelle et géographique et le renforcement du lien de subordination du patron sur le salarié.

 

Avec ces dispositions imposées aux salariés du secteur privé et à tous les salariés hors statut de la fonction publique, comment pourrons nous prétendre demain maintenir et consolider l’existant pour celles et ceux qui disposent encore d’un statut et que deviendra l’Inspection du travail?

 

La preuve est faite, depuis plus de trente ans, que lorsque les salariés sont plongés dans la précarité, la peur l’emporte sur la solidarité, l’individualisme et le repli sur soi prennent le dessus sur l’engagement collectif.

L’objectif du patronat de voir disparaître la présence des Syndicats sur les lieux du travail, issue de la Loi du 5 Décembre 1968, sera ainsi atteint avec l’aval des signataires de l’Accord sur la Compétitivité !

Le patronat ne s’en cache plus, son objectif est de faire baisser par tous les moyens la masse salariale et donc, là où il en existe encore, de réduire aussi le financement des activités sociales (CE, CAS), de remettre en cause le financement socialisé de la Protection Sociale et de la Formation Professionnelle.

La fin des négociations par branche (des conventions collectives) est annoncée puisque cet accord renvoie aux accords d’entreprises qui s’effectueront dans le cadre contraint fixé par le patronat avec des représentants des salariés qui pourront demain, ne nous faisons pas d’illusion, être extérieurs à l’entreprise et qui discuteront avec le révolver des patrons sur la tempe !

Rappelons-nous qu’en 1989 la mise en place des conseillers assistants des salariés n’avait donné lieu à aucune opposition du patronat, elle était déjà applaudit par les organisations syndicales réformistes et cet engrenage s’était de nouveau enclenché sous l’impulsion de la Ministre du travail Aubry dans le cadre du dispositif 35H !

Cet accord précipite le salariat plus d’un siècle en arrière avec le retour du règne du gré à gré dans un environnement social et économique sans garantie collective, sans possibilité pour les salariés de se retourner contre ce patronat de droit divin !

Le dispositif annoncé comme une avancée par les signataires pour étendre les couvertures prévoyance participera à la liquidation des mutuelles, au profit des banques et des assurances en accentuant la casse de la Sécu et comme pour les actuels contrats groupes imposés aux salariés les patrons seront exonérés fiscalement !

Décidément les signataires ont pensé à tout et surtout comment ils allaient pouvoir en finir avec notre protection sociale demain.

La pérennité des contrats de travail sera liée aux objectifs fixés par les dirigeants et actionnaires des entreprises donc des exigences des groupes, de leurs objectifs, de leurs performances financières dans le cadre de l’externalisation de tous ce qu’ils considèrent comme ne faisant pas partie du cœur de métier.

Voilà la réalité de cet accord de la honte présenté comme révolutionnaire par la CFDT.

Malheureusement, trois organisations syndicales de salariés minoritaires dans la représentation ont pris la responsabilité de répondre aux appétits financiers du patronat comme elles l’avaient fait en 1995 contre les régimes particuliers, contre les retraites en 2003 et contre les intérêts des chômeurs dans les discussions sur le régime d’indemnisation du chômage et dans le cadre du plan compétitivité du MEDEF et de la CGPME.

Trois organisations syndicales, qui depuis des années, ont accepté la soumission face aux exigences patronales et ont pris la responsabilité de l’exclusion de toute discussion des organisations syndicales qui refusent d’apporter leur caution aux régressions. Cette logique imposée à conduit les organisations en désaccord à ratifier des textes contraires aux intérêts des salariés pour ne pas être exclues des discussions et à céder à la culture Européiste du diagnostic partagé avec ceux qui combattent les intérêts du salariat!

Grâce à la CFDT, à la CFTC et à la CGC et souvent aussi à FO l’ensemble des organisations syndicales ont été jetées en pâture à la vindicte populaire.

Ceux qui ont fait le choix d’abandonner le terrain de la défense des intérêts matériels et moraux des salariés et des combats progressistes ont été présentés par les médias et la plupart des politiques comme des modernes et ceux qui luttent contre la régression sociale pour de nouvelles conquêtes sociales comme des passéistes, des archaïques dépassés !

Les militants de la CGT, faisant partie de la seconde colonne ont été décriés par les médias et l’objet d’un déchaînement de la part du patronat et de la plupart des forces politiques au pouvoir.

Les dirigeants de ces organisations syndicales signataires, qui pour certains se revendiquent du courant réformiste du syndicalisme, ont en fait pris la responsabilité d’une collaboration avec la classe capitaliste qui risque de coûter très cher à l’ensemble des salariés en France et qui sera montrée demain en exemple pour dépecer les droits des salariés des autres pays occidentaux

Au plan du contenu régressif pour les salariés, des conditions dans lesquelles il a pu être obtenu, cet accord est historique puisqu’il détruit des décennies de luttes des salariés, de batailles syndicales et politiques pour faire évoluer le droit du travail sur la durée, l’organisation du travail, les conditions d’exécution du contrat de travail et du statut du travail salarié.

Il devrait dans la CGT nous amener à réfléchir à notre stratégie et aux conditions que nous n’avons pas forcément créer de meilleure façon pour construire un rapport de force permettant de placer le patronat et le gouvernement sous pression.

Pendant que des écuries s’activaient dans la CGT pour la succession du secrétaire général, le camp opposé aux intérêts du salariat lui s’organisait pour défendre les intérêts de sa classe.

L’histoire du Syndicalisme nous révèle des différences d’approches et de conception entre les (trop) nombreuses organisations syndicales françaises qui toutes ont une histoire avec des particularités et des choix de conceptions syndicales différentes. Mais elle nous enseigne aussi que notre CGT a toujours été tiraillée (pour faire court) entre ceux qui privilégient le dialogue social et ceux qui considèrent que seul le rapport de force permet le progrès social.

 

La signature par trois organisations syndicales de salariés avec le MEDEF et la CGPME qui ouvre la voie au déclenchement de la destruction du social dans les entreprises et les professions nous contraint dans la CGT à analyser comment ils ont pu y parvenir et quel doit être a présent notre stratégie de rassemblement du salariat et le contenu de nos propositions et revendications.

 

Ce nouveau virage des trois signataires porte atteinte à ce que représente le Syndicalisme dans l’opinion publique et la conscience collective du salariat puisque ces mêmes organisations ont décidé de sortir de la mission de défense des intérêts matériels et moraux du salariat au profit des intérêts capitalistes. Le gouvernement, après avoir promotionné dans les sphères ministérielles des représentants du patronat, ce qui devrait déjà interroger dans la CGT (pour des gens qui se revendiquent de gauche), vient de remercier les dirigeants de la CFDT pour bons et loyaux services au camp d’en face en les nommant dans de hautes fonctions avec des salaires en conséquence. Ce fait n’est pas nouveau puisque déjà le gouvernement durant le premier mandat de F Mitterrand avait inauguré la méthode au début des années 80 après la casse de la sidérurgie ; mais aujourd’hui, il se confirme au plan National avec toutes les promotions que l’on a pu observer au plan local dans les entreprises publiques et privées et dans les collectivités.

 

La CGT, à ce stade, ne peut pas faire comme s’il ne s’était rien passé dans le Syndicalisme et ne pas analyser toutes ces évolutions ; comme elle ne peut pas faire l’impasse sur le pourquoi en 2009 et 2010 avec des manifestations massives qui ont rassemblé successivement près de huit millions de manifestants dans le pays, nous nous sommes arrêtés au milieu du gué avec encore un rôle catastrophique de la CFDT.

A l’issue de cette période la direction de la CGT considérait comme positif ce qui s’était passé alors que le sentiment dominant dans la CGT sur cette période était inverse dans l’organisation…ce qui a conduit ensuite à une modulation du discours confédéral. S’engager dans des discussions avec le patronat et le gouvernement, affaiblis et divisés après le CCN de juin sans donner durant quatre mois toute l’impulsion Nationale à la hauteur des enjeux et de nos ambitions de conquêtes, ne nous place pas aujourd’hui dans la meilleure posture. Pourtant là encore l’expérience des promesses non tenues dans les discussions dans les Ministères que ce soit dans la décennie 80 ou l’épisode de 97 à 2002 devraient nous conduire à privilégier nos efforts pour mobiliser les salariés pour discuter et négocier à l’appui des luttes.

 

Puisque nous nous battons dans les entreprises pour que tous les accords soient l’objet de la consultation des salariés, nous devons maintenant contester la validité de ce texte sur lequel le gouvernement s’appuiera pour nettoyer la législation du travail de demain et ouvrir le débat à l’occasion de la préparation du 50ème congrès de la CGT sur notre stratégie. Contester cet accord en proposant à FO ( (non signataire…..) soit de le faire avec nous soit parallèlement, cela nous permettrait de revenir à l’offensive dans le débat et de gagner du temps pour construire un nouveau processus de luttes et réviser notre approche du rassemblement des salariés à partir des revendications.

Nous sommes unitaire pourquoi et pourquoi faire ?

 

Nous avons toujours recherché l’unité d’action à la CGT pour gagner sur les revendications, pour faire progresser le social mais nous avons toujours expliqué que cela supposait de n’être ni aveugles, ni sourds et que cela nécessitait de livrer en toutes circonstances notre opinion, nos propositions et de faire la clarté sur les positions des uns et des autres acteurs.

L’expérience dans la CGT et le salariat des luttes depuis 2003, des pratiques particulièrement de la CFDT, devrait depuis longtemps nous éclairer sur l’efficacité des affichages d’addition de sigles sur des contenus nébuleux et très en retrait des besoins exprimés ! Depuis des décennies nous traînons le syndicalisme réformiste dans les mobilisations interprofessionnelles sur des motivations revendicatives foncièrement différentes aux nôtres. Les militants de la CGT se battent pour mobiliser les salariés en tirant les autres OS poussées par la base mais demeurant opposées à l’action collective.

Faute de mener le travail de clarification nécessaire sur ce que chacun revendique, nous contribuons à créer des illusions vis-à-vis de ceux qui au moindre fléchissement de la combativité se précipitent pour ratifier le cahier des charges du patronat.

 

Les discussions au plan National qui viennent de se solder par des avancées sans précédent pour le patronat, n’auraient-elles pas justifiées de les placer sous le contrôle des salariés ?

 

Nous passons, de fait, dans une ère nouvelle du combat de classe et du rassemblement des salariés, qui cette fois, la réalité des faits nous y contraint, met en question la stratégie du " Syndicalisme rassemblé " auxquels certains dans la CGT restent accrochés en refusant de prendre en compte l’expérience et d’apprécier ce qui se passe concrètement dans les entreprises, les départements.

La question, que cela nous satisfasse ou pas, à ce stade de notre action syndicale, nous est posée, de fait, par la réalité des actes des uns et des autres acteurs sociaux et non partenaires comme là encore certains se complaisent à nous en faire la caricature

Face à une telle offensive contre les intérêts du salariat qui va se poursuivre, la CFDT, le MEDEF et la CGPME dans notre Région ne s’en sont pas cachés sur FR3 Centre, samedi 19 janvier, au cours de l’émission « La Voix est Libre », demain ce sera la remise à plat du régime d’indemnisation du chômage, de l’édifice et du financement de la Formation Professionnelle des salariés et de la Sécu.

 

Puisqu’il restera possible, si nous ne contestons pas cet accord, de ratifier demain un texte présenté par le Patronat, avec la bénédiction, il faut être franc et lucide, du Gouvernement, sans consultation des salariés (accord ou pas sur la Représentativité), nous pouvons nous attendre au pire. La démocratie en prend un sacré coup. Cet accord ne grandit pas l’image du Syndicalisme, il contribue à l’éloigner davantage du Salariat.

Si nous ne dénonçons pas à la fois, le rôle du Patronat et des " Lucky Luke " du stylo à bille de la CFDT, de la CFTC et de la CGC, si nous n’éclairons pas la réflexion des salariés sur le double langage du Gouvernement, être syndiqué(e) demain relèvera dans ce pays d’un acte héroïque.

La situation nouvelle, dans laquelle nous sommes, nous contraint à être plus clairs dans nos explications sur la politique gouvernementale qui s’oppose à l’augmentation des salaires et des cotisations sociales, qui ne cesse de répondre aux exigences du MEDEF et des groupes par le déversement des fonds publics aux pôles de compétitivité, par exemple, qui poursuit la politique d’exonérations de cotisations sociales et de la casse de la Fonction Publique.

Comment interprétons-nous le fait que, dès la rentrée et en nombre très important, les ministres de ce gouvernement, qui se revendiquent de gauche, accourent à l’université d’été du MEDEF à Villepinte ?

Expliquer qu’elles peuvent être les conséquences dans la vie quotidienne des salariés d’un tel accord est une nécessité qui ne peut être dissociée de l’urgence d’une clarification sur le rôle occupé par la CFDT et la CFTC qui, au fond, portent ensemble la même logique d’alliance entre le capital et le travail pour substituer l’assistance publique et la charité à la solidarité salariale. C’est particulièrement sur ce terrain que nous sommes confrontés aux offensives menées contre le salaire socialisé et le financement des retraites et de la Sécurité Sociale et que nous perdons les batailles faute d’explications sur le fond depuis les premiers coups portés par Rocard avec la création de la CSG. Mener de manière offensive la bataille d’idées en proposant d’agir aux salariés et en ouvrant des perspectives revendicatives qui donnent envie de lutter, qui réamorcent l’espoir dans la CGT comme dans le salariat, est maintenant une obligation pour toute la CGT avec la préparation du 50ème congrès confédéral.

Une obligation qui implique une réécriture totale du document d’orientation totalement en décalage avec la réalité. Ce travail ne pourra pas faire l’impasse sur l’appréciation des rapports de forces en Europe au plan syndical et politique sur le bilan de notre adhésion à la CES sur la base d’une expérience de près de quinze ans et sur la nature de l’UE qui n’a jamais eu vocation à être ou devenir sociale.

Quand le patronat, les tenants du libéralisme qu’ils soient de droite comme de gauche nous assènent à longueur de journée qu’il faudrait encore et toujours plus d’Europe et d’intégration pour que la vie soit plus belle, la CGT ne peut pas se couler dans ce moule de l’idéologie capitaliste. D’abord parce que ce serait renier et renoncer à toute notre histoire et, surtout, parce que l’expérience nous montre que l’UE enferme les peuples en confisquant leur souveraineté pour leur imposer dans tous les domaines de leurs vies les exigences des grandes multinationales.

 

Transformer le social par le rapport de force suppose aussi de poser la perspective du changement de société et d’attaquer par le revendicatif le cœur du système économique qui étouffe la société et s’oppose à l’émancipation du salariat.

Transformer le social et la société implique en même temps d’agir pour la paix, le désarmement, la coopération entre les peuples dont la condition première réside dans la souveraineté de chacun d’entre eux.

 

Partant du fait que nous disposons déjà d’un début d’expériences réussies, d’un début de sortie de la domination du capital en France avec les Nationalisations, le Statut des fonctionnaires, la Sécurité Sociale, les retraites…, n’avons-nous pas avec le congrès qui arrive, l’opportunité liée à la situation et aux enjeux pour donner un contenu plus clair et offensif à la revendication qui porte sur la Sécurité sociale professionnelle et le nouveau statut du travail salarié avancés par la CGT qui pourrait libérer le salariat du lien de subordination au patronat et en finir avec la mise en concurrence des salariés, le chantage à l’emploi, le travail précaire et le chômage ?

Cela supposerait de dire clairement que nous proposons de financer le salaire à partir de la qualification dès 18 ans en activité professionnelle ou en formation par la cotisation sociale gérée par les salariés dans une nouvelle caisse de sécurité sociale professionnelle. Une caisse pour payer les salaires pour sortir les salariés du lien de subordination aux patrons, renverser cet ordre établit qui contraint les salariés à des démarches et procédures invraisemblables pour défendre ses droits et son statut de salarié.

A s’interdire dans le contenu des revendications sur la Sécurité sociale professionnelle par exemple de contester la domination du capital nous laissons le champ libre aux réformateurs pour imposer dans toutes les discussions leur cadre déterminé par la compétitivité, l’employabilité, les compétences, les rémunérations ! Porter d’autres ambitions pour les salariés exige de revenir sur nos fondamentaux dans la CGT et de montrer ouvertement que nous faisons le choix du progrès social, du changement de société pour et avec celles et ceux qui créent les richesses en contestant la propriété privée à but lucratif au nom de laquelle le capital nous impose toutes les régressions et en nous battant pour le respect de la souveraineté du peuple.

 

La faiblesse du document d’orientation sur l’analyse des luttes des dernières années, sur la situation du salariat, sur la nécessaire centralité de la bataille pour l’augmentation des salaires tout comme celle pour l’annulation de la dette, sur une véritable consolidation du financement salarial de la protection sociale, sur la conquête de nouveaux droits et moyens pour les salariés et le syndicalisme, sur l’examen de la validité de notre stratégie de rassemblement (prôner aujourd’hui " toujours le syndicalisme rassemblé " et " plus d’Europe " constitue un déni d’expérience invraisemblable)… tout cela, et nombre d’autres questions, nous créent obligation à revoir complètement l’édifice de ce document et surtout à faire effort pour écouter et entendre tout ce qui s’exprime dans la CGT.

 

Blois, le 28 janvier 2013

 

 

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